Un couple parfait
Un couple parfait, la nouvelle minisérie de Susanne Bier (réalisatrice de Bird box), débarque sur Netflix avec la promesse d'un thriller familial haut de gamme. Malheureusement, cette adaptation du roman d'Elin Hilderbrand s'avère être un mariage forcé entre clichés éculés et ambitions mal maîtrisées.
L'histoire nous plonge dans les préparatifs du mariage de Benji Winbury, héritier d'une famille richissime de Nantucket, avec la roturière Amelia Sacks. Mais à la veille des festivités, un cadavre est découvert sur la propriété familiale, transformant ce qui devait être une célébration fastueuse en une enquête où chaque membre de la famille devient suspect. Un pitch alléchant sur le papier, qui se délite rapidement à l'écran.
Le scénario, censé nous tenir en haleine, s'enlise dans une succession de rebondissements téléphonés et de révélations sans surprise. On a l'impression d'assister à un énième remake de Cluedo, version soap opera pour millionnaires désœuvrés. Les personnages, plus caricaturaux les uns que les autres, peinent à susciter notre intérêt ou notre empathie. La romancière snob, le patriarche infidèle, la belle-fille mal-aimée… Autant d'archétypes qui auraient mérité plus de nuances et de profondeur.
Les thèmes abordés — les apparences trompeuses, les secrets de famille, la lutte des classes — sont traités avec la subtilité d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. La série tente maladroitement de jongler entre critique sociale et intrigue policière, sans jamais trouver le bon équilibre. On a l'impression que les scénaristes ont simplement coché une liste de clichés du genre sans chercher à les renouveler ou à les approfondir.
Côté réalisation, Susanne Bier semble s'être contentée du service minimum. Certes, les paysages de Nantucket sont magnifiques et la photographie léchée, mais cela ne suffit pas à masquer le manque flagrant d'originalité dans la mise en scène. On reste sur sa faim face à des cadrages convenus et un rythme soporifique qui ne parvient jamais à insuffler le suspense nécessaire à ce type d'intrigue.
Le casting, pourtant prestigieux, peine à sauver les meubles. Nicole Kidman, dans le rôle de Greer Winbury, semble réciter son texte sans réelle conviction, tandis que Liev Schreiber, en patriarche alcoolique, peine à sortir des sentiers battus. Seule Eve Hewson, dans le rôle d'Amelia Sacks, tire son épingle du jeu en apportant une touche de fraîcheur bienvenue.
Et que dire de la présence d'Isabelle Adjani ? Son rôle de nymphomane française frise la caricature grotesque, s'inscrivant parfaitement dans la galerie de personnages unidimensionnels qui peuplent cette série. Pire encore, sa performance en version française, où elle assure elle-même son doublage, est un désastre. Chacune de ses apparitions, au lieu d'apporter une touche de glamour international, devient un exercice pénible qui nous sort constamment de l'histoire.
Au fil des six épisodes, l'intrigue s'enlise dans des méandres de plus en plus improbables. L'enquête, censée être le fil conducteur de la série, ne parvient jamais à captiver notre attention. On se surprend à bâiller devant les révélations successives, indifférent au sort de ces personnages creux et antipathiques.
Le dénouement, loin de nous offrir une conclusion satisfaisante, sonne creux. La révélation finale sur l'identité du meurtrier et ses motivations est aussi prévisible que décevante, comme si les scénaristes avaient tiré au sort le coupable à la dernière minute, sans se soucier de la cohérence narrative.
En conclusion, Un couple parfait est à l'image de son titre : une façade lisse et attrayante qui cache une réalité bien moins reluisante. Malgré son casting de rêve et son cadre idyllique, la série échoue lamentablement à nous offrir un divertissement de qualité. C'est un parfait exemple de ces productions qui misent tout sur l'apparence et les grands noms, au détriment d'un scénario solide et de personnages bien construits.
Si vous cherchez un somnifère efficace pour vos soirées d'insomnie, Un couple parfait fera parfaitement l'affaire. Pour tous les autres, passez votre chemin. Cette série est à l'image de ces mariages de façade qu'elle dépeint : clinquant en apparence, mais terriblement creux une fois qu'on gratte un peu la surface. Une occasion manquée qui laisse un goût amer, comme un verre de champagne éventé au lendemain d'une fête trop arrosée.
Note : 3 / 10
L'histoire nous plonge dans les préparatifs du mariage de Benji Winbury, héritier d'une famille richissime de Nantucket, avec la roturière Amelia Sacks. Mais à la veille des festivités, un cadavre est découvert sur la propriété familiale, transformant ce qui devait être une célébration fastueuse en une enquête où chaque membre de la famille devient suspect. Un pitch alléchant sur le papier, qui se délite rapidement à l'écran.
Le scénario, censé nous tenir en haleine, s'enlise dans une succession de rebondissements téléphonés et de révélations sans surprise. On a l'impression d'assister à un énième remake de Cluedo, version soap opera pour millionnaires désœuvrés. Les personnages, plus caricaturaux les uns que les autres, peinent à susciter notre intérêt ou notre empathie. La romancière snob, le patriarche infidèle, la belle-fille mal-aimée… Autant d'archétypes qui auraient mérité plus de nuances et de profondeur.
Les thèmes abordés — les apparences trompeuses, les secrets de famille, la lutte des classes — sont traités avec la subtilité d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. La série tente maladroitement de jongler entre critique sociale et intrigue policière, sans jamais trouver le bon équilibre. On a l'impression que les scénaristes ont simplement coché une liste de clichés du genre sans chercher à les renouveler ou à les approfondir.
Côté réalisation, Susanne Bier semble s'être contentée du service minimum. Certes, les paysages de Nantucket sont magnifiques et la photographie léchée, mais cela ne suffit pas à masquer le manque flagrant d'originalité dans la mise en scène. On reste sur sa faim face à des cadrages convenus et un rythme soporifique qui ne parvient jamais à insuffler le suspense nécessaire à ce type d'intrigue.
Le casting, pourtant prestigieux, peine à sauver les meubles. Nicole Kidman, dans le rôle de Greer Winbury, semble réciter son texte sans réelle conviction, tandis que Liev Schreiber, en patriarche alcoolique, peine à sortir des sentiers battus. Seule Eve Hewson, dans le rôle d'Amelia Sacks, tire son épingle du jeu en apportant une touche de fraîcheur bienvenue.
Et que dire de la présence d'Isabelle Adjani ? Son rôle de nymphomane française frise la caricature grotesque, s'inscrivant parfaitement dans la galerie de personnages unidimensionnels qui peuplent cette série. Pire encore, sa performance en version française, où elle assure elle-même son doublage, est un désastre. Chacune de ses apparitions, au lieu d'apporter une touche de glamour international, devient un exercice pénible qui nous sort constamment de l'histoire.
Au fil des six épisodes, l'intrigue s'enlise dans des méandres de plus en plus improbables. L'enquête, censée être le fil conducteur de la série, ne parvient jamais à captiver notre attention. On se surprend à bâiller devant les révélations successives, indifférent au sort de ces personnages creux et antipathiques.
Le dénouement, loin de nous offrir une conclusion satisfaisante, sonne creux. La révélation finale sur l'identité du meurtrier et ses motivations est aussi prévisible que décevante, comme si les scénaristes avaient tiré au sort le coupable à la dernière minute, sans se soucier de la cohérence narrative.
En conclusion, Un couple parfait est à l'image de son titre : une façade lisse et attrayante qui cache une réalité bien moins reluisante. Malgré son casting de rêve et son cadre idyllique, la série échoue lamentablement à nous offrir un divertissement de qualité. C'est un parfait exemple de ces productions qui misent tout sur l'apparence et les grands noms, au détriment d'un scénario solide et de personnages bien construits.
Si vous cherchez un somnifère efficace pour vos soirées d'insomnie, Un couple parfait fera parfaitement l'affaire. Pour tous les autres, passez votre chemin. Cette série est à l'image de ces mariages de façade qu'elle dépeint : clinquant en apparence, mais terriblement creux une fois qu'on gratte un peu la surface. Une occasion manquée qui laisse un goût amer, comme un verre de champagne éventé au lendemain d'une fête trop arrosée.
Note : 3 / 10
Vu le 15 septembre 2024