Starfield
Starfield, développé par Bethesda Game Studios et édité par Bethesda Softworks, était sans doute l’un des jeux les plus attendus de la décennie. Annoncé à l’E3 2018, il promettait une toute nouvelle licence de science-fiction, la première de Bethesda en 25 ans. Sorti en septembre 2023, il bénéficie du moteur Creation Engine 2, une version optimisée du célèbre moteur de Skyrim et Fallout 4. Sur le papier, tout était là pour séduire : un RPG en monde ouvert, un univers riche de plus de 1000 planètes explorables, et un héritage de jeux cultes. Pourtant, à l’arrivée, le résultat divise autant qu’il fascine.
Le jeu nous transporte en 2330, une époque où l’humanité a colonisé d’autres systèmes solaires. On y incarne un explorateur qui rejoint Constellation, une organisation dédiée à la recherche de mystérieux artefacts. Comme dans tout bon RPG signé Bethesda, le personnage est entièrement personnalisable, des origines aux traits de caractère. Les premières heures de jeu mettent en avant une structure familière : exploration, dialogues avec des PNJ variés, combats, quêtes principales et secondaires. La possibilité d’alterner entre vue à la première ou troisième personne accentue la sensation d’immersion. À terre, on retrouve un gameplay solide et accessible, avec des mécaniques qui évoquent clairement Skyrim. Les fans de la maison ne seront pas dépaysés.
L’exploration spatiale, en revanche, s’avère bien plus déroutante. Si la promesse d’un univers immense est tenue, elle s’accompagne de choix de gameplay parfois discutables. Les déplacements entre systèmes solaires, les séquences de pilotage, et l’aspect technique de l’exploration manquent de fluidité. L’espace, censé être synonyme de liberté infinie, se révèle cloisonné par des mécaniques lourdes et peu intuitives. Passer plusieurs heures à maîtriser le pilotage de base dans un jeu de cette ambition, c’est un choix étrange, surtout pour un studio qui se targue d’accessibilité.
L’interaction avec les PNJ et le système de sensibilité sociale, habituellement un point fort de Bethesda, semble ici déséquilibré. Quelques erreurs de manipulation suffisent à transformer le joueur en ennemi public numéro un. Voler un gobelet usagé dans un bar, même par mégarde, peut ruiner une réputation en un clic. Ce genre d’anecdote, si elle amuse la première fois, devient vite frustrante. Dans un univers aussi vaste, une telle rigidité paraît hors de propos.
Le sentiment de liberté, pilier des précédents titres de Bethesda, en prend un coup. Là où Skyrim offrait un monde ouvert où tout semblait possible, Starfield impose des limites invisibles mais bien présentes. Les vastes étendues spatiales manquent de l’émerveillement que l’on pourrait attendre, surtout face à des jeux comme No man’s sky, qui, malgré ses débuts chaotiques, a su capter la poésie de l’exploration interstellaire.
Pourtant, tout n’est pas à jeter. Graphiquement, le jeu est une réussite, avec des environnements détaillés et des panoramas qui impressionnent. Les musiques d’İnon Zur, compositeur régulier de la saga Fallout, apportent une dimension épique bienvenue. Les quêtes principales et certaines secondaires se révèlent bien écrites, avec des moments mémorables qui rappellent pourquoi Bethesda est tant apprécié. La possibilité de construire des bases et de gérer des ressources ajoute une couche de stratégie intéressante, même si ce pan du gameplay aurait gagné à être plus intuitif dès le départ.
Pour conclure, Starfield est un jeu à la croisée des chemins. Ambitieux, mais trop prudent dans son exécution, il peine à concrétiser tout son potentiel. Ce n’est pas le No man’s Skyrim qu’il aurait pu être, mais il reste un RPG solide pour les fans du genre. Peut-être est-ce un jeu qui, à l’image de Fallout 4 ou Skyrim, trouvera son salut à travers les mods et l’évolution de sa communauté. Pour l’instant, il oscille entre émerveillement et frustration, un grand pas dans l’espace, mais pas encore un bond pour le jeu vidéo.
Note : 7 / 10
Le jeu nous transporte en 2330, une époque où l’humanité a colonisé d’autres systèmes solaires. On y incarne un explorateur qui rejoint Constellation, une organisation dédiée à la recherche de mystérieux artefacts. Comme dans tout bon RPG signé Bethesda, le personnage est entièrement personnalisable, des origines aux traits de caractère. Les premières heures de jeu mettent en avant une structure familière : exploration, dialogues avec des PNJ variés, combats, quêtes principales et secondaires. La possibilité d’alterner entre vue à la première ou troisième personne accentue la sensation d’immersion. À terre, on retrouve un gameplay solide et accessible, avec des mécaniques qui évoquent clairement Skyrim. Les fans de la maison ne seront pas dépaysés.
L’exploration spatiale, en revanche, s’avère bien plus déroutante. Si la promesse d’un univers immense est tenue, elle s’accompagne de choix de gameplay parfois discutables. Les déplacements entre systèmes solaires, les séquences de pilotage, et l’aspect technique de l’exploration manquent de fluidité. L’espace, censé être synonyme de liberté infinie, se révèle cloisonné par des mécaniques lourdes et peu intuitives. Passer plusieurs heures à maîtriser le pilotage de base dans un jeu de cette ambition, c’est un choix étrange, surtout pour un studio qui se targue d’accessibilité.
L’interaction avec les PNJ et le système de sensibilité sociale, habituellement un point fort de Bethesda, semble ici déséquilibré. Quelques erreurs de manipulation suffisent à transformer le joueur en ennemi public numéro un. Voler un gobelet usagé dans un bar, même par mégarde, peut ruiner une réputation en un clic. Ce genre d’anecdote, si elle amuse la première fois, devient vite frustrante. Dans un univers aussi vaste, une telle rigidité paraît hors de propos.
Le sentiment de liberté, pilier des précédents titres de Bethesda, en prend un coup. Là où Skyrim offrait un monde ouvert où tout semblait possible, Starfield impose des limites invisibles mais bien présentes. Les vastes étendues spatiales manquent de l’émerveillement que l’on pourrait attendre, surtout face à des jeux comme No man’s sky, qui, malgré ses débuts chaotiques, a su capter la poésie de l’exploration interstellaire.
Pourtant, tout n’est pas à jeter. Graphiquement, le jeu est une réussite, avec des environnements détaillés et des panoramas qui impressionnent. Les musiques d’İnon Zur, compositeur régulier de la saga Fallout, apportent une dimension épique bienvenue. Les quêtes principales et certaines secondaires se révèlent bien écrites, avec des moments mémorables qui rappellent pourquoi Bethesda est tant apprécié. La possibilité de construire des bases et de gérer des ressources ajoute une couche de stratégie intéressante, même si ce pan du gameplay aurait gagné à être plus intuitif dès le départ.
Pour conclure, Starfield est un jeu à la croisée des chemins. Ambitieux, mais trop prudent dans son exécution, il peine à concrétiser tout son potentiel. Ce n’est pas le No man’s Skyrim qu’il aurait pu être, mais il reste un RPG solide pour les fans du genre. Peut-être est-ce un jeu qui, à l’image de Fallout 4 ou Skyrim, trouvera son salut à travers les mods et l’évolution de sa communauté. Pour l’instant, il oscille entre émerveillement et frustration, un grand pas dans l’espace, mais pas encore un bond pour le jeu vidéo.
Note : 7 / 10
Joué le 5 juin 2024