Rencontre à Wicker Park

Rencontre à Wicker Park
Paul McGuigan
2004

Quand un film français est bon, il a droit à son remake américain.  C’est le cas de L’appartement, de Gilles Mimouni.
Dans cette version de Paul McGuigan, l’histoire ne change que très peu. Il s’agit d’un jeune homme, Josh Hartnett (Slevin), qui est sur le point de se marier (avec peu de conviction) à Rose Byrne quant il aperçoit complètement par hasard Diane Kruger, son ancienne fiancée dont il est toujours amoureux. À l’instar de Ne le dis à personne, de Guillaume Canet, l’intrigue du film va porter autour de cette ancienne fiancée aperçue au détour d’une rue. Là aussi, le héros pensait sa fiancée disparue à tout jamais. Là aussi, du jour au lendemain, la fille avait disparue.
La différence est qu’alors que Ne le dis à personne est un polar, Rencontre à Wicker Park est un drame sentimental, et ça change forcément toute l’ambiance du film.

À force de suggestion, l’intrigue du film se dénoue petit à petit pour conclure sur un final peut-être trop attendu, car trop dévoilé. L’ensemble est donc honnête, avec un casting hétéroclite mais dirigé par un Josh Hartnett décidément pas mauvais.
En conclusion, ce remake est agréable à regarder mais ne laissera pas son empreinte dans l’histoire du cinéma.

Verdict :

Sin city

Sin city
Frank Miller, Robert Rodriguez
2005

Non, Sin city, ce n’est pas que Las Vegas : c’est également une ville pourrie par la mafia et par une police corrompue, sortie tout droit de l’imagination de l’auteur de bande-dessinées Franck Miller, qui réalise ici son premier film, en collaboration avec Robert Rodriguez (The faculty).

En portant sa propre bande-dessinée sur grand-écran, l’auteur n’a pas souhaité adapter son œuvre mais plutôt la transcender : le cinéma allait lui permettre de créer une extension de la version papier. Une version animée et sonore mais utilisant des techniques propres au dessin. Le film est donc, conformément à la version originale, en noir et blanc et en couleurs… C’est-à-dire que le film est en noir et blanc, mais certains détails sont en couleur (des yeux bleus, des lèvres carmin, du sang rouge, un type jaune, etc.). Ces effets particulièrement spéciaux donnent à ce film une ambiance très spéciale, encore jamais vue au cinéma. Le résultat peut plaire ou déplaire, mais pour ma part, j’ai tout de suite accroché à cette atmosphère malsaine. Il faut préciser que le côté surréaliste de la chose est également dû à un détail loin d’être anodin : le film a entièrement été tourné sur fond vert ! Un tel usage d’effets-spéciaux, même s’il profite pleinement à la photographie, donne du fil à retordre aux acteurs : pas facile de jouer correctement sans décors. Pourtant, force est de constater que la plupart des acteurs sont tout simplement excellents ! Il faut dire que le casting a de quoi impressionner : on retrouve Bruce Willis, Mickey Rourke méconnaissable, Jessica Alba, Benicio del Toro, Clive Owen, feue Brittany Murphy, Carla Gugino, Josh Hartnett ou encore Elijah Wood.

Sin city est donc une œuvre à part (un peu moins à part toutefois depuis la sortie de l’excellent The spirit, du même auteur) particulièrement intéressante sur bien des aspects. À voir !

Verdict :