L'esprit Coubertin
L'esprit Coubertin, le premier long-métrage de Jérémie Sein, débarque sur nos écrans avec la subtilité d'un athlète au starting-block. Porté par Benjamin Voisin et Emmanuelle Bercot, ce film promet de nous plonger dans les coulisses des Jeux Olympiques à la sauce française. Autant vous le dire tout de suite, j'y suis allé avec autant d'enthousiasme qu'un marathonien face à un plat de pâtes.
L'histoire suit Paul, un champion de tir aussi doué avec une arme qu'il est maladroit socialement. Alors que la délégation française patauge dans la médiocrité, tous les espoirs reposent sur ses épaules frêles. Mais voilà qu'un nageur plus intéressé par les médailles en chocolat que par celles en or débarque dans sa chambre. C'est le début d'un parcours initiatique qui sent bon la chlore et la poudre.
Le scénario de Sein tente de jongler entre comédie potache et satire du monde sportif. Il y a des moments où ça fait mouche, comme une flèche en plein dans le mille. La déconstruction de l'esprit de compétition et la critique du chauvinisme ambiant sont plutôt bien amenées. Cependant, le film peine parfois à trouver son rythme, oscillant entre gags prévisibles et tentatives de profondeur qui ne plongent pas assez loin.
Les personnages, eux, sont comme des athlètes en fin de carrière : on sent le potentiel, mais l'exécution laisse à désirer. Paul, notre tireur vedette, manque cruellement de cohérence dans son évolution. On passe du génie immature à l'adulte en devenir sans vraiment comprendre les étapes intermédiaires. C'est comme si on avait zappé quelques épisodes de sa série personnelle.
Côté thématiques, L'esprit Coubertin tente d'aborder des sujets intéressants comme la pression médiatique, l'éveil au désir et le poids des attentes nationales. Sein s'inspire notamment de l'histoire de Laure Manaudou, fustigée pour avoir osé avoir une vie sentimentale. C'est louable, mais le traitement reste souvent en surface, comme un plongeur qui aurait peur de se mouiller.
La réalisation, elle, est à l'image d'un débutant prometteur : il y a de bonnes idées, mais aussi quelques faux départs. Jérémie Sein avoue lui-même avoir souffert pendant le tournage, se demandant s'il n'allait pas se ridiculiser avec ses scènes de bagarres homo-érotiques en slip. Cette insécurité se ressent parfois à l'écran, donnant l'impression d'un réalisateur qui hésite entre deux couloirs.
Du côté des acteurs, c'est un peu la course en sac. Benjamin Voisin et Emmanuelle Bercot, habituellement si convaincants, semblent parfois perdus dans leurs rôles. On sent qu'ils essaient de tirer le meilleur d'un script qui ne leur donne pas toujours les meilleures cartes. C'est comme demander à Usain Bolt de courir avec des tongs : même les meilleurs ont leurs limites.
Au final, L'esprit Coubertin est comme ces Jeux Olympiques qu'il dépeint : il y a des moments de grâce, des instants de rire, mais aussi pas mal de longueurs et de performances en demi-teinte. C'est un film qui ne décroche pas la médaille d'or, mais qui ne finit pas non plus bon dernier. Pour les amateurs de comédies sportives, je recommanderais plutôt de (re)voir Ricky Bobby : roi du circuit d'Adam McKay, qui a d'ailleurs inspiré Sein. Quant à L'esprit Coubertin, disons qu'il mérite une médaille de participation, pour l'effort.
Note : 5 / 10
L'histoire suit Paul, un champion de tir aussi doué avec une arme qu'il est maladroit socialement. Alors que la délégation française patauge dans la médiocrité, tous les espoirs reposent sur ses épaules frêles. Mais voilà qu'un nageur plus intéressé par les médailles en chocolat que par celles en or débarque dans sa chambre. C'est le début d'un parcours initiatique qui sent bon la chlore et la poudre.
Le scénario de Sein tente de jongler entre comédie potache et satire du monde sportif. Il y a des moments où ça fait mouche, comme une flèche en plein dans le mille. La déconstruction de l'esprit de compétition et la critique du chauvinisme ambiant sont plutôt bien amenées. Cependant, le film peine parfois à trouver son rythme, oscillant entre gags prévisibles et tentatives de profondeur qui ne plongent pas assez loin.
Les personnages, eux, sont comme des athlètes en fin de carrière : on sent le potentiel, mais l'exécution laisse à désirer. Paul, notre tireur vedette, manque cruellement de cohérence dans son évolution. On passe du génie immature à l'adulte en devenir sans vraiment comprendre les étapes intermédiaires. C'est comme si on avait zappé quelques épisodes de sa série personnelle.
Côté thématiques, L'esprit Coubertin tente d'aborder des sujets intéressants comme la pression médiatique, l'éveil au désir et le poids des attentes nationales. Sein s'inspire notamment de l'histoire de Laure Manaudou, fustigée pour avoir osé avoir une vie sentimentale. C'est louable, mais le traitement reste souvent en surface, comme un plongeur qui aurait peur de se mouiller.
La réalisation, elle, est à l'image d'un débutant prometteur : il y a de bonnes idées, mais aussi quelques faux départs. Jérémie Sein avoue lui-même avoir souffert pendant le tournage, se demandant s'il n'allait pas se ridiculiser avec ses scènes de bagarres homo-érotiques en slip. Cette insécurité se ressent parfois à l'écran, donnant l'impression d'un réalisateur qui hésite entre deux couloirs.
Du côté des acteurs, c'est un peu la course en sac. Benjamin Voisin et Emmanuelle Bercot, habituellement si convaincants, semblent parfois perdus dans leurs rôles. On sent qu'ils essaient de tirer le meilleur d'un script qui ne leur donne pas toujours les meilleures cartes. C'est comme demander à Usain Bolt de courir avec des tongs : même les meilleurs ont leurs limites.
Au final, L'esprit Coubertin est comme ces Jeux Olympiques qu'il dépeint : il y a des moments de grâce, des instants de rire, mais aussi pas mal de longueurs et de performances en demi-teinte. C'est un film qui ne décroche pas la médaille d'or, mais qui ne finit pas non plus bon dernier. Pour les amateurs de comédies sportives, je recommanderais plutôt de (re)voir Ricky Bobby : roi du circuit d'Adam McKay, qui a d'ailleurs inspiré Sein. Quant à L'esprit Coubertin, disons qu'il mérite une médaille de participation, pour l'effort.
Note : 5 / 10
Vu le 12 août 2024