Le triangle secret

Le triangle secret
Didier Convard
2000 - ...

Débutée en 2000, cette série de bandes-dessinées est toujours en cours de parution.
Originale par bien des aspects, cette série nous propose de suivre les aventures, une fois n’est pas coutume, d’un anti-héros. Gras, pas très beau, franc-maçon, quadragénaire, Didier Mosèle est un employé du ministère de la culture chargé d’étudier les manuscrits de la mer morte. Au fur de ses investigations, et avec l’aide principalement de Martin Hetz, son initiateur maçonnique, le chercheur commencera à entrevoir une bien troublante vérité : Jésus ne serait pas mort en croix : il s’agirait de son frère jumeau, Thomas. Le messie, donc, aurait mené une vie longue au cours de laquelle il aura eu un fils et au cours de laquelle il aura étudié avec passion l’alchimie.

L’ouvrage, ésotérique, ne sera pas sans rappeler Da Vinci code, naturellement. Pourtant, la bande-dessinée lui est antérieure et assurément bien meilleure.

Côté dessin, l’œuvre présente un aspect bien singulier du fait de la multitude de dessinateurs enrôlés : pas moins de huit artistes collaboreront à l’ouvrage (un par livre, ainsi qu’un artiste attitré à la réalisation des couvertures). Côté scénario en revanche,  Didier Convard fait cavalier seul.
Ce scénario, justement, c’est lui qui fera la force de la saga. Solidement ancré dans la réalité présente et historique, le récit est sans cesse  justifié – quasi-vérifié – par des faits et des écrits réels. Au-delà de la vie du Christ, c’est toute l’église et la franc-maçonnerie qui se voient devenir des pièces maîtresses d’un complot religieux de grande échelle.

Tant frustrant que passionnant, l’histoire entraîne le lecteur vers toujours plus de questions, et des réponses qui restent désespérément en suspens. Il ne reste qu’à suivre les parutions annuelles pour espérer un jour enfin apercevoir la vérité de ce monde.

Verdict : 

À la recherche de Bridey Murphy

À la recherche de Bridey Murphy
Morey Bernstein
1956

Ce livre n’est pas un roman, mais une histoire vraie. Le témoignage déroutant d’un homme d’affaires, Morey Bernstein, qui, après avoir assisté à un spectacle d’hypnose, décide de s’initier à son tour à ce mystérieux domaine. On y apprend donc ses expériences, de son scepticisme initial à sa première séance avec sa femme, puis à celle, plus étonnante, avec Virginia Tighe (appelée Ruth Simmons, par soucis d’anonymat dans le texte, mais on connait depuis son véritable nom).

Au cours d’une séance d’hypnotisme, l’auteur parvient à faire entrer la jeune femme dans une transe profonde et s’adonne à la classique régression d’âge – qui consiste à suggérer au sujet un recul dans le temps – et parvient à lui faire se remémorer des souvenirs de sa petite enfance. Voulant tester les limites de l’hypnose, Morey Bernstein amène son sujet à l’âge de cinq ans, puis trois, puis deux, puis un an… Puis il tente de remonter le temps encore plus loin. Là, Virginia se met à parler avec un fort accent irlandais et prétend s’appeler Bridey Murphy, née en 1898 à Cork, en Irlande…

L’auteur retranscrit alors les six séances auxquelles il a participé, en compagnie de la jeune femme, soigneusement enregistrées sur bandes. Se pose alors une foule de questions. Virginia Tighe est-elle la réincarnation de Bridey Murphy, comme elle le prétend, ou est-elle un imposteur ?

D’un côté, des recherches en Irlande tendent à prouver que les éléments – assez vagues cependant – décrits par « Bridey » ont effectivement existé à cette époque, mais d’un autre côté, le journal Chicago american a découvert une Bridie Murphey Corkell qui avait habité en face de la maison où Virginia Tighe avait grandi. Alors réincarnation ou imagination ? Chacun se fera son opinion.

Quoi qu’il en soit, ce documentaire papier ne laisse pas indifférent, ne serait-ce qu’à propos de l’hypnose et du mystère encore entier de l’esprit humain, de son conscient et de son subconscient, de la mémoire, des souvenirs, et certains diront, de l’âme…

Verdict :