• Julien   Lepage

The professor and the madman est une réalisation de Farhad Safinia sortie en 2019. Un film qui se dote d'un casting de choix, avec Mel Gibson, Sean Penn, et Natalie Dormer en tête d'affiche. Pourtant, malgré cette distribution étoilée, le long métrage a choisi de faire son entrée discrète dans le monde cinématographique, directement en vidéo à la demande. Un choix qui soulève des questions, mais passons au crible de la critique cette étrange association entre un professeur et un fou.

Dans les arcanes de la schizophrénie post-traumatique, The professor and the madman nous transporte dans l'histoire vraie de William Chester Minor, un médecin militaire américain, et James Murray, lexicographe écossais. Entre meurtre, hôpital psychiatrique, et création du fameux Oxford English Dictionary, le film promet un voyage à la fois tragique et intellectuel.

Farhad Safinia, en dépit de son expérience antérieure avec Mel Gibson dans Apocalypto, semble perdre sa plume. Si le premier acte offre une mise en place prometteuse, le scénario se perd en route. Après la première heure, le film tourne en rond, laissant l'audience avec un sentiment d'ennui. L'association du professeur et du fou, pourtant riche en potentiel, peine à décoller.

Le casting, point fort du film, livre des performances impeccables, notamment celle de Mel Gibson, fidèle à sa réputation. Cependant, le développement des personnages reste en surface, ne permettant pas aux acteurs d'explorer pleinement leur potentiel. Les protagonistes semblent coincés dans un dictionnaire en construction, sans pages vraiment étoffées.

L'exploration des thèmes de la maladie mentale, de la création intellectuelle, et de l'amitié improbable peine à atteindre des profondeurs significatives. Le film reste en surface, évoquant des idées sans les approfondir, comme si l'on feuilletait un dictionnaire avec des définitions incomplètes.

La réussite visuelle du film, avec une photographie admirable et des costumes de qualité, est indéniable. Cependant, cette prouesse visuelle ne parvient pas à sauver le film de la monotonie qui s'installe après la première heure. Une réalisation qui, bien que visuellement plaisante, manque d'originalité et de dynamisme.

The professor and the madman, donc, déçoit malgré son casting étoilé et sa réalisation visuelle réussie. Le scénario s'enlise après une première heure prometteuse, laissant un film peu passionnant malgré son potentiel narratif. À éviter en version française, où le doublage low-cost, réalisé en Catalogne, laisse à désirer. Évidemment, double Mel Gibson après le décès de Jacques Frantz relevait de la gageure, mais là, on atteint les abysses du doublage.

Note : 5 / 10