RIF

RIF
Franck Mancuso
2010

Spécialisé en films policiers, Franck Mancuso nous offre ici un film psychologique, car il ne sera que très peu question de gangsters, d’armes à feu ou de course poursuite.
Ici, Yvan Attal, flic en vacances, tombe en panne avec sa femme et son fils. Avec ce dernier, il va chercher de l’aide, mais à son retour, sa femme a disparue ! Rapidement, le capitaine en civil acquiert la certitude que celle-ci a été enlevée. Il faut dire aussi qu’en tant que policier, ses ennemis sont légion…

Dirigé de manière très professionnelle et interprétée avec beaucoup de conviction par un duo Yvan Attal / Pascal Elbé très efficace, RIF (recherche dans l’intérêt des familles) s’impose comme un film prenant au suspens bien construit.
On pourra toutefois regretter la conclusion qui manque franchement d’originalité et de panache.

Verdict :

Super 8

Super 8
J. J. Abrams
2011

Après avoir fait croire à tout le monde qu’il avait réalisé Cloverfield alors qu’il avait juste fait mettre son nom en gros sur l’affiche, J. J. Abrams revient avec Super 8.
Dans ce film, un jeune garçon féru de cinéma d’épouvante décide de tourner un court-métrage sur le thème des zombies avec ses camarades de classe. Ils se rendent une nuit sur le quai de la petite gare de leur village pour tourner une scène quand un train percute une voiture folle et déraille.
Dans les jours qui suivent, des événements étranges commencent à se produire dans toute la ville…

Malgré quelques défauts comme un scénario un peu léger et convenu, le film regorge de qualités ; à commencer par le jeu des jeunes acteurs, vraiment bluffant. L’ambiance est également très travaillée, ainsi que le visuel en général, d’ailleurs.
Bref, sans être – loin s’en faut – le film de l’année, Super 8 demeure toutefois une version SF des Goonies parfaitement divertissante. Un cinéma feignant, reposant et efficace.

Verdict : 

Super

Super
James Gunn
2010

Surfant sur le succès de Kick ass, James Gunn réalise à son tour un film narrant les frasques d’un homme ordinaire qui s’improvise super-héros. Ici, Rainn Wilson voit sa femme (Liv Tyler) sombrer dans la drogue puis partir avec son dealerKevin Bacon. Pour l’arracher des griffes de ces voyous, il devient un vengeur masqué !
Hélas, malgré l’aide de Dieu, le pauvre Rainn Wilson n’a pas de physique athlétique ; encore moins de super-pouvoirs. Il pourra toutefois compter sur l’aide d’une fervente admiratrice : Ellen Page.

Franchement bizarre, le film tire rapidement sur le glauque et le malsain. Il mêle ainsi humour british, humour américain et humour noir avec des doses assez déconcertantes.
Difficile, donc, de ne pas ressortir de la vision de ce film troublé.
Un film à part, donc, qui pourra toutefois compter sur une distribution efficace. À voir, fan de Kick ass ou pas !

Verdict : 

La planète des singes : les origines

La planète des singes : les origines
Rupert Wyatt
2011

La planète des singes, de Pierre Boulle, aura usé plus de pellicule que de papier ! L’écart se creuse encore avec ce septième film.
Celui-ci revient, comme son nom l’indique, sur les origines de la « planète des singes » ; à savoir notre Terre colonisée par des singes intelligents. La vraie question que traitera le film est en réalité : « comment les singes sont-ils devenus maîtres de la Terre ? ».
Les fanatiques de la saga (heureux les simples d’esprit !) remarquerons que ce thème est semblable au 4e volet. En effet, mais loin d’être un remake de ce film, celui-ci est plutôt la vision personnelle du réalisateur britannique Rupert Wyatt sur cette révolte simiesque.

Dans cette version, l’intelligence de nos cousins primates provient de test pharmaceutiques visant à vaincre la maladie d’Alzheimer. Le premier cobaye, César (incarné en motion capture par le maître du genre, Andy Serkis) est recueilli par l’initiateur du projet : James Franco.
Comme prévu, le chimpanzé devient de plus en plus intelligent jusqu’à inspirer à ses frères attardés l’idée d’une révolte. La révolution est en marche !

Naturellement, la première chose qui frappe dans le film est la qualité de l’animation du héros quadrumane. Un léger malaise fait qu’il ne sera malheureusement jamais complètement crédible, mais la prouesse technique annoncée est bien là ! L’interprète de Gollum fait une nouvelle fois montre de son talent pour cet art naissant.
« Scénaristiquement »,  le film tient plus ou moins la route sans toutefois afficher quelque trait de génie. À ce propos, le spectateur est interpellé régulièrement au sujet d’une navette spatiale en perdition dont la présence dans le film n’apporte strictement rien… Drôle d’idée !
En revanche, les nombreux clins d’œils au livre et au premier film sont légion et parfois amusants, comme le fait qu’un singe cobaye soit surnommé « beaux-yeux »…

Bref, dans l’ensemble le film est plutôt bon, bien interprété et globalement crédible…
Quoi qu’un détail gâche considérablement la dernière partie du film : la multiplicité des singes ! Coincé dans un refuge, César libère ses semblables : il ouvre la cage d’un singe. Deux en sortent. Sur les deux, quatre parviennent à s’enfuir… Ils s’élancent alors tous les huit dans la vallée. Arrivés en ville, les seize singes saccagent tout sur leur passage.
À la fin du film, les primates sont carrément des dizaines à grouiller sur le Golden gate

Tant pis ! On gardera en tête la première partie du film, largement plus réussie.

Verdict : 

Big

Big
Penny Marshall
1988

Film emblématique des années 80, Big a très largement contribué à la popularité de Tom Hanks ; plus en tout cas qu’à celle de la réalisatrice Penny Marshall pour qui ce film restera le seul connu du grand public.

Comme le titre du film l’indique, il s’agit là de croissance puisque le thème est celui d’un enfant dans un corps d’adulte ! Ce thème qui a largement inspiré Hollywood, que ce soit à travers Jack, avec Robin Williams, ou 30 ans sinon rien avec Jennifer Garner, semble trouver ici ses origines.
L’histoire est simple :  Tom Hanks, 14 ans, enrage de n’avoir la taille requise pour faire un tour de grand huit. Il fait alors le vœu de devenir plus grand.
Dès le lendemain, ledit vœu sera exhaussé puisque le jeune garçon se retrouvera au petit matin dans le corps d’un trentenaire ! Évidemment, l’histoire est bien difficile à  croire pour ses parents qui chassent l’intrus sans lui laisser le temps de s’expliquer. Le voici donc livré au monde des adultes !

On le comprend tout de suite : c’est l’idée de base le gros point fort du film ! Original et amusant, le scénario est en outre porté par un Tom Hanks jeune et efficace ; presque crédible dans ce rôle surnaturel.
On ne pourra que regretter toutefois la prévisibilité de la suite des aventures, mais le film est destiné aux plus jeunes…

Bref, Big est une excellente comédie qui, bien qu’usée par les ans, reste fraîche et divertissante.

Verdict : 

Case départ

Case départ
Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Lionel Steketee
2010

C’est aidé par Lionel Steketee, assistant réalisateur sur de nombreux films, dont Fatal, que Fabrice Éboué et Thomas N’Gijol, deux anciens du Jamel comedy club, se lancent dans la réalisation… pour une comédie, évidemment.

Dans ce film, les deux humoristes sont des demi-frères bien différents qui assument leur origine antillaise de manières bien différentes… Alors  que Fabrice Éboué est conseiller municipal, propriétaire d’une jolie villa en banlieue parisienne, faisant de constants efforts d’intégration, Thomas N’Gijol, lui, rejette le système français et sort tout juste de prison…
Tout les oppose, donc, mais l’état de santé de leur père va les réunir aux Antilles.
Suite à un mauvais sort qui leur a été jeté, les deux hommes vont alors être projetés en 1780 ; époque où être Noir signifiait être esclave…

Évidemment, le duo ne se rend pas tout de suite compte de ce glissement temporel ; ce qui donne lieu à quelques gags assez hilarants. D’ailleurs, le film dans son ensemble est assez drôle, pas mal fait et – pour une fois – pas trop lourdement moralisateur…
Les scénaristes ont l’intelligence de ne pas tomber dans une conclusion bateau du genre « l’esclavage, c’est mal » ou « il faut s’aimer »…

Bonne surprise, donc, que cette première comédie d’un duo qui fonctionne bien !

Verdict : 

Et si c’était vrai…

Et si c'était vrai...
Mark Waters
2004

Étant une adaptation du roman du même nom de « l’auteur » français Marc LévyEt si c’était vrai… était une sorte de pari : le film allait-il être une horreur soporifique ou un film sympathique ? N’ayant jamais osé ouvrir un « livre » de cet auteur populaire chez la ménagère française, je ne pouvais qu’imaginer une espère de Bernard Werber sentimental… bref, il y avait de quoi avoir peur !

Le film (et donc le livre) nous conte l’histoire d’un type très ordinaire (Mark Ruffalo) qui s’installe dans un appartement meublé pour s’y saouler et y ruminer le décès prématuré de sa femme. Mais après quelques jours, une femme (Reese Witherspoon) débarque chez lui en affirmant que cet appart est le sien !.. puis elle disparaît aussitôt, comme par magie. Mark Ruffalo, pas encore complètement imbibé, est persuadé que cette jeune femme est un fantôme ! D’ailleurs, elle-même ne se souvient plus de son nom ou de sa vie passée. Il va alors l’aider à recouvrer la mémoire en enquêtant sur la précédente propriétaire des lieux…

Même si le scénario n’a rien de franchement nouveau ni de bien original, force est de reconnaître que l’histoire est plutôt jolie.
Les acteurs – cela va de soi – ne brillent pas par leurs performances, mais ils s’en sortent raisonnablement bien et donnent à cette histoire la crédibilité minimale nécessaire pour rentrer dans l’histoire.
Cette version moderne et gentillette de Ghost, sans avoir la force et la poésie de son aîné, est assez réussie et vaut le coup d’œil.

Verdict : 

Choke

Choke
Clark Gregg
2008

Chuck Palahniuk au cinéma, c’est avant tout l’excellent Fight club, mais c’est aussi Choke. Ce sera Clark Gregg qui se chargera de la réalisation pour son tout premier film en tant que réalisateur (il officie habituellement en tant qu’acteur, que l’on peut voir en agent du SHIELD dans Iron man 1 et 2, Thor et bientôt Captain America puis The avengers).

L’histoire de Choke est celle d’un drôle de type campé par le très bon Sam Rockwell qui souffre d’un trouble qui ne semble déranger que son entourage : il est une espèce de prédateur sexuel, sautant sur tout ce qui bouge et qui a des seins. Pour se soigner, il participe à une thérapie de groupe à l’instar du Tyler Durden de Fight club. Évidemment, la fréquentation de ce lieu, plutôt que de le soigner effectivement, lui permet de rencontrer des partenaires tout aussi délurées que lui.
Parallèlement, le bonhomme travaille en tant que figurant dans un village historique représentant l’Amérique du XVIIIe.
Bref, c’est la routine pour Victor – puisque c’est ainsi qu’il s’appelle – jusqu’au jour où, au cours de l’une de ses visites quasi quotidiennes à sa mère qui est à l’hôpital, il apprend que son père n’est pas celui qu’il croyait… Cet événement va changer sa vie.

Évidemment – ça se saurait – le scénario n’est pas aussi puissant que Fight club, mais le style de l’auteur américain est clairement présent. On y retrouve donc avec plaisir cette critique du système et cette plongée dans les méandres surprenants de l’esprit humain.
Comme c’était le cas pour son aîné, le film s’achève sur une amusante surprise qui, quoique prévisible , donne un certain piquant au film.
Bref, le scénario est sympa et les acteurs sont bons – en particulier Sam RockwellKelly Macdonald et Anjelica Huston. Sans rester dans les anales, Choke est un film à voir.

Verdict : 

L’élève Ducobu

L'élève Ducobu
Philippe de Chauveron
2010

Adapter une bande-dessinée n’est jamais simple ! En l’occurrence, il s’agit ici de l’adaptation de la BD du même nom, de Godi et Zidrou, deux belges qui officient en duo depuis près de vingt ans pour une publication de 17 albums.

Comme son nom l’indique, le film raconte les mésaventures d’un élève nommé Ducobu qui navigue d’école en école essuyant systématiquement d’implacables renvois pour incompétence et tricherie notoire.
Débarquant pour cette rentrée à l’école primaire Saint-Potache, Ducobu (Vincent Claude) espère bien bluffer son nouvel instituteur, monsieur Latouche (Élie Semoun). La chose sera d’autant plus aisée que le multi-redoublant se retrouve assis à côté de la première de la classe : Léonie Gratin (Juliette Chappey).

Globalement, le film est assez fidèle à l’œuvre originale et parvient avec intelligence à éviter de devoir donner un prénom à cet élève connu par son seul nom de famille. On passe donc à côté de l’effroi provoqué par le « John Luke » du Lucky Luke de James Huth
L’adaptation, donc, est fidèle. De même, le choix des acteurs est vraiment bon. Même la présence de Joséphine de Meaux en nouveau personnage s’intègre bien.
Le seul vrai problème de ce film est le choix d’Élie Semoun en professeur. Dans le BD, l’homme est froid, posé et calculateur, ne piquant des crises de colère que de manière exceptionnelle – et drôle – contre le cancre à rayures.
Bref, tout l’inverse de l’acteur antonien qui en fait toujours des tonnes…
Cependant, pour ceux qui ne connaissent pas la BD, le personnage reste globalement cohérent avec l’univers mis en place.

Ce film, donc, sans être une extraordinaire réussite, parvient à retranscrire assez fidèlement la bande-dessinée. Les amateurs découvriront donc avec plaisir cette adaptation en chair et en os (quoi qu’à propos d’os, Néness le squelette ne fera guère qu’une apparition muette et immobile dans le film).
Les autres verront là une petite comédie distrayante à réserver aux plus jeunes.

Verdict :

The prodigies

The prodigies
Antoine Charreyron
2010

Adapté du roman La nuit des enfants rois, de feu Bernard Lenteric, The prodigies raconte l’histoire de Jimbo, un génie hors norme qui se rend compte qu’il possède des pouvoirs psychiques : il est capable de contrôler les esprits humains.
Décidé à retrouver les éventuels individus comme lui, il passe des années à développer un jeu vidéo en ligne dans lequel sera dissimulé un test. C’est un succès : cinq (sept dans le roman) enfants sont découverts.

Le scénario, assez fidèle au roman, est fort, sombre, violent et contraste donc largement avec le côté cartoon du film. C’est d’ailleurs là le vrai problème du film : comment traiter sérieusement d’un sujet grave dans un monde bariolé, quasi enfantin ?
Même si certaines scènes sont plutôt jolies, et que la 3D profite plutôt bien au film, le tout reste assez moche. On a l’impression de voir une cinématique longue durée d’un jeu de chez Pendulo et l’on regrette donc que le budget n’ait pas permis le tournage d’un film en prises de vue réelles.

Au final, Antoine Charreyron nous livre une œuvre atypique, forte de grandes qualités, mais aussi plombée par quelques défauts mineurs. Quoi qu’il en soit, adapter l’inadaptable était un pari osé pour une première réalisation, et ce pari est remporté, dans l’ensemble.
Le résultat est distrayant, voire prenant par moment, mais est assez loin de confiner au chef-d’œuvre.

Verdict :