Black swan

Black swan
Darren Aronofsky
2010

Présenté pour la première fois en 1877, Le lac des cygnes est un ballet composé par Tchaïkovski qui met en scène un prince qui tombe amoureux d’un cygne blanc métamorphosé en femme. Celui-ci décide de l’épouser mais se marie sans le savoir au cygne noir ; jumeau maléfique de celle qu’il aime.

Dans ce film, Darren Aronofsky nous conte l’histoire de Natalie Portman, danseuse émérite, qui convoite le première rôle de cette pièce mise en scène par Vincent Cassel. L’hiérosolymitaine approchant de la trentaine, ce rôle pourrait bien être le point final d’une carrière pas si brillante. En clair, c’est son dernier espoir de ne pas finir comme sa mère, ancienne danseuse, qui vit cloîtrée chez elle, repliée sur elle même, se reprochant sans cesse d’avoir raté sa carrière.

Lors des auditions, la jeune fille laisse au chorégraphe une impression mitigée : sa technique parfaite fait de son cygne blanc un modèle, mais handicape son cygne noir, censé être plus bestial. Elle va alors devoir travailler sans relâche pour réveiller l’animal qui est en elle.

D’une réalisation impeccable, Black swan nous entraîne dans les méandres malsains de la schizophrénie qui conduit inéluctablement à la folie pure. Angoissant, sombre, dérangeant – parfois choquant -, le film nous conduit au plus profond de l’anxiété humaine à un rythme effréné.
Alors que Vincent CasselBarbara Hershey et Mila Kunis sont excellents, Natalie Portman est tout simplement magistrale.

Après avoir peint un tableau noir du milieu du catch avec The wrestler, le réalisateur force encore sur le noir avec le monde de la danse. Le résultat est malsain et spectaculaire.

Verdict : 

Requiem for a dream

Requiem for a dream
Darren Aronofsky
2000

Non sans rappeler Magnolia, sorti l’année précédente, Requiem for a dream est avant tout l’histoire de personnages aux personnalités exacerbées (sans pour autant tomber dans la caricature).

D’un côté, on suit les pérégrinations de trois jeunes : Jared Leto, sa petite amie Jennifer Connelly et un ami à eux, Marlon Wayans, tous trois en quête de drogue, de plus en plus difficile à trouver.
De l’autre côté, on a Ellen Burstyn, la mère de Jared Leto, dont la vie consiste à regarder une émission de télévision assez mystérieuse et à bronzer avec des amies. Un jour, elle apprend qu’elle est sélectionnée pour participer à ce fameux jeu télévisé dont elle est fanatique. Elle va alors se lancer dans une quête désespérée : perdre du poids pour rentrer à nouveau dans sa jolie robe rouge et ainsi recevoir des félicitations du présentateur.

Adapté du roman de Hubert Selby Retour à Brooklyn, le film conte, à travers ces deux histoires parallèles, l’enfer de la dépendance. Au-delà du scénario, il faut bien avouer que la mise en scène de Darren Aronofsky (Pi, The wrestler) est terriblement efficace et n’est pas sans rappeler Fight club. Cet effet clip original apporte beaucoup au film en lui donnant un aspect surréaliste et dynamique, à l’instar des protagonistes, qui alternent entre léthargie et hyperactivité. Bref, il s’agit là d’une réelle réussite cinématographie, aidée par une interprétation de Jared Leto bien sympathique. À découvrir, pour ceux qui sont passé à côté.

Verdict : 

The wrestler

The wrestler
Darren Aronofsky
2008

Faire un film (sérieux) sur le catch, il fallait oser, mais pour l’auteur de Requiem for a dream ou The fountain, il s’agissait là d’un défi personnel. Mais l’homme ne s’arrête pas là puisqu’il propose également, avec ce film, de ressusciter la carrière cinématographique de Mickey Rourke.

Le film nous conte l’histoire de Mickey Rourke, ancienne star du catch qui vit désormais dans une caravane, bouffi par les drogues et l’alcool, obligé de travailler dans un supermarché pour arrondir ses fins de mois… Il est même contraint d’organiser des combats de plus en plus violent, au péril de sa santé, pour trainer dans les salles ses rares admirateurs. À côté de ça, la seule femme de sa vie est Marisa Tomei, une stripteaseuse effrayée par l’idée de s’attacher à lui. Sa fille, Evan Rachel Wood refuse purement et simplement de lui parler.

Bref, tous les éléments d’un drame tout ce qu’il y a de plus classique sont en place, mais c’était sans compter sur le talent du réalisateur, Darren Aronofsky qui apporte sa patte à l’œuvre. Cependant, l’intérêt du film vient surtout de Mickey Rourke qui est idéalement placé pour jouer ce rôle, lui qui a effectivement été une grande star des années 80 avant d’essayer de se détruire avec la drogue et la boxe. Ce rôle de premier plan, dans un film de premier ordre est un véritable retour en grâce, largement mérité. La performance vaut le détour. De plus, The wrestler est l’occasion de découvrir les sinistres coulisses d’un combat de catch. Assurément l’un des films les plus forts de cette année 2009.

Verdict :