Simon Konianski

Simon Konianski
Micha Wald
2008

Pour son deuxième long métrage, le réalisateur belge Micha Wald décide de s’en prendre à la communauté juive qu’est la sienne en décrivant un voyage très particulier !

Simon Konianski (Jonathan Zaccaï) est la plus grande honte de son père, Popeck : non seulement il a épousé une goy, mais en plus, il ont fait un enfant et ont divorcé ! Pire encore : après le divorce, Simon est revenu habiter chez son père et se morfond à longueur de journée, refusant de chercher du travail.
Un événement va cependant changer les choses : le décès de Popeck. Selon ses dernières volontés, celui-ci veut être enterré en Pologne, terre natale de ses ancêtres. Seul hic : le transport est bien trop cher ! Le jeune homme va alors monter une expédition pour la Pologne en compagnie de son fils et d’un oncle paranoïaque, persuadé d’être pourchassé par les nazis !

Évidemment, le voyage ne sera pas de tout repos ! Il sera un prétexte au réalisateur pour nous faire découvrir les traditions juives et cette conception particulière qu’ils ont de la famille… le tout dans une ambiance plus que spéciale !
Espèce d’OVNI cinématographique, Simon Konianski est une vraie curiosité qui sera loin de faire l’unanimité mais qui vaut probablement le détour !

Verdict : 

Quartier lointain

Quartier lointain
Sam Garbarski
2010

Adapté du joli manga de Jirō Taniguchi, Quartier lointain conte l’histoire d’un homme d’une cinquantaine d’années (Pascal Greggory) qui, par mégarde, se trompe de train et se retrouve malgré lui dans la ville de son enfance, dans laquelle il n’était jamais retourné. Profitant de l’important temps d’attente avant le prochain train, il se rend au cimetière, sur la tombe de sa mère, morte d’une dépression après le départ mystérieux et imprévisible de son père.
Pris d’un vertige alors qu’il observait un papillon voler, l’homme s’effondre. À son réveil, l’invraissemblable se produit : il a retrouvé ses quatorze ans ! Ainsi métamorphosé (et interprété, du coup, par Léo Legrand), l’homme se précipite en ville où il constate, médusé, que celle-ci a recouvré son aspect des années 70. Chez lui, il revoit même ses parents !
Très vite, il se rendra compte qu’il est revenu quelques semaines avant la disparition de son père (Jonathan Zaccaï).

Avant-première du film

Pour qui n’a pas lu le manga, ce film est sympathique et se laisse plutôt bien regarder malgré un amateurisme latent et une interprétation approximative.
Pour qui a lu le manga en revanche, le bilan est moins neutre. Certes, la transposition de l’action de Tottori-shi à Nantua est concluante. Certes, la musique de Air colle parfaitement à l’ambiance. Cependant, le scénario, bien que globalement fidèle à l’œuvre originale, devient ici d’une lourdeur affligeante et se retrouve amputé de quelques scènes parmi les meilleures que compte le manga. Pire : le réalisateur, Sam Garbarski, n’hésite pas à ajouter à ce conte poétique une scène assez graveleuse avec l’ami d’enfance du héros.
Enfin, c’est surtout la conclusion de l’œuvre qui pose réellement problème. Alors que la bande-dessinée choisit de s’achever sur une fin émouvante ancrant l’aventure dans la réalité, le film s’arrête sur du flou ; mais un flou totalement injustifié et inconsistant. Bref, le film est passé à côté de l’essence même de ce qu’avait voulu Jirō Taniguchi. Dommage.

Verdict :