Venise n'est pas en Italie
Venise n’est pas en Italie est un film d’Ivan Calbérac, sorti en 2019, qui prend le pari d’adapter son propre roman pour l’écran, avec l’idée d’offrir un road-movie à la française, entre légèreté et émotion. La famille Chamodot, excentrique et un peu maladroite, sert de pivot à cette histoire. Émile, le jeune héros, est un adolescent timide et rêveur, qui se découvre amoureux de Pauline, une jeune harpiste d’une autre classe sociale. Sa famille décide, dans un élan d’enthousiasme, de l’accompagner jusqu’à Venise pour qu’il puisse la retrouver, à bord de leur vieille caravane, sur une route pleine de mésaventures.
Le scénario repose sur des bases simples, trop simples parfois, pour ce genre d’histoire initiatique. On suit les Chamodot, de Montargis à Venise, et leur parcours rappelle le style des road-movies comme Little miss Sunshine. Les situations sont parfois amusantes, mais elles manquent souvent de profondeur, et l’histoire, bien qu’agréable, souffre d’un manque de consistance. Les rebondissements sont prévisibles, les relations évoluent dans une sorte de surenchère de clichés qui ne sont pas toujours bien dosés. Ce qui aurait pu être un road trip loufoque et touchant se limite parfois à une suite de péripéties sans grand enjeu.
Les personnages de la famille Chamodot sont pour le moins hauts en couleur. Émile, à travers son regard adolescent, fait face à son père fantasque, Bernard, qui rêve d’une vie plus éclatante qu’il n’a, et à sa mère, Annie, qui teinte les cheveux de son fils pour « qu’il soit plus beau ». Mais ce trait de caractère ne suffit pas à donner une profondeur véritable aux personnages, qui apparaissent comme des stéréotypes plus que des individus crédibles. Le père, un doux rêveur incarné par Benoît Poelvoorde, est sympathique mais semble parfois trop caricatural, tout comme Annie, jouée par Valérie Bonneton, dont le rôle de mère bienveillante frôle l’irréel. Ces personnages exagérés finissent par manquer de nuances et d’humanité.
Calbérac explore ici la quête du bonheur et l’adolescence, avec un certain goût pour la simplicité et l’innocence. Le message de trouver le bonheur dans les petites choses, de faire de chaque instant un voyage en soi, est sympathique, mais manque de finesse. L’opposition entre la famille d’Émile, modeste et joyeusement délurée, et celle de Pauline, rigide et sophistiquée, aurait pu offrir une réflexion intéressante sur les contrastes sociaux et les valeurs. Mais ici, ce sujet est à peine effleuré, laissant une impression d’inachevé.
La réalisation du film est soignée, mais conventionnelle. Ivan Calbérac privilégie des plans chaleureux, où le Soleil accompagne la famille sur les routes, cherchant à insuffler une sensation de vacances en famille. La photographie est lumineuse, un peu saturée, renforçant cette impression de parenthèse estivale, mais sans qu’un véritable parti pris visuel ne vienne surprendre ou dynamiser le récit. La bande-son, elle, accompagne le film sans marquer, offrant quelques touches de légèreté sans transcender l’histoire. Quant aux scènes à Venise, bien que brèves et bien filmées, elles n’apportent pas la magie attendue de ce décor mythique.
Les acteurs, cependant, donnent de l’énergie au film. Benoît Poelvoorde fait preuve de son talent habituel dans un rôle de père décalé, bien qu’il reste dans son registre habituel, parfois trop appuyé. Valérie Bonneton incarne une mère affectueuse mais un peu farfelue, donnant un peu de consistance à une histoire qui peine parfois à convaincre. Hélie Thonnat, dans le rôle d’Émile, est attachant et sincère, apportant une fraîcheur bienvenue, même si son personnage manque parfois de profondeur. La complicité entre les acteurs est évidente, et elle aide à pallier les faiblesses de l’écriture, insufflant par moments une certaine tendresse et quelques instants sincèrement drôles.
Venise n’est pas en Italie est finalement un film qui manque de cohérence et de rythme, malgré ses moments de charme. Ivan Calbérac signe ici un film plaisant mais sans éclat, un « feel-good movie » un peu trop léger, qui aurait mérité plus de substance pour réellement toucher. Le voyage est sympathique, certes, mais il reste trop convenu, loin des envolées émotionnelles et de l’audace que l’on pourrait espérer dans un tel récit initiatique.
Note : 6 / 10
Le scénario repose sur des bases simples, trop simples parfois, pour ce genre d’histoire initiatique. On suit les Chamodot, de Montargis à Venise, et leur parcours rappelle le style des road-movies comme Little miss Sunshine. Les situations sont parfois amusantes, mais elles manquent souvent de profondeur, et l’histoire, bien qu’agréable, souffre d’un manque de consistance. Les rebondissements sont prévisibles, les relations évoluent dans une sorte de surenchère de clichés qui ne sont pas toujours bien dosés. Ce qui aurait pu être un road trip loufoque et touchant se limite parfois à une suite de péripéties sans grand enjeu.
Les personnages de la famille Chamodot sont pour le moins hauts en couleur. Émile, à travers son regard adolescent, fait face à son père fantasque, Bernard, qui rêve d’une vie plus éclatante qu’il n’a, et à sa mère, Annie, qui teinte les cheveux de son fils pour « qu’il soit plus beau ». Mais ce trait de caractère ne suffit pas à donner une profondeur véritable aux personnages, qui apparaissent comme des stéréotypes plus que des individus crédibles. Le père, un doux rêveur incarné par Benoît Poelvoorde, est sympathique mais semble parfois trop caricatural, tout comme Annie, jouée par Valérie Bonneton, dont le rôle de mère bienveillante frôle l’irréel. Ces personnages exagérés finissent par manquer de nuances et d’humanité.
Calbérac explore ici la quête du bonheur et l’adolescence, avec un certain goût pour la simplicité et l’innocence. Le message de trouver le bonheur dans les petites choses, de faire de chaque instant un voyage en soi, est sympathique, mais manque de finesse. L’opposition entre la famille d’Émile, modeste et joyeusement délurée, et celle de Pauline, rigide et sophistiquée, aurait pu offrir une réflexion intéressante sur les contrastes sociaux et les valeurs. Mais ici, ce sujet est à peine effleuré, laissant une impression d’inachevé.
La réalisation du film est soignée, mais conventionnelle. Ivan Calbérac privilégie des plans chaleureux, où le Soleil accompagne la famille sur les routes, cherchant à insuffler une sensation de vacances en famille. La photographie est lumineuse, un peu saturée, renforçant cette impression de parenthèse estivale, mais sans qu’un véritable parti pris visuel ne vienne surprendre ou dynamiser le récit. La bande-son, elle, accompagne le film sans marquer, offrant quelques touches de légèreté sans transcender l’histoire. Quant aux scènes à Venise, bien que brèves et bien filmées, elles n’apportent pas la magie attendue de ce décor mythique.
Les acteurs, cependant, donnent de l’énergie au film. Benoît Poelvoorde fait preuve de son talent habituel dans un rôle de père décalé, bien qu’il reste dans son registre habituel, parfois trop appuyé. Valérie Bonneton incarne une mère affectueuse mais un peu farfelue, donnant un peu de consistance à une histoire qui peine parfois à convaincre. Hélie Thonnat, dans le rôle d’Émile, est attachant et sincère, apportant une fraîcheur bienvenue, même si son personnage manque parfois de profondeur. La complicité entre les acteurs est évidente, et elle aide à pallier les faiblesses de l’écriture, insufflant par moments une certaine tendresse et quelques instants sincèrement drôles.
Venise n’est pas en Italie est finalement un film qui manque de cohérence et de rythme, malgré ses moments de charme. Ivan Calbérac signe ici un film plaisant mais sans éclat, un « feel-good movie » un peu trop léger, qui aurait mérité plus de substance pour réellement toucher. Le voyage est sympathique, certes, mais il reste trop convenu, loin des envolées émotionnelles et de l’audace que l’on pourrait espérer dans un tel récit initiatique.
Note : 6 / 10
Vu le 17 octobtre 2024