Play
Play, le dernier film d'Anthony Marciano, m'a laissé un sentiment mitigé. J'ai été séduit par certaines scènes, certaines idées, mais j'ai aussi été agacé par d'autres aspects du film. Voici mon avis détaillé sur cette comédie dramatique qui retrace la vie d'une bande de potes sur plusieurs décennies. Le film commence en 1993, lorsque Max, le personnage principal, reçoit sa première caméra pour son anniversaire. Il va alors filmer sa vie et celle de ses amis pendant 25 ans. On suit ainsi l'évolution de cette bande de copains, de l'adolescence à l'âge adulte, à travers les yeux de Max. Le scénario alterne entre des moments de comédie et des séquences plus dramatiques, ce qui donne au film une tonalité assez juste, reflétant la complexité de la vie. Cependant, j'ai été un peu déçu par certains aspects du scénario. Tout d'abord, je trouve que la représentation de la génération des enfants des années 90 est un peu caricaturale, voire méprisante. Les personnages sont souvent réduits à des stéréotypes, comme le meilleur ami un peu simplet ou la petite amie un peu superficielle. De plus, j'ai trouvé que certains clichés n'étaient pas évités, notamment dans la représentation des personnages féminins, qui sont souvent relégués à des rôles secondaires et stéréotypés. En ce qui concerne les personnages, je dois dire que je les ai trouvés attachants, mais inégaux en termes de développement. Max, le personnage principal, est celui qui bénéficie du traitement le plus approfondi. On suit son évolution de l'adolescence à l'âge adulte, ses doutes, ses espoirs, ses échecs et ses réussites. Les autres personnages sont un peu moins fouillés, mais ils restent néanmoins intéressants, notamment grâce à l'interprétation des acteurs. Le film aborde plusieurs thèmes, comme l'amitié, l'amour, la famille, le passage du temps, la nostalgie. On voit comment les liens qui unissent les personnages évoluent au fil des ans, comment ils se transforment, se renforcent ou se distendent. On voit aussi comment les personnages sont marqués par leur époque, par les événements historiques et culturels qui jalonnent leur vie. Cependant, j'ai trouvé que certains messages véhiculés par le film étaient un peu trop convenus, voire mièvres, et qu'ils masquaient une certaine vacuité du propos. La réalisation de Play est soignée, avec une esthétique léchée et une mise en scène dynamique. Le choix de filmer en caméra subjective donne une certaine originalité au film, même si cela peut parfois donner le tournis. J'ai cependant trouvé que certains choix de réalisation étaient un peu trop appuyés, comme l'utilisation de filtres ou d'effets visuels qui alourdissent le propos. Les acteurs de Play sont globalement convaincants, avec une mention spéciale pour Max Boublil, qui incarne avec justesse le personnage de Max. Alice Isaaz et Malik Zidi sont également très bons dans leurs rôles respectifs, même si on peut regretter que leur personnage ne soit pas plus développé. Les acteurs secondaires sont également bons, avec une mention spéciale pour Noémie Lvovsky, qui incarne la mère de Max avec beaucoup de tendresse et d'humour. En conclusion, Play est un film attachant, qui nous plonge avec nostalgie dans les années 90 et nous fait suivre l'évolution d'une bande de copains sur plusieurs décennies. Si le scénario n'évite pas tous les clichés et si certains choix de réalisation peuvent sembler un peu trop appuyés, le film reste néanmoins agréable à regarder, grâce à des personnages attachants et à une interprétation convaincante des acteurs. On peut cependant regretter que le propos du film ne soit pas plus profond et que certains aspects soient un peu trop superficiels. Une anecdote intéressante autour du film : le réalisateur Anthony Marciano a lui-même filmé sa vie et celle de ses amis pendant plusieurs années, comme le personnage de Max dans le film. Il a ainsi accumulé des centaines d'heures de vidéos, qui lui ont servi de base pour écrire le scénario de Play. Cette démarche personnelle donne au film une dimension autobiographique intéressante, même si j'ai trouvé que cela ne se ressentait pas toujours à l'écran.
Note : 7 / 10
Note : 7 / 10
Vu le 18 décembre 2020
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage