"Un monde plus grand", réalisé par Fabienne Berthaud, est un film qui m'a profondément marqué. C'est l'histoire vraie de Corinne Sombrun, une preneuse de sons belge qui, après avoir perdu son mari, se retrouve plongée dans l'univers du chamanisme en Mongolie. Le film est adapté du livre "Mon initiation chez les chamanes" de Corinne Sombrun elle-même, ce qui lui confère une authenticité indéniable. Dès les premières minutes, j'ai été captivé par la beauté des paysages mongols, filmés avec une grande justesse par Fabienne Berthaud. Les steppes infinies, les yourtes isolées, les troupeaux de rennes... on est immédiatement transporté dans un autre monde, plus grand, plus sauvage, plus mystérieux. Cette immersion visuelle est renforcée par la bande-son du film, qui mêle avec subtilité les sons de la nature et les chants chamaniques. L'histoire de Corinne, interprétée avec brio par Cécile de France, est à la fois simple et complexe. Simple dans sa linéarité, complexe dans sa représentation du chamanisme et de la transe. Le film ne cherche pas à expliquer en détail ces concepts, mais plutôt à les montrer à travers l'expérience de Corinne. Cela peut laisser certains spectateurs sur leur faim, mais c'est aussi ce qui rend le film intrigant et mystérieux. J'ai apprécié cette approche, qui laisse une place à l'interprétation et à la réflexion personnelle. Le personnage de Corinne est particulièrement touchant. C'est une femme blessée, brisée par le deuil, qui cherche à se reconnecter avec elle-même et avec la nature. Son évolution tout au long du film est convaincante, passant d'une femme perdue à une personne qui accepte son don et apprend à vivre avec. Les personnages secondaires, en particulier les membres de la tribu mongole, sont également bien développés, offrant un aperçu authentique de leur mode de vie et de leurs croyances. "Un monde plus grand" explore plusieurs thèmes, notamment le deuil, la spiritualité et la connexion avec la nature. Le film suggère que la transe chamanique peut être un moyen de surmonter le deuil et de se reconnecter avec soi-même. Cependant, il ne fait pas la promotion du chamanisme comme une solution universelle, mais plutôt comme une expérience personnelle unique à chaque individu. Cette approche nuancée m'a beaucoup plu, car elle respecte la complexité et la diversité des expériences humaines. Cécile de France livre une performance remarquable dans le rôle de Corinne. Elle incarne parfaitement le personnage, transmettant avec justesse ses émotions et ses luttes intérieures. Les acteurs secondaires, en particulier ceux jouant les membres de la tribu mongole, sont également excellents, apportant une authenticité et une profondeur à leurs rôles. En conclusion, "Un monde plus grand" est un film captivant qui offre aux spectateurs un voyage visuel et spirituel unique. Bien qu'il puisse laisser certains spectateurs sur leur faim en ce qui concerne l'explication du chamanisme, il offre une exploration profonde et émouvante du deuil et de la spiritualité. Avec des performances d'acteurs solides et une réalisation impressionnante, ce film vaut certainement le détour. Il laisse une impression durable, incitant les spectateurs à réfléchir sur leur propre spiritualité et leur connexion avec la nature. Si vous avez apprécié ce film, vous pourriez également aimer "Into the Wild" de Sean Penn ou "La Voie lactée" de Luis Buñuel, deux films qui explorent également des thèmes de spiritualité et de connexion avec la nature. Enfin, une anecdote intéressante autour du film : la réalisatrice Fabienne Berthaud a elle-même vécu une expérience chamanique en Mongolie, ce qui l'a inspirée pour réaliser ce film. Cette expérience personnelle transparaît dans la sincérité et l'authenticité du film, et contribue sans doute à son impact émotionnel sur les spectateurs.

Note : 7 / 10