13 m²

13 m²
Barthélémy Grossman
2007

400 €… C’est le montant du loyer pour un « appartement » de 13 m² à Montreuil.
Mais si le film traite effectivement d’un 13 m² à Montreuil, il ne s’agit pas d’un appartement mais d’une planque !

Suite à un braquage, trois complices se cachent dans une espèce de cave de 13 m² en compagnie d’un AK-47 et de deux million d’euros. Barthélémy Grossmann (le réalisateur), Lucien Jean-Baptiste (la voix française de Will Smith) et Youssef Hajdi parviendront-ils à surmonter le stress induit par cette situation ?

C’est ce côté psychologique qu’a voulu explorer Barthélémy Grossmann, privilégiant avec intelligence les scènes d’interaction entre protagonistes plutôt que d’inutiles scènes d’action déjà vues et revues (et surtout impossibles à reproduire avec un budget modèle réduit).
Bénéficiant de la participation d’acteurs confirmés (Thierry Lhermitte et Bérénice Béjo), le réalisateur débutant aura su exploiter au mieux son idée, même si – évidemment – le film est truffé de défauts amateurs, mais c’est tout excusable.

En clair, 13 m² est une première réalisation intéressante et prometteuse.
Barthélémy Grossmann est donc quelqu’un à suivre – plutôt pour ses talents de réalisateur que d’acteur, d’ailleurs.

Verdict : 

OSS 117, Le Caire nid d’espions

OSS 117, Le Caire nid d'espions
Michel Hazanavicius
2006

OSS 117, c’est le 007 à la française ! Mais au lieu de porter le tonitruant nom de James Bond, notre espion à nous se nomme en toute sobriété Hubert Bonisseur de La Bath… Le nom lui-même suffirait à faire rire, mais les aventures d’OSS 117 n’étaient à la base pas du tout humoristiques ! Ce personnage de roman d’espionnage, créé par  Jean Bruce en 1949 a inspiré à son auteur une centaine d’ouvrages, et une autre centaine à sa femme, Josette Bruce. De plus, Le Caire, nid d’espions est loin d’être la première adaptation cinématographique du héros, puisqu’il a déjà été l’objet d’une dizaine de films dans les années 60. Michel Piccoli lui-même a endossé le costume du personnage !

Cette fois, avec Michel Hazanavicius, le réalisateur de La classe américaine, aux commandes, et Jean Dujardin dans le premier rôle, on se doute bien que le ton ne sera pas celui de l’insipide Quantum of Solace ! Effectivement, le réalisateur a pris le pari de faire d’OSS 117 une parodie de James Bond… et effectivement, tout au long du film, les références à la saga américaine font légion ! Je laisserai aux fans du genre le soin de les repérer… je n’en suis pas !

Bref, dans ce film, Jean Dujardin interprète le français caricatural de 1955. Beauf, dragueur, frimeur, chauvin et patriote au point de toujours avoir sur lui une photo du président de l’époque, René Coty. Et finalement, c’est autour de lui que se déroule le film. Certes, il y a une enquête, en toile de fond, mais ce n’est là que prétexte à nous montrer De la Bath. L’opus se déroulant au Caire, c’est l’occasion pour le dialoguiste Jean-François Halin (également dialoguiste des Guignols), de nous montrer la méconnaissance d’OSS 117 de la religion musulmane, et par là même, de nous faire rire ! Forcément gaffeur, Hubert frappe sans scrupule un Muezzin sous prétexte qu’il fait trop de bruit à une heure indécente et critique ouvertement, et sans ménagement aucun, la religion de sa partenaire pour cette mission : Bérénice Bejo (une argentine dans le rôle d’un égyptienne, pourquoi pas).

Bref, OSS 117 est une parodie légère à l’humour décalé (on est très loin d’Austin Powers, autre parodie de film d’espionnage). À voir, donc. Peut-être pas « à voir et à revoir », mais à voir !

Verdict :

Bouquet final

Bouquet final
Michel Delgado
2008

Michel Delgado signe ici son premier film dont il a également écrit le scénario, à l’instar de quelques sous-comédies (La vengeance d’une blonde, L’enquête corse, L’auberge rouge, etc.). Plus que le réalisateur, c’est la présence de Didier Bourdon qui m’avait conduit à voir ce film.

L’histoire est simple : Gabriel est un jeune artiste « raté », étouffé pas ses parents, artistes « ratés ». Afin de ne pas décevoir son père (interprété par Gérard Depardieu), il ne lui avoue pas qu’il a quitté la musique pour se lancer un peu contre son gré dans le milieu ô combien plus intime des pompes funèbres en y obtenant le poste important de directeur commercial.

Oui, mais avant de jouir de son siège, il lui faut faire un stage sur le terrain. Là, il rencontre Gervais Bron (Didier Bourdon) qui rêvait du poste de directeur commercial… Il est donc bien décidé à dégouter le jeune homme de ce métier.

Comme toujours s’ajoute à cette trame une histoire d’amour bancale qui a le mérite cependant d’apporter quelques gags bienvenus. En fait, Gabriel dissimule également à la femme qu’il aime (Bérénice Béjo, vue dans OSS 117) son nouveau métier ; d’autant plus qu’il vient d’enterrer la grand-mère de la jeune femme et d’alléger au passage le portefeuille du grand-père (Michel Galabru).

Au final, Michel Delgado nous présente une comédie sympathique, dans laquelle on ne rit certes pas à gorge déployée, mais on ne s’ennuie pas.
C’est déjà pas si mal.

Verdict :