Requiem pour une tueuse

Requiem pour une tueuse
Jérôme Le Gris
2010

Pour son premier film, le réalisateur Jérôme Le Gris mise sur le classique à plusieurs égards. Tout d’abord, le classicisme du sujet traité puisqu’il s’agit d’un huis clos dans lequel une tueuse (Mélanie Laurent) doit abattre une cible (Christopher Stills) cependant qu’un agent des services secrets français (Clovis Cornillac) tente d’une part de démasquer et coincer l’assassin et d’autre part de séduire Mélanie Laurent après avoir succombé à son charme.
Ensuite, le classicisme est également évoqué à travers la musique – classique, donc – servant de décor au film. En effet, ce mic-mac policier se déroule dans un château helvétique abritant un récital qui aura lieu quelques jours à peine après l’installation de l’intrigue. Le récital servira alors de date butoir à l’exécution de la cible.

Jérôme Le Gris et Mélanie Laurent à l'avant-première du film

Bref, assurer par un scénario classique est probablement un gage de sécurité pour un réalisateur ; encore faut-il que celui-ci fasse montre de quelque talent. Malheureusement, ici, le talent de Jérôme Le Gris se fera discret tandis que la détresse des acteurs, Tchéky Karyo en tête, sera atrocement palpable.
Pour le coup, l’angoisse est crescendo tout le long du film. Si cela avait été le fait du scénario, tout aurait été pour le mieux ; mais c’est bien le malaise général qui prend aux tripes. Le spectateur, dans l’expectative, attend le dénouement avec impatience et fébrilité. Il ne sera pas surpris par une chute des plus prévisibles et des plus ridicules.

La réalisation en elle-même n’est pas franchement mauvaise ; les acteurs non plus. Mais la lourdeur du scénario et l’épaisseur de ses ficelles fait de Requiem pour une tueuse un bien mauvais film policier qui ne laissera un bon souvenir qu’aux seuls amateurs de paysages montagnards.

Verdict : 

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