Total recall

Total recall
Paul Verhoeven
1990

Grand classique du cinéma de science-fiction, Total recall est l’adaptation par Paul Verhoeven (RoboCop, Basic instinct) de la nouvelle Souvenirs à vendre du génial Philip K. Dick. Non sans évoquer Eternal sunshine of the spotless mind, le thème du film est la manipulation des souvenirs ; mais alors que le film de Michel Gondry narre un futur proche où l’on peut se faire ôter de désagréables souvenirs, ici, c’est dans un futur plus lointain que l’on peut se faire implanter des souvenirs factices. Justement, Arnold Schwarzenegger, avec son maigre salaire, sa voit interdit tout espoir de réaliser son rêve : aller sur Mars. Heureusement, la société Rekall propose pour un prix modeste des souvenirs d’un voyage sur Mars ! Mieux : ces souvenirs sont entièrement personnalisables. Le culturiste autrichien n’hésite pas : il rêve déjà d’une aventure extraconjugale (sa femme, Sharon Stone, est peut-être trop blonde pour lui ?), d’une identité cachée d’agent secret, d’aventure, de danger !

Wazaaaaa !!!

Mais alors que l’implantation débute, un incident survient : c’est un échec ! L’homme, déçu, est remboursé. Peu de temps après, il apprend que l’incident était volontaire. On a essayé de le tuer, car il est en réalité un agent secret dont la mémoire a été effacée ! Sa femme est un agent double qui cherche à l’éliminer, et une mystérieuse brune (Rachel Ticotin) lui sauve la vie et l’entraîne avec elle sur Mars.
Évidemment, la question qui se pose est de savoir si cette aventure est réelle ou s’il s’agit d’un souvenir implanté !

Comme souvent chez Philip K. Dick, on joue sur la limite floue entre réalité et imaginaire, et pour le coup, Totall recall fait ça très bien ! Outre l’interprétation convaincante des protagonistes, le film regorge d’éléments visuels forts qui deviendront cultes (la barmaid à trois seins, le chef de l’organisation martienne clandestine, et surtout, Schwarzie qui prend une bonne bouffée d’air martien !).
Bref, ce film est devenu une vraie référence pour le cinéma de SF ! À voir !

Verdict :

Adaptation

Adaptation
Spike Jonze
2003

Bigre, quel film que celui-ci ! Signé Spike Jonze, le réalisateur du non moins troublant Dans la peau de John Malkovich et scénarisé par Charlie Kaufman (également auteur du même Dans la peau de John Malkovich mais aussi du fabuleux Eternal sunshine of the spotless mind, de Michel Gondry), le tout (presque) adapté du roman Le voleur d’orchidées de Susan Orlean.

Le synopsis fait déjà mal à la tête : il s’agit de l’histoire de Charlie Kaufman qui doit adapter le roman de Susan Orlean qui elle-même écrit son livre qui est autobiographique ! Pfiou !

Charlie ne parvient pas à trouver de scénario pour ce livre inadaptable car vide de toute action. Il sombre alors dans la mélancolie ; sentiment renforcé par le fait que son frère jumeau, Donald (qui n’existe d’ailleurs pas) parvienne, lui, à écrire un scénario, volant alors la vedette au héros auprès de son agent. Celui-ci décide alors de faire son film sur lui, essayant d’adapter le roman de Susan Orlean.

Cette multiple mise en abîme est assez jouissive et un peu folle, et cette folie fait du bien.

Nicolas Cage en Charlie Kaufman

D’autant plus que l’interprétation de Nicolas Cage en Charlie Kaufman, le visage bouffi et les traits fatigués, est franchement convaincante ! La performance de l’acteur est à souligner.

Spike Jonze signe là une nouvelle fois un film complètement barré où le talent des acteurs et la force du scénario laissent un sentiment de malaise ; d’être un peu paumé dans un monde qu’on ne connaît finalement pas si bien, et c’est là une qualité incontestable. Si vous aimez les œuvres décalées, foncez voir ce film !

Verdict :