Thomas Lilti, cinéaste atypique, a façonné son empreinte dans le paysage cinématographique en se spécialisant dans les films de situation. Son approche singulière se démarque par le choix de ne pas simplement narrer une histoire, mais plutôt de plonger les personnages au cœur de situations palpables. Cette démarche, teintée d'un réalisme flirtant avec le documentaire, révèle son regard aiguisé sur la condition humaine. Avec une carrière marquée par trois films et une série explorant le domaine médical, Lilti déroute agréablement ses aficionados en déplaçant cette fois son objectif sur le corps enseignant, particulièrement le tumultueux univers du collège.

Au centre de cette toile narrative se trouve Vincent Lacoste, fraîchement débarqué dans un collège paisible de la région parisienne. Même dans cet établissement en apparence serein, la tranquillité est rapidement chahutée par des éléments perturbateurs. Chaque enseignant, dans sa singularité, réagit de manière distincte face à ces perturbations. L'éventail de personnages, du prof nonchalant à l'expérimenté en passant par celle au bord de la crise de nerfs, interprétée respectivement par William Lebghil, François Cluzet et Louise Bourgoin, apporte une richesse à la dynamique du récit.

L'intérêt et la captivation émergent naturellement de cette diversité, même si le film semble effleurer la surface de son potentiel narratif. Cette réserve rappelle curieusement le précédent opus de Lilti, Hippocrate. Là où le film, tout en étant intrigant, se contente de survoler les événements, la série éponyme se distingue par son exploration en profondeur des protagonistes. Un constat qui laisse planer l'idée que le film aurait peut-être brillé davantage sous les feux des projecteurs d'une série.

Côté casting, Lilti aligne une distribution de choix, avec des visages familiers tels que Vincent Lacoste, François Cluzet, Louise Bourgoin, et William Lebghil. Chacun apporte sa note distinctive, élevant le film au-delà des simples mérites de son réalisateur. Notons la parfaite intégration d'Adèle Exarchopoulos, nouvelle venue dans l'univers cinématographique de Lilti, qui s'accorde harmonieusement avec le reste de la distribution.

En conclusion, Un métier sérieux, tout en captivant par son exploration du quotidien enseignant, laisse transparaître un potentiel plus vaste, comme s'il cherchait à s'épanouir pleinement dans le format sériel. Néanmoins, la distribution talentueuse et la patte distinctive de Thomas Lilti font de ce film une incursion intéressante dans le monde complexe de l'éducation.

Note : 7 / 10