Metropolis
Metropolis, un film d'animation réalisé par Haruyo Kanesaku et Rintaro en 2001, est une œuvre qui ne manque pas d'ambition. Inspiré du célèbre film éponyme de Fritz Lang, ce Metropolis nouvelle génération se démarque néanmoins de son prédécesseur en proposant une histoire et un univers bien distincts. Cependant, malgré quelques bonnes idées et des fulgurances visuelles indéniables, le film peine à convaincre pleinement et laisse un goût de déception. Dans cette cité futuriste du nom de Metropolis, les humains cohabitent avec les robots, et les inégalités sociales sont matérialisées par une architecture vertigineuse. Les élites vivent dans le gigantesque gratte-ciel Ziggurat, tandis que les pauvres et les robots sont relégués dans les profondeurs de la ville. Le détective Shunsaku Ban et son neveu Kenichi se retrouvent plongés au cœur d'une enquête sur un trafic d'organes humains, qui les mènera à la rencontre du docteur Laughton et de Tima, une fillette androïde d'un nouveau genre. Le scénario de Metropolis est un mélange de science-fiction, de mythologie babylonienne et de jazz, qui emprunte autant aux cartoons qu'aux films d'animation japonais. L'intrigue, relativement linéaire, est parsemée de quelques sous-intrigues qui peinent à apporter de la profondeur à l'ensemble. De plus, certains raccourcis scénaristiques et des ressorts mal exploités viennent ternir le tableau. On est loin de la finesse d'écriture et de la mélancolie désenchantée d'un Ghost in the Shell, auquel Metropolis fait pourtant écho. Les personnages, quant à eux, manquent cruellement d'approfondissement et de charisme. Shunsaku Ban et Kenichi sont des héros assez classiques, qui ne sortent pas vraiment du lot, et les personnages secondaires ne sont guère plus marquants. Seule Tima, l'androïde au cœur de l'intrigue, parvient à susciter un réel intérêt, grâce à son design et à son rôle ambigu dans l'histoire. Metropolis aborde des thèmes forts et intéressants, tels que les inégalités sociales, la place de la technologie dans la société et la question de l'humanité des robots. Malheureusement, ces sujets ne sont pas toujours traités avec la subtilité et la profondeur nécessaires, et le film a tendance à se perdre dans des digressions qui nuisent à la cohérence de l'ensemble. Côté réalisation, Metropolis offre un panel visuel très large, allant du dessin animé classique à l'image de synthèse en passant par des séquences épiques et spectaculaires. L'identité graphique du film est en constante évolution, ce qui crée un effet de patchwork parfois déroutant, mais indéniablement fascinant. On retrouve dans Metropolis cette capacité du manga au syncrétisme, qui surprend et séduit malgré les défauts de l'œuvre. En ce qui concerne les performances des acteurs, il est difficile de se prononcer, étant donné que Metropolis est un film d'animation. Néanmoins, on peut noter que les doubleurs japonais et anglais (dont Yuka Imoto, Kei Kobayashi et Kôki Okada) parviennent à donner vie à leurs personnages avec justesse et émotion. En conclusion, Metropolis est un film d'animation qui ne manque pas d'ambition et qui offre quelques fulgurances visuelles indéniables. Cependant, le scénario inégal, les personnages peu approfondis et les thèmes abordés de manière parfois maladroite empêchent le film de se hisser au niveau des grandes réussites du cinéma d'animation japonais. Metropolis reste une œuvre intéressante à découvrir, mais qui laisse un goût de déception et d'inachevé. Les amateurs de science-fiction et de dystopies pourront se tourner vers d'autres films tels que Ghost in the Shell ou Akira, qui abordent des thématiques similaires avec plus de profondeur et de maîtrise.
Note : 6 / 10
Note : 6 / 10
Vu le 4 mai 2015