La nouvelle guerre des boutons

La nouvelle guerre des boutons
Christophe Barratier
2011

Une semaine après le film de Yann Samuell sortait sur nos écrans l’adaptation du même roman de Louis Pergaud signée Christophe Barratier, mais alors que le premier film était assez fidèle au livre, celui-ci s’en écarte sensiblement !

Ici, l’histoire est transposée en pleine seconde guerre mondiale. La fameuse guerre entre Longevernes et Velrans voit son cours chahuté par l’arrivée dans le village de Violette (Ilona Bachelier) dont le chef des enfants du village, Lebrac, tombe amoureux. Celui-ci découvrira que Violette s’appelle en réalité Myriam et qu’elle se cache !
Le film dérape alors complètement en délaissant purement et simplement la guerre des boutons pour ne traiter que de la seconde guerre mondiale ! Ajoutons à cela un casting moins réussi (à part Lebrac, pour le coup) que celui du film de la semaine précédente et nous obtiendrons un film lourdingue au sujet inintéressant !

De fait, l’injustice touchant ce film (…le fait qu’il soit sorti une semaine après La guerre des boutons) n’est pas si grave que ça.

Verdict : 

Casablanca Driver

Casablanca Driver
Maurice Barthélémy
2003

Pour son premier film, Maurice Barthélémy choisit de nous raconter l’histoire du boxeur le plus nul de tous les temps : Casablanca Driver !

Casablanca, c’est Maurice Barthélémy (bah quitte à faire un film, autant en être le personnage principal). Cet autiste qui s’exprime dans une langue de son invention n’a qu’un but dans la vie : affronter le champion Jimmy La Renta (Whitfield One) ! Son agent (Dieudonné) et ses parents adoptifs (Sam Karmann et Chantal Lauby) vont tout faire pour le décourager tandis que le public attend cette confrontation avec une impatience fébrile.
Les journalistes eux aussi ont hâte de voir se dérouler ce qui s’annonce comme le combat le moins équitable de tout les temps.

Le film est fort d’un casting efficace puisqu’on y retrouve aussi Isabelle NantyPatrick Chesnais, Lionel Abelanski, Élie Semoun, les deux autres Nuls Alain Chabat et Dominique Farrugia et bien évidemment toute l’équipe des Robin des boisJean-Paul RouveElise LarnicolMarina Foïs et Pierre-François Martin-Laval !
Malgré ce florilège de stars françaises, un constat s’impose : le film est d’une lenteur terrible ! De plus, l’angle pris par le réalisateur est assez étrange et plutôt inadapté… Pire : le personnage de Casablanca Driver est horripilant au possible, à répéter toujours les mêmes phrases et à ne piger rien à rien !
L’ennui et l’énervement gagnera donc inexorablement le spectateur jusqu’à l’inutile et déjà annoncée conclusion du film…
Dommage.

Verdict :

Harry Potter et la chambre des secrets

Harry Potter et la chambre des secrets
Chris Columbus
2002

Apparemment content de lui, Chris Columbus persiste et adapte ce deuxième volet des aventures du « sorcier » qui a volé les lunettes de John Lennon.

Alors que le premier film proposait un semblant de scénario (mauvais, certes, mais existant), ce film innove encore moins puisqu’il reprend le même fil conducteur que le précédent, l’effet de surprise en moins. Là encore, Harry part de la maison de son oncle tyrannique pour aller étudier à une école de sorcier très mystérieuse (qui irait dans une école sans savoir à quoi – et dans quel but – elle forme ?).
Comme dans l’épisode précédent, le balafré va tenter, à l’aide de ses amis / faire-valoir de vaincre le terrible Voldemort (oui, on a le nom qu’on mérite) qu’on ne voit toujours pas.

Avec un budget revu à la hausse, les effets-spéciaux s’améliorent nettement et donnent à ce film une esthétique qui – sans être bouleversante – est correcte. C’est déjà ça.
Les acteurs, eux, se débrouillent comme ils peuvent avec des costumes, des répliques et des noms pourris.

Au final, cette suite n’apporte pas grand-chose à part peut-être quelques révélations sur le « méchant », avec un nom qui sentait l’anagramme à 15 kilomètres… Bref, on a l’impression de voir un Police academy : maintenant qu’on a créé des personnages et un univers, faisons des suites !
Les faire, c’est bien… Les regarder, beaucoup moins !

Verdict :  

Harry Potter à l’école des sorciers

Harry Potter à l'école des sorciers
Chris Columbus
2001

Dix ans après ce premier film sort enfin le dernier volet des aventures du magicien britannique. Dix ans, et huit films. La performance est remarquable et même unique à cette échelle ; d’autant plus remarquable d’ailleurs que tout au long de la saga, le même trio de jeunes acteurs conservent leurs rôles respectifs !
Ce qui est encore plus remarquable, c’est que j’avais réussi à échapper au supplice de visionner ces choses jusqu’à présent tout comme je m’étais épargné la lecture des quatre mille pages écrites avec seulement vingt-cinq mots de vocabulaire de la saga (quoique les premiers chapitres du premier tome m’avaient en leur temps causé une grave détérioration de la rétine ainsi que du lobe frontal).
Cependant, consentant à un effort quasi-surhumain, je décidai de me forcer à regarder – à l’occasion de la sortie très prochaine du dernier (enfin) film – l’intégralité de l’octologie.

Contre toute attente, c’est par le premier film que je commençai mon périple philosophique. Philosophique, d’ailleurs, est un très bon lien vers le sujet du film qui est la pierre philosophale, comme le titre l’indique. Non ? Ah non ! Effectivement, le titre français est une fois de plus atrocement traduit (Harry Potter and the philosopher’s stone).

L’histoire, les malheureux la connaissent : Harry Potter (Henry Potier en français, pour bien comprendre la grandeur du truc), un jeune garçon ordinaire élevé par un oncle et une tante un tantinet tyranniques, apprend un beau jour qu’il est sorcier (pas magicien, ni mage… sorcier) et qu’il doit (pas le choix !) aller étudier la magie dans une école.
Vu sous un autre angle : un jour, un grand barbu un peu crade vient trouver un jeune garçon et lui annonce qu’il a des choses à lui apprendre, mais qu’il va falloir pour ça le suivre dans sa maison.
Ni une ni deux, Harry accepte !

S’en suit alors des péripéties palpitantes où l’on se demande avec fébrilité si les gentils vont gagner. Surtout avec Chris Columbus aux commandes, bien connu pour être un maître du suspens ! Qui n’a pas cru jusqu’au dernier moment que Kévin allait se faire tuer par l’homme à la pelle dans Maman, j’ai raté l’avion ? Qui n’a pas prié pour que Gizmo ne se fasse pas charcuter par le méchant à la mèche blanche ?

Bref, le réalisateur nous offre là un film au suspens fort, au jeu d’acteurs impeccable, au scénario irréprochable, aux personnages travaillés et originaux, aux effets-spéciaux à couper le souffle (à ce propos, la partie de quidditch est bluffante de réalisme pour peu qu’on la compare à Mothra contre Godzilla).
En clair, Chris Columbus, pas franchement aidé par le scénario, réalise là un de ses plus mauvais films qui ravira probablement les plus petits…

Verdict : 

Toy story 3

Toy story 3
Lee Unkrich
2010

Après avoir gagné un tas d’argent avec Toy story 2Lee Unkrich – pas fou – a bien compris que c’était dommage d’avoir fait le film à trois puisque ça divise se part par 3… Et puis franchement, 4 scénaristes pour pondre ça, ça en fait bien trop. N’osant pas virer les quatre (ça risquait de se voir), il n’en vire que deux mais devient l’unique réalisateur.

Puisque le film s’adresse à des tout petits, pas besoin de se fouler : autant reprendre le scénario du 1 ! Enfin plus ou moins. Le film traite toujours du même sujet : des jouets ont peur de finir à la poubelle, mais cette fois-ci, plutôt que de reconquérir le cœur de leur propriétaire devenu trop âge pour jouer, ils vont essayer de trouver de nouveaux propriétaires…
Wahou.

Le reste du film se déroule ensuite comme les deux premiers et consiste en un enchaînement de gags débiles parmi lesquels les bruits et substances corporels tiennent une grande place.
Pour le reste, pas de quoi casser trois pattes à un canard… tout est désespérément plat et attendu. Bref, c’est un film pour les tout petits.

Verdict : 

Thor

Thor
Kenneth Branagh
2011

« Impressionnant ! ».
Tel est le premier mot qui vient à l’esprit après avoir vu Thor.
En effet, la pub Oasis et surtout le jingle de Digital Domain avant le film exploitent vraiment la 3D à son maximum. Bluffant !

Vient ensuite le film lui-même… Comme on peut s’en douter,  Kenneth Branagh a préféré délaisser le scénario au profit du visuel. Évidemment, avec 150 millions de dollars, il y a de quoi faire ! Pourtant, force est de constater que le résultat est loin d’être à la hauteur ! Certes, les décors d’Asgard – cité natale de Thor – sont splendides, mais les monstres sont mal faits et certains effets sont carrément minables (exemple : les voyages en bifrost). Pour couronner le tout, la 3D reste très peu exploitée.
Bien sûr, ce n’est pas le jeu des acteurs qui sauvera quoi que ce soit ! Le pauvre Anthony Hopkins livre ici l’une de ses pires prestations. Chris Hemsworth et Natalie Portman quant à eux, forment un duo à la plastique certes plaisante mais à l’interprétation peu glorieuse.

Reste un film sans grand intérêt qui ne ravira que les plus jeunes, les fanatiques de Thor et les adoratrices de l’Australien bodybuildé.

Verdict : 

Les voyages de Gulliver

Les voyages de Gulliver
Rob Letterman
2010

Encore une fois, Gulliver se retrouve adapté au cinéma, mais cette fois d’un angle novateur, puisque transposé au monde moderne.
Exit la satyre de la société suggérée par Jonathan Swift ! Place à la culture américaine pur jus et à l’un de leurs plus emblématiques ambassadeurs : Jack Black. Toujours aussi cabotin, le malheureux est loin de pouvoir compenser la réalisation catastrophique de Rob Letterman ou le scénario toujours porté disparu.
Bref, du lourd… du gras… de l’inepte / inerte (mais qui pourra toutefois amuser les plus petits).

Verdict :

Le marquis

Le marquis
Dominique Farrugia
2010

Difficile de plaider autre-chose que la folie…
Oui ! Il faut être fou pour aller voir un film comme Le marquis.
Imaginez : il s’agit là du remake (1) d’un court-métrage de Gilles Paquet-Brenner (2) dans lequel on pouvait retrouver entre autres Patrick Bruel (3) et Stomy Bugsy (4) qui se voient ici remplacés par Richard Berry (5) et Franck Dubosc (6).
Bref, ça fait 6 bonnes raisons de ne pas aller voir ce film ! Pourtant, nous y sommes allés !

Le scénario est d’une originalité folle : un type normal (Franck Dubosc) se retrouve en prison, et pour forcer le respect des co-détenus, il se fait passer pour le Marquis, un cambrioleur expert en explosifs. Justement, Richard Berry a besoin d’un tel expert pour un gros coup et fait libérer celui qu’il croit être le Marquis.

Enchaînant à rythme lents les gags éculés, Dominique Farrugia nous offre ici un sous-Veber sans ambition et sans âme.
Une mauvais comédie à éviter.

Verdict :

Tron, l’héritage

Tron, l'héritage
Joseph Kosinski
2010

Près de trente ans après le premier film, les studios Disney ont voulu réitérer l’exploit technique de 1982 en nous promettant une 3D explosive, des effets-spéciaux à couper le souffle et une bande-son au top-niveau, composée par les Daft punks en personne. Bref, cet héritage promettait au spectateur d’en prendre plein les yeux et plein les oreilles.
Mieux encore : les férus d’informatique devraient être comblés par le retour d’un héros mythique : Flynn, interprété trente ans plus tard par le même excellent Jeff Bridges.
Mais comme pour toute suite au cinéma, il est assez imprudent, voire naïf, de ne pas redouter le pire.

Aller voir Tron 2, donc, c’est un peu comme jouer à pile ou face. Pile : c’est un chef-d’œuvre. Face : c’est un navet !

Incontestablement, la pièce est tombée sur face. Évidemment, revenir à l’univers extrêmement riche de Tron était une bonne idée, mais utiliser comme excuse le fils du précédent héros était un peu limite… Surtout quand on découvre que le rôle principal est tenu par Garrett Hedlund ; succédané de Justin Chatwin en moins pire.
Bref, passons sur ce détail malheureux du casting. Le scénario quant à lui est d’une originalité folle : le gentil arrive, trouve l’amour, sauve son père et le monde entier.

Bon, pour résumer, par rapport au premier film, on perd un acteur principale charismatique et un scénario innovant.
Restent les effets-spéciaux tant attendus !

Eh bien cette fameuse 3D tant vantée n’est finalement que très peu présente et ne risque pas de marquer les esprits.
Les effets-spéciaux pour leur part sont malheureusement assez classiques quoique dans le style du premier film. Ce qui était parfaitement novateur en 1982 devient ici assez banal. Ça ressemble à n’importe quel film de science-fiction récent avec des néons partout.

Au final, Tron, l’héritage s’encombre de cet héritage, justement, au lieu de le transcender. Le résultat est sinistrement plat et insipide.

Verdict : 

Requiem pour une tueuse

Requiem pour une tueuse
Jérôme Le Gris
2010

Pour son premier film, le réalisateur Jérôme Le Gris mise sur le classique à plusieurs égards. Tout d’abord, le classicisme du sujet traité puisqu’il s’agit d’un huis clos dans lequel une tueuse (Mélanie Laurent) doit abattre une cible (Christopher Stills) cependant qu’un agent des services secrets français (Clovis Cornillac) tente d’une part de démasquer et coincer l’assassin et d’autre part de séduire Mélanie Laurent après avoir succombé à son charme.
Ensuite, le classicisme est également évoqué à travers la musique – classique, donc – servant de décor au film. En effet, ce mic-mac policier se déroule dans un château helvétique abritant un récital qui aura lieu quelques jours à peine après l’installation de l’intrigue. Le récital servira alors de date butoir à l’exécution de la cible.

Jérôme Le Gris et Mélanie Laurent à l'avant-première du film

Bref, assurer par un scénario classique est probablement un gage de sécurité pour un réalisateur ; encore faut-il que celui-ci fasse montre de quelque talent. Malheureusement, ici, le talent de Jérôme Le Gris se fera discret tandis que la détresse des acteurs, Tchéky Karyo en tête, sera atrocement palpable.
Pour le coup, l’angoisse est crescendo tout le long du film. Si cela avait été le fait du scénario, tout aurait été pour le mieux ; mais c’est bien le malaise général qui prend aux tripes. Le spectateur, dans l’expectative, attend le dénouement avec impatience et fébrilité. Il ne sera pas surpris par une chute des plus prévisibles et des plus ridicules.

La réalisation en elle-même n’est pas franchement mauvaise ; les acteurs non plus. Mais la lourdeur du scénario et l’épaisseur de ses ficelles fait de Requiem pour une tueuse un bien mauvais film policier qui ne laissera un bon souvenir qu’aux seuls amateurs de paysages montagnards.

Verdict :