Astérix et les Goths, fruit de la collaboration entre René Goscinny et Albert Uderzo en 1963, marque un tournant dans la saga. Pour la première fois, nos intrépides Gaulois quittent leur terre natale pour une aventure au-delà des frontières de la Gaule. Cette bande dessinée s'inscrit dans le parcours exceptionnel des deux créateurs au sein de la série Astérix, déjà bien établie à l'époque.

Le druide Panoramix, accompagné d'Astérix et Obélix, se rend à la réunion annuelle des druides dans la forêt des Carnutes. Pendant leur absence, des troupes romaines patrouillent à la recherche de Goths qui cherchent à s'approprier le savoir des druides. Panoramix remporte le concours du « druide de l'année » mais est capturé par les Goths. Astérix et Obélix se lancent à sa poursuite, franchissent la frontière de la Germanie, et découvrent une ville où Panoramix est retenu prisonnier par le chef suprême des Goths, Téléféric.

La trame se déroule avec des péripéties, des évasions audacieuses, et des rebondissements rocambolesques. Les Gaulois, déguisés en Goths, se retrouvent dans des situations comiques et se confrontent à des personnages tels que Coudetric, Cloridric, et Téléféric. Une fois capturés, condamnés à mort, et devant fournir de la potion magique à certains Goths, nos héros parviennent à semer la discorde et l'anarchie chez les Germains.

Cet album offre une échappée inédite hors des frontières gauloises. Malgré une histoire qui peut sembler moins captivante que certaines autres de la série, la lecture reste agréable. L'antagoniste, Téléféric, n'atteint pas les sommets de mémorabilité des méchants habituels, mais l'album compense par l'humour et la dynamique bien établie entre les personnages.

Les situations cocasses et les quiproquos sont au rendez-vous, et le charme indéfectible d'Astérix et Obélix persiste. Les auteurs dépeignent avec brio les péripéties de nos Gaulois dans un territoire inconnu, introduisant de nouveaux éléments tout en préservant le noyau de ce qui fait le succès de la série. La lecture est fluide, le trait d'Uderzo reste maîtrisé et le scénario, bien que moins complexe que dans d'autres albums, conserve sa dose de rebondissements. Dans l'ensemble, Astérix et les Goths peut être considéré comme une étape nécessaire pour ouvrir de nouvelles perspectives dans l'univers des aventures d'Astérix et Obélix. Une aventure plaisante, même si elle ne se hisse pas au sommet de la pyramide des exploits gaulois. Une escapade qui, malgré son manque de passion intense, mérite son besant de potion magique.

Note : 7 / 10