Julien   Lepage

J.  Lepage
Le devin
René Goscinny et Albert Uderzo
1972

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Le devinL'intrigue se déroule au village gaulois, secoué par un violent orage en l'absence du druide Panoramix. Un mystérieux ermite, Prolix, se présente comme devin, exploitant la crédulité des villageois. Astérix reste sceptique, mais la majorité du village succombe à ses prédictions, entraînant des conséquences désastreuses. Les Romains, dirigés par le centurion Faipalgugus, voient dans cette situation une opportunité pour chasser les Gaulois du village en utilisant de fausses prophéties.

Le devin suit la tradition instaurée par les auteurs, alternant entre des aventures au village et des voyages épiques. Ce choix narratif apporte une variété bienvenue à la série. L'introduction du personnage du devin, Prolix, est une trouvaille brillante. Initialement sûr de lui, il devient progressivement un être tourmenté par le doute, ajoutant une nuance intéressante à l'intrigue.

Lorsque le village frôle la catastrophe en cédant aux prédictions apocalyptiques de Prolix, cela offre une perspective rare : nos Gaulois préférés montrent leurs failles, une rupture avec l'ordinaire de leur bravoure inébranlable. Cette vulnérabilité apporte une profondeur surprenante à l'histoire, faisant écho à la fragilité inhérente à chaque être, même à nos héros gaulois.

Cependant, l'album n'est pas sans défauts. Certaines longueurs dans le récit et certaines facilités scénaristiques peuvent parfois ralentir le rythme de l'histoire. Malgré cela, la narration parvient à maintenir l'attention grâce à l'humour bien dosé et aux rebondissements habilement exécutés.

Graphiquement, Uderzo excelle une fois de plus. Les expressions vivantes des personnages, les détails soignés des décors, et l'utilisation astucieuse de la mise en page contribuent à l'immersion dans l'univers gaulois.

En conclusion, Le devin est un album solide, offrant une perspective unique sur nos héros confrontés à une menace intérieure.

Note : 7 / 10

Lu le 25 décembre 2023