Past lives – nos vies d’avant
Past lives, le premier bébé cinématographique de Celine Song, offre une plongée artistique dans les méandres des identités fragmentées, de l'amour perdu et retrouvé, le tout assaisonné d'une pincée de multiculturalisme. Pour une première réalisation, Song tire admirablement profit de son propre bagage culturel en racontant une histoire qui, bien que personnelle, résonne avec des thèmes universels.
Le film nous embarque dans un voyage à travers le temps, avec des flashbacks en Corée du Sud, où l'amitié entre Na Young et Hae Sung s'épanouit avant d'être brisée par l'émigration de la famille de Na Young — devenue Nora — aux États-Unis. Plusieurs décennies plus tard, le duo se retrouve à New York, confronté aux complexités de l'amour et du destin. Entre discussions virtuelles, séparation, retrouvailles, le film jongle habilement avec les fils du passé et du présent.
Le scénario, fortement ancré dans l'expérience personnelle de Song, s'avère à la fois rafraîchissant et prévisible. Si l'on peut saluer l'authenticité du récit, on ne peut s'empêcher de remarquer la proportion étrangement asymétrique entre le coréen et l'anglais dans le film. C'est comme si les deux langues se disputaient le script, créant une sorte de duel linguistique qui, au lieu d'enrichir, semble déséquilibrer l'ensemble.
En dépit de cette dissonance linguistique, le film manque de véritable tension narrative. L'absence d'enjeux palpables et de retournements de situation significatifs laisse le spectateur dans un état d'attente persistante, espérant en vain une étincelle qui n'arrive jamais. Greta Lee, dans le rôle principal, ne parvient pas à rendre son personnage aussi attachant qu'on pourrait le souhaiter, alors que Teo Yoo vole presque la vedette avec une présence magnétique.
Les personnages, bien que bien interprétés, manquent de profondeur. Na Young/Nora semble errer dans sa propre histoire sans véritable conviction, laissant le public en quête d'une connexion émotionnelle durable. En revanche, le personnage d'Hae Sung, incarné par Teo Yoo, incarne une présence plus marquante et offre un contrepoids intéressant à l'ensemble.
Du côté de la réalisation, Celine Song fait preuve d'une maîtrise technique impressionnante pour une première œuvre. La direction artistique et la photographie captent la magie des deux mondes, bien que la narration aurait bénéficié d'un rythme plus dynamique. Les décors et les ambiances transportent le spectateur, mais laissent un goût de « déjà vu » à certains moments.
Past lives est un film agréable, bien réalisé et poétique, mais qui souffre de quelques lacunes notables. Son exploration des thèmes profonds aurait gagné à être plus subtile, et le déséquilibre linguistique pourrait laisser certains spectateurs perplexes. Malgré ses imperfections, le film mérite d'être vu, ne serait-ce que pour la perspective unique de Celine Song sur les méandres de la vie et de l'amour.
Note : 6 / 10
Le film nous embarque dans un voyage à travers le temps, avec des flashbacks en Corée du Sud, où l'amitié entre Na Young et Hae Sung s'épanouit avant d'être brisée par l'émigration de la famille de Na Young — devenue Nora — aux États-Unis. Plusieurs décennies plus tard, le duo se retrouve à New York, confronté aux complexités de l'amour et du destin. Entre discussions virtuelles, séparation, retrouvailles, le film jongle habilement avec les fils du passé et du présent.
Le scénario, fortement ancré dans l'expérience personnelle de Song, s'avère à la fois rafraîchissant et prévisible. Si l'on peut saluer l'authenticité du récit, on ne peut s'empêcher de remarquer la proportion étrangement asymétrique entre le coréen et l'anglais dans le film. C'est comme si les deux langues se disputaient le script, créant une sorte de duel linguistique qui, au lieu d'enrichir, semble déséquilibrer l'ensemble.
En dépit de cette dissonance linguistique, le film manque de véritable tension narrative. L'absence d'enjeux palpables et de retournements de situation significatifs laisse le spectateur dans un état d'attente persistante, espérant en vain une étincelle qui n'arrive jamais. Greta Lee, dans le rôle principal, ne parvient pas à rendre son personnage aussi attachant qu'on pourrait le souhaiter, alors que Teo Yoo vole presque la vedette avec une présence magnétique.
Les personnages, bien que bien interprétés, manquent de profondeur. Na Young/Nora semble errer dans sa propre histoire sans véritable conviction, laissant le public en quête d'une connexion émotionnelle durable. En revanche, le personnage d'Hae Sung, incarné par Teo Yoo, incarne une présence plus marquante et offre un contrepoids intéressant à l'ensemble.
Du côté de la réalisation, Celine Song fait preuve d'une maîtrise technique impressionnante pour une première œuvre. La direction artistique et la photographie captent la magie des deux mondes, bien que la narration aurait bénéficié d'un rythme plus dynamique. Les décors et les ambiances transportent le spectateur, mais laissent un goût de « déjà vu » à certains moments.
Past lives est un film agréable, bien réalisé et poétique, mais qui souffre de quelques lacunes notables. Son exploration des thèmes profonds aurait gagné à être plus subtile, et le déséquilibre linguistique pourrait laisser certains spectateurs perplexes. Malgré ses imperfections, le film mérite d'être vu, ne serait-ce que pour la perspective unique de Celine Song sur les méandres de la vie et de l'amour.
Note : 6 / 10
Vu le 8 février 2024