American horror story : murder house
Dans les méandres de l'horreur, le chemin tortueux d'American Horror Story : Murder House se faufile entre fantastique déjanté et réalisme grinçant. Sous la houlette de Ryan Murphy et Brad Falchuk, cette première saison de la désormais culte anthologie horrifique nous plonge dans les tréfonds d'une demeure maudite de Los Angeles et des tourments d'une famille en pleine déchéance. Le périple macabre débute lorsque les Harmon, un couple au bord de la rupture après une infidélité et un drame familial, emménagent avec leur fille dans un manoir à l'apparence idyllique. Très vite, les murs se teintent d'une noirceur insoupçonnée quand les premiers fantômes font leur apparition. Le passé sanglant de la bâtisse, véritable charnier, ressurgit pour les tourmenter. Une galerie de créatures spectrales, des âmes torturées emprisonnées entre deux mondes, envahit peu à peu le récit et le quotidien de cette famille à la dérive. Si les premières manifestations paranormales flirtent avec les clichés du genre, les scénaristes n'hésitent pas à bousculer les codes en intégrant des thématiques âpres et controversées. Viol, avortement, méchanceté enfantine, la série n'élude aucun sujet qui fâche et même les personnages les plus innocents en apparence recèlent des facettes sombres. Cette plongée dans les ténèbres de l'âme humaine trouve un surprenant contrepoint dans une mise en scène tantôt dérangeante, tantôt d'une noirceur presque jouissive, à l'image de la prestation de Connie Britton et Dylan McDermott en couple aux abois. Si le rythme effréné des révélations peut donner le tournis, la foisonnante galerie de protagonistes apporte un souffle particulier. Des monstruosités de Frances Conroy à la sensualité dérangeante de Alexandra Breckenridge en femme fatale, en passant par la folie meurtrière d'un Evan Peters possédé par des pulsions destructrices, chaque prestation marque les esprits. Entre trame principale ficelée et multitude de digressions horrifiques, Murder House divague parfois un peu trop, certains personnages secondaires semblant de purs faire-valoir. Mais cette exubérance fantastique trouve son équilibre dans une plongée grinçante dans la noirceur de l'âme humaine. Une entrée en matière dérangeante qui annonce la singularité de cette anthologie aussi surprenante qu'éclectique. Après ce baptême du pire réussi, on a hâte de découvrir quelles autres terreurs Ryan Murphy nous réserve pour la suite.
Note : 6 / 10
Note : 6 / 10
Vu le 4 octobtre 2020