Avec
Le prince oublié,
Michel Hazanavicius s'attaque au redoutable défi du film familial à grand spectacle. Après le triomphe de
The Artist et quelques échecs commerciaux, le réalisateur oscarisé change radicalement de registre. Son nouveau conte fantastique mêle l'univers merveilleux de l'animation aux joies et peines d'une relation père-fille.
Omar Sy incarne un père célibataire qui berce chaque soir sa fille
Sarah Gaye avec des histoires extraordinaires. Dans cet univers imaginaire, il est un prince courageux et elle, la princesse Sofia. Mais lorsque la petite grandit et n'a plus besoin de ces récits, son paternel doit trouver un moyen de rester présent dans sa vie. Sur le papier, le mélange des genres a de quoi séduire. Hazanavicius nous avait habitués à des tonalités plus légères, voire satiriques, comme dans la série
OSS 117. Ici, il emprunte volontiers aux grands noms du film d'animation, à commencer par Pixar et son
Vice-Versa. L'idée d'un monde imaginaire qui prend vie n'est pas neuve, mais permettait d'explorer de belles thématiques sur l'enfance et la parentalité. Malheureusement, le scénario co-écrit par
Noé Debré manque cruellement de subtilité et d'originalité. Le récit s'embourbe vite dans les clichés du genre, entre les gags potaches à répétition et les passages obligés du film d'aventures. On peine à s'attacher aux personnages, creusés dans la caricature plutôt que le développement émotionnel. Les décors de fantasy déployés sur fonds verts donnent une impression d'inachevé regrettable. Si
Bérénice Bejo et
François Damiens en bonnes fées apportent quelques éclats de fraîcheur, le manque d'inspiration générale entache leur prestation. Bref, ce
Prince oublié a bien du mal à convaincre, malgré ses ambitions louables. On reste sur sa faim, déçu par cette recette bancale qui ne parvient ni à nous émerveiller, ni à nous toucher. Un échec d'ores et déjà oublié pour le cinéaste, qui ferait mieux de retourner dans ses contrées plus familières après cette excursion ratée. Si vous cherchez de la magie à partager en famille, d'autres pépites du genre comme
Volt, star malgré lui ou
Les Mondes de Ralph sauront mieux vous charmer.
Note :
5 / 10