Mon père est une femme de ménage

Mon père est femme de ménage
Saphia Azzeddine
2010

Après écrit son deuxième roman, Saphia Azzeddine, fière d’elle, décida de l’adapter elle-même sur grand-écran.
Ce roman (et donc ce film) raconte l’histoire d’une famille ordinaire, installé dans une HLM des Yvelines. La mère (Nanou Garcia), malade, est contrainte de rester alitée. Le père (François Cluzet) est donc « femme » de ménage. Les deux enfants, eux, sont radicalement opposés : alors que l’aînée (Alison Wheeler) a arrêté les études dès que faire se pouvait pour devenir une star (miss ou vedette de télé-réalité, peu importe), le benjamin (Jérémie Duvall) a soif de culture et passe son temps le nez dans les livres.
Finalement, le scénario se cantonne à cette situation familiale, proposant un enchaînement de tranches de vie.
Alors que la réalisation est clairement amatrice, la qualité des acteurs (en particulier François Cluzet et Jérémie Duvall) et des dialogues permet au film d’être tout à fait divertissant.
Effectivement, les dialogues sont assez truculents et mettent en exergue une certaine dichotomie entre les adultes qui prennent tout au sérieux et s’offusquent devant la moindre suspicion de racisme alors que les enfants jouent avec ce concept. La bande de copains est hétérogène au possible : un Blanc, un Noir, un Arabe et un Juif ; et justement, le trois autres se moquent du blanc sous prétexte qu’il n’est pas intéressant. Pour preuve : il n’y a pas de blague sur les blancs ! À l’inverse, l’Arabe (Aïmen Derriachi) n’hésite pas à livrer une blague particulièrement osée sur les juifs : « quelle est la différence entre un Juif et une pizza ? La pizza ne toque pas pour sortir du four ».

Amusant, dénonciateur sans être moralisateur et bien interprété, cette première réalisation, même si elle souffre d’un manque d’expérience, est clairement prometteuse.

Verdict : 

Le fils à Jo

Le fils à Jo
Philippe Guillard
2010

Le rugby avait déjà été mis à l’honneur sur grand-écran avec la sortie d’Invictus un an plus tôt. Le sport était alors traité à son plus haut niveau : une finale de coupe du monde. Ici, pas de spectateurs par milliers, pas de fans déchaînés, pas d’enjeu politique. Dans le film, Doumiac est un petit village du sud-ouest où le ballon ovale est le centre de toutes les attentions ; particulièrement au sein de la famille Cannavaro où l’on est jouer professionnel de père en fils.
Un père (Gérard Lanvin), ancien champion, voudrait justement voir son fils (Jérémie Duvall) suivre ses traces… mais le jeune garçon, pourtant amateur de rugby, ne parvient pas à gérer la pression que lui fait subir son père et décide d’arrêter la pratique de ce sport.

Très simple scénaristiquement, le film va pourtant plus loin que ça. Il s’agit en réalité de tranches de vies, animées avec talent par une troupe d’acteurs aussi habiles que naturels. Olivier Marchal et Vincent Moscato vivent réellement leurs rôles du Chinois et de Pompon, amis d’enfance du père désabusé.
Pas passionnant narrativement, donc, Le fils à Jo reste le témoignage de gens simples au grand cœur ; une vraie famille sportive. Bref, un film « détente ».

Verdict :