Julien   Lepage

J.  Lepage
La galère d'Obélix
Albert Uderzo
1996

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La galère d'ObélixDans ce périple, nos héros gaulois se retrouvent embarqués dans une aventure maritime inhabituelle après que la galère de Jules César soit dérobée par des esclaves en révolte. Parallèlement, Obélix enfreint le grand interdit du druide Panoramix et bois de la potion magique qui le change en statue de granit. La quête vers l'Atlantide, avec l'espoir de restaurer Obélix à sa forme initiale, sert de toile de fond à des péripéties impliquant des Romains, des pirates, et bien sûr, nos irréductibles Gaulois.

Cet album, cependant, peine à se hisser au niveau des épopées précédentes. Uderzo, génie créatif derrière la série, semble avoir laissé libre cours à son imagination sans le fil conducteur d'un scénario solide. L'intrigue manque de cohérence, donnant l'impression que les événements se déroulent sans réelle direction. Si l'idée d'explorer l'Atlantide et de jouer avec les conséquences magiques sur Obélix est déjà en soi une mauvaise idée, la réalisation laisse à désirer.

La transformation d'Obélix en statue, puis en enfant, offre un aspect humoristique, mais cela semble être une pirouette narrative pour masquer les lacunes scénaristiques. Les effets secondaires de la potion magique, élément clé de la série, sont exploités de manière inégale, et le retour à la normale d'Obélix est précipité, éliminant ainsi un élément potentiellement comique.

Le point fort traditionnel d'Uderzo réside dans la richesse visuelle, mais même cette qualité semble en deçà de son standard habituel. Les dessins, bien que toujours empreints de son style distinctif, semblent moins soignés, et les expressions caricaturales des personnages ne parviennent pas à masquer la superficialité de l'intrigue.

En fin de compte, La galère d'Obélix souffre du déséquilibre entre une idée prometteuse et son exécution. Les amateurs inconditionnels d'Astérix et Obélix trouveront peut-être des moments de plaisir nostalgique, mais pour beaucoup, cet épisode représente un écart décevant par rapport à la grandeur habituelle de la série. Un « raté » qui, au mieux, déclenchera quelques sourires, mais ne restera pas gravé dans la mémoire comme d'autres exploits de nos héros.

Note : 4 / 10

Lu le 2 janvier 2024