• Julien   Lepage

Dans l'effervescence de l'aube de la Révolution de juillet 1830, "Vidocq" surgit tel un mystère à élucider dans les méandres sombres de Paris. Réalisé par Pitof et sorti en 2000, ce film nous entraîne dans un univers fascinant mêlant enquête policière, suspense et une touche de surnaturel. Le jeune journaliste Etienne Boisset, campé par Guillaume Canet, se lance dans une quête effrénée pour découvrir l'assassin de son mentor, Eugène-François Vidocq. Son chemin croise celui de personnages aussi intrigants que variés, tous ayant été liés de près ou de loin à Vidocq lui-même : la manipulatrice courtisane Preah, le détective Nimier, et l'officier de police Lautrennes, incarné par Gérard Depardieu. Dans cette fresque envoûtante, Paris devient un personnage à part entière, avec ses ruelles sombres, ses fumeries d'opium et ses secrets bien gardés. Pitof nous plonge dans un Paris du XIXe siècle revisité, où le réalisme historique cède le pas à une esthétique gothique et surréaliste, à la manière d'un tableau de Tim Burton. Le scénario, bien que s'éloignant parfois de la réalité historique, captive par son ingéniosité et son rythme soutenu. Les flashbacks habilement utilisés nous mènent de rebondissement en rebondissement, nous tenant en haleine jusqu'au dénouement final. Les personnages, quant à eux, sont richement développés, chacun apportant sa part de mystère à l'intrigue. Si la prestation de Guillaume Canet peut décevoir, celle de Gérard Depardieu en Vidocq est remarquable, nous offrant une interprétation captivante et inattendue, loin des clichés habituels. Au-delà de l'intrigue policière, "Vidocq" explore des thèmes profonds tels que la quête de vérité, la manipulation et les sombres recoins de l'âme humaine. Le film nous plonge dans un univers où réalité et fantastique se mêlent avec une habileté déconcertante, rappelant par moments l'atmosphère envoûtante de Sleepy Hollow de Tim Burton. Sur le plan de la réalisation, Pitof livre un travail remarquable, avec des scènes d'action chorégraphiées avec brio et des décors qui nous plongent au cœur du Paris gothique. Les choix esthétiques, bien que déroutants pour certains, contribuent à créer une atmosphère unique et immersive. En conclusion, "Vidocq" est une véritable pépite cinématographique, un cocktail enivrant d'enquête policière, de mystère et de fantastique. Malgré quelques défauts, notamment une prestation en deçà de Guillaume Canet, le film séduit par son originalité, son esthétique soignée et son intrigue captivante. Un véritable voyage dans les bas-fonds de Paris, à découvrir sans tarder pour les amateurs de cinéma d'évasion et d'ambiance envoûtante.

Note : 8 / 10