RIF

RIF
Franck Mancuso
2010

Spécialisé en films policiers, Franck Mancuso nous offre ici un film psychologique, car il ne sera que très peu question de gangsters, d’armes à feu ou de course poursuite.
Ici, Yvan Attal, flic en vacances, tombe en panne avec sa femme et son fils. Avec ce dernier, il va chercher de l’aide, mais à son retour, sa femme a disparue ! Rapidement, le capitaine en civil acquiert la certitude que celle-ci a été enlevée. Il faut dire aussi qu’en tant que policier, ses ennemis sont légion…

Dirigé de manière très professionnelle et interprétée avec beaucoup de conviction par un duo Yvan Attal / Pascal Elbé très efficace, RIF (recherche dans l’intérêt des familles) s’impose comme un film prenant au suspens bien construit.
On pourra toutefois regretter la conclusion qui manque franchement d’originalité et de panache.

Verdict :

13 m²

13 m²
Barthélémy Grossman
2007

400 €… C’est le montant du loyer pour un « appartement » de 13 m² à Montreuil.
Mais si le film traite effectivement d’un 13 m² à Montreuil, il ne s’agit pas d’un appartement mais d’une planque !

Suite à un braquage, trois complices se cachent dans une espèce de cave de 13 m² en compagnie d’un AK-47 et de deux million d’euros. Barthélémy Grossmann (le réalisateur), Lucien Jean-Baptiste (la voix française de Will Smith) et Youssef Hajdi parviendront-ils à surmonter le stress induit par cette situation ?

C’est ce côté psychologique qu’a voulu explorer Barthélémy Grossmann, privilégiant avec intelligence les scènes d’interaction entre protagonistes plutôt que d’inutiles scènes d’action déjà vues et revues (et surtout impossibles à reproduire avec un budget modèle réduit).
Bénéficiant de la participation d’acteurs confirmés (Thierry Lhermitte et Bérénice Béjo), le réalisateur débutant aura su exploiter au mieux son idée, même si – évidemment – le film est truffé de défauts amateurs, mais c’est tout excusable.

En clair, 13 m² est une première réalisation intéressante et prometteuse.
Barthélémy Grossmann est donc quelqu’un à suivre – plutôt pour ses talents de réalisateur que d’acteur, d’ailleurs.

Verdict : 

Limitless

Limitless
Neil Burger
2011

Un nouveau film de Neil Burger suscite immanquablement une angoisse profonde, puisque le réalisateur avait osé commettre l’atroce L’illusionniste… Mais sait on jamais : un miracle peut arriver ; et il faut bien dire que la bande-annonce augurait de bonnes choses.

L’histoire, dévoilées dans ladite bande-annonce, est celle de Bradley Cooper, écrivaillon en manque d’inspiration et d’ambitions qui ne parvient à trouver refuge qu’auprès de la boisson. Cet hère à la limite de devenir clochard va faire une rencontre qui va changer sa vie. Son ex-beau-frère, dealer, lui présente une toute nouvelle drogue qui dope l’intelligence et la mémoire. Tentant le coup, le grimaud se métamorphose en romancier de génie et accouche d’une œuvre majeure en une nuit de travail.
Conquis par cette drogue, il va alors viser plus haut..!

Plutôt bien interprété – tant par Bradley Cooper que par Robert De Niro – le film brille plutôt par son scénario original et assez intelligent. Malheureusement, beaucoup de scènes sont attendues, et la conclusion est mitigée : drôle et inattendue- pour le coup – mais un poil décevante.

Quoi qu’il en soit, Limitless est une bonne surprise et s’avère être fort divertissant.

Verdict : 

Détective Dee : le mystère de la flamme fantôme

Détective Dee : le mystère de la flamme fantôme
Tsui Hark
2010

Habituellement, quand un film chinois débarque sur nos écrans, il s’agit d’un film d’arts martiaux débordant d’action ou d’un film historique aux décors somptueux. Ce film ne fera pas exception et recoupera même les deux genres !
Sans pour autant être novateur dans un genre comme dans l’autre, Détective Dee marie les genres avec une certaine réussite.

Le contexte tient tant de la légende que de l’Histoire chinoise : en 690, l’impératrice Wu Zetian s’apprête à régner sur la Chine dans un climat instable. Voulant imposer sa légitimité au peuple, la régente décide l’érection d’une gigantesque statue de Bouddha. Alors que la construction est sur le point de s’achever, une série de meurtres étranges touche les architectes.
Le gouvernement décide alors de faire appel à Di Renjie, un rebelle actuellement retenu prisonnier qui se trouve être également un enquêteur hors pair, plus connu sous le nom de détective Dee.

Plutôt bien menée, l’enquête se fait forte de nombreux rebondissements, malgré quelques longueurs et quelques attendus. Pareillement, les effets-spéciaux savent se montrer plutôt jolis (la statue du Bouddha, la ville de Chang-An) ou carrément hideux (la mer et ses bateaux, la fameuse flamme fantôme).

Bref, le bilan est plutôt mitigé, car même si l’on sent une réelle motivation de la part du réalisateur et des acteurs (surtout Andy Lau et Li Bingbing), le film dénote tout de même un relatif amateurisme.
Qu’importe ! Pour une fois que l’on trouve du cinéma chinois en salles, ne nous plaignons pas !

Verdict :

L’assaut

L'assaut
Julien Leclercq
2010

Le 24 décembre 1994, quatre terroristes algériens détournent un Airbus A300 transportant plus de 200 passagers. Leur objectif : faire libérer deux membres du Front islamique du salut emprisonnés en France puis faire s’écraser l’avion sur Paris.
Forcés de s’arrêter à Marseille, faute de carburant, ils seront attendus de pied ferme par le GIGN, dont le but sera – si les négociations échouent – de lancer un assaut dans l’avion visant purement et simplement à « neutraliser » les terroristes.

Le réalisateur,  Julien Leclercq, nous présentera alternativement le point de vue des terroristes, du gouvernement français puis de Vincent Elbaz, gendarme héroïque et martyr.

Comme pour marquer la brièveté et la violence des opérations, le film est court et rythmé. Impossible de souffler une seconde tant le rythme est intense et maîtrisé.
La réalisation, bien que perfectible, est d’excellent facture et colle bien au sujet traité.
Bref, malgré quelques défauts et un jeu des acteurs hétéroclite, L’assaut reste un très bon divertissement, mais aussi un témoignage fort d’un événement majeur (ce n’est pas tous les jours que la France se fait remarquer pour ses faits d’arme).

Verdict : 

Que justice soit faite

Que justice soit faite
F. Gary Gray
2008

Sorti en France plus d’un an après sa diffusion en Amérique du Nord, il s’en est fallut de peu pour que Que justice soit faite arrive jusqu’ici… et ç’aurait été dommage.

Le film nous raconte l’histoire de Gerard Butler, homme ordinaire, qui voit sa femme et sa fille se faire violer et assassiner sous ses yeux. Ivre de rage – d’autant plus que l’un des meurtriers ne prendra qu’une légère peine grâce à sa collaboration dans une affaire importante – l’homme décide de se venger.
Quelques années après avoir disparu de la circulation, il refait parler de lui en tuant dans d’horribles souffrances les deux bourreaux.
C’est à son tour d’affronter la justice ; ou plutôt, c’est au tour de la justice de l’affronter.

Quoi qu’incohérent par moments, le scénario est assez génial et offre quelques scènes parfaitement jubilatoires. Gerard Butler est simplement excellent dans ce rôle moralement ambigu. Jamie Foxx, qui interprète son avocat, se révélera moins convaincant. Toutefois, Que justice soit faite est un film qui, sans payer de mine, s’impose comme une œuvre pas très originale mais follement divertissante.

Verdict : 

Requiem pour une tueuse

Requiem pour une tueuse
Jérôme Le Gris
2010

Pour son premier film, le réalisateur Jérôme Le Gris mise sur le classique à plusieurs égards. Tout d’abord, le classicisme du sujet traité puisqu’il s’agit d’un huis clos dans lequel une tueuse (Mélanie Laurent) doit abattre une cible (Christopher Stills) cependant qu’un agent des services secrets français (Clovis Cornillac) tente d’une part de démasquer et coincer l’assassin et d’autre part de séduire Mélanie Laurent après avoir succombé à son charme.
Ensuite, le classicisme est également évoqué à travers la musique – classique, donc – servant de décor au film. En effet, ce mic-mac policier se déroule dans un château helvétique abritant un récital qui aura lieu quelques jours à peine après l’installation de l’intrigue. Le récital servira alors de date butoir à l’exécution de la cible.

Jérôme Le Gris et Mélanie Laurent à l'avant-première du film

Bref, assurer par un scénario classique est probablement un gage de sécurité pour un réalisateur ; encore faut-il que celui-ci fasse montre de quelque talent. Malheureusement, ici, le talent de Jérôme Le Gris se fera discret tandis que la détresse des acteurs, Tchéky Karyo en tête, sera atrocement palpable.
Pour le coup, l’angoisse est crescendo tout le long du film. Si cela avait été le fait du scénario, tout aurait été pour le mieux ; mais c’est bien le malaise général qui prend aux tripes. Le spectateur, dans l’expectative, attend le dénouement avec impatience et fébrilité. Il ne sera pas surpris par une chute des plus prévisibles et des plus ridicules.

La réalisation en elle-même n’est pas franchement mauvaise ; les acteurs non plus. Mais la lourdeur du scénario et l’épaisseur de ses ficelles fait de Requiem pour une tueuse un bien mauvais film policier qui ne laissera un bon souvenir qu’aux seuls amateurs de paysages montagnards.

Verdict : 

Seven

Seven
David Fincher
1995

Grand classique de David Fincher, Seven met en scène un duo d’inspecteurs chargés d’une enquête très particulière : un tueur en série, visiblement très intelligent, prévoit de tuer sept personnes, chacune coupable de l’un des sept péchés capitaux.
Outre cette enquête, qui s’annonce périlleuse, les hommes chargés de la mission devront apprendre à se connaitre et à faire avec leurs antagonismes : le premier (Morgan Freeman) est un vieux baroudeur, à quelques jours de la retraite et le second (Brad Pitt) est ici pour sa première vraie mission.

Particulièrement original et bien mis en scène, le film déroute par une ouverture assez peu conventionnelle. En effet, le spectateur est plongé dès la première scène dans le vif du sujet, omettant ainsi la traditionnelle présentation des personnages. Par la suite, le réalisateur replace son œuvre sur les rails plus conventionnels du film policier classique… jusqu’à un twist ending particulièrement bon, et qui restera dans les anales du cinéma. Ainsi, malgré son vieillissement prématuré, Seven gardera un attrait certain et restera l’un des meilleurs polars des années 90.

Verdict :

Saw III

Saw III
Darren Lynn Bousman
2006

Après Saw II, le III s’impose, étant sa suite directe : on retrouve Donnie Wahlberg là où on l’avait laissé ; c’est-à-dire dans la salle de bain du premier film. Pourtant – comme si le réalisateur avait voulu changer de sujet – l’histoire de ce personnage s’arrête à peu près ici.
Le héros de ce film sera finalement Angus Macfadyen (le Père de substitution dans Equilibrium). Il incarne ici un père de famille dont le jeune fils a été tué par un chauffard. Le tueur au puzzle lui lance un double défi : outre des épreuves où il devra échapper à la mort, comme dans les premiers opus, il devra également sauver la vie d’autres victimes ligotées. Seul hic : il devra, pour chacune de ces personnes, choisir entre la sauver ou sauver des affaires ayant appartenu à feu son fils (peluches, jouets, etc.). Pire encore : ces personnes à sauver sont des gens ayant un lien direct avec la mort de son fils et le fait que le chauffard n’ait pas été incarcéré (par exemple une personne qui a vu la scène mais n’a pas témoigné).

Avec ce scénario,  Darren Lynn Bousman se détache du concept original de James Wan et donne à la saga une vision plus personnelle. De fait, cet opus est bien meilleur que le second, sans toutefois valoir le premier qui avait le mérite de l’originalité. Une suite est une suite.

Verdict :

Saw II

Saw II
Darren Lynn Bousman
2005

Fort du succès du premier opus, la franchise Saw est reprise par Darren Lynn Bousman.
Ici, le tueur au puzzle est de retour pour un nouveau piège qui ne se limitera plus à une pièce mais à une maison entière ! Huit individus y sont enfermés, dont Shawnee Smith, déjà aperçue dans le premier film, qui avait déjà survécu à une épreuve du tueur.
Dans la maison se trouve également Erik Knudsen dont le père, Donnie Wahlberg, est justement détective.
Devant sortir au plus vite pour ne pas mourir empoisonnés, les huit colocataires improvisés devront rapidement découvrir le lien qui les unit.

Comme pour le premier épisode, Saw II est basé sur un twist ending, peut-être moins original que dans son prédécesseur, mais efficace tout de même. La mise en scène quant à elle perd de l’originalité par rapport au premier mais les acteurs, en compensation, sont un poil meilleurs.
Bref, un Saw II est une épisode légèrement en-dessous de l’original, mais reste un film plutôt bien fait.

Verdict :