Outlander (saisons 1 à 5)
J'ai suivi la série Outlander dès ses débuts en 2014, attiré par le concept d'un voyage dans le temps vers l'Écosse du XVIIIe siècle. Créée par Ronald D. Moore, cette production ambitieuse promettait de nous transporter dans une grande fresque historique et romantique. Et dans l'ensemble, Outlander a su tenir parole, bien que de manière inégale selon les saisons. Dès le générique d'ouverture, on est charmé par la musique celtique envoûtante qui donne le ton. C'est d'ailleurs un petit regret que cette bande originale ne soit pas davantage exploitée au fil des épisodes pour renforcer l'ambiance. Mais ce léger défaut est vite oublié grâce à la qualité des décors et des paysages à couper le souffle. Les tournages en Écosse ont permis de capturer toute la splendeur sauvage des Highlands, que ce soit sur les champs de bataille épiques ou dans les somptueux manoirs. Au cœur de cette fresque se trouve le duo formé par Claire Randall, interprétée avec une présence captivante par Caitríona Balfe, et Jamie Fraser, le séduisant guerrier écossais campé par le charismatique Sam Heughan. Leur alchimie porte la série, même si on peut regretter un manque de profondeur émotionnelle par moments. Claire, infirmière des années 1940 propulsée par magie dans le passé, fait preuve d'un caractère fort et déterminé face à l'adversité. Jamie, lui, incarne un héros courageux et un amant passionné, bien que moins charismatique que d'autres icônes du genre comme Mel Gibson dans Braveheart. Leur romance, bien que centrale, n'est qu'un élément d'un univers riche qui explore les conflits politiques et religieux de l'époque. Les scénaristes n'hésitent pas à aborder des sujets sensibles comme la violence conjugale ou les violences faites aux femmes, avec un réalisme parfois dérangeant mais nécessaire. Cependant, on ne peut nier une certaine complaisance envers les clichés néo-féministes tendance, au détriment parfois de la véracité historique. C'est d'ailleurs un travers de la série que de vouloir coller aux agendas idéologiques contemporains, aussi bien sur les questions de genre que sur les thématiques LGBT par exemple. Si ces sujets ont leur place, leur traitement manque parfois de nuance et de subtilité, donnant l'impression d'une série qui cède trop facilement à la tentation du politiquement correct à tout prix. Mais au-delà de ces défauts, Outlander reste une série prenante et visuellement époustouflante. Les acteurs secondaires, comme Gary Lewis ou Tobias Menzies, apportent de la crédibilité à cet univers tourmenté. Les scènes d'action, qu'elles soient sanglantes ou simplement intenses émotionnellement, sont magistralement réalisées. On peut particulièrement saluer les épisodes les plus marquants, comme celui dépeignant la punition corporelle infligée à Claire, ou encore les retrouvailles déchirantes des amants séparés par le temps dans la saison 3. Ce sont ces moments forts, où la série ose sortir des sentiers battus du romanesque pour explorer la noirceur de l'âme humaine, qui restent gravés. Alors certes, Outlander n'échappe pas toujours aux écueils du genre ou aux faiblesses d'un certain manichéisme idéologique. Mais par sa puissance visuelle, son ambition narrative et ses performances d'acteurs convaincantes, elle demeure une odyssée séduisante à travers les méandres de l'Histoire et des passions humaines. Une série imparfaite mais qui vaut amplement le détour pour les amateurs de drames historiques et de romances épiques.
Note : 7 / 10
Note : 7 / 10
Vu le 6 décembre 2020