La petite Chartreuse

La petite Chartreuse
Jean-Pierre Denis
2004

Réalisateur d’Art et d’essai, comme il se qualifie lui-même, Jean-Pierre Denis adapte ici un roman de Pierre Péju qui compte l’histoire d’un libraire (Olivier Gourmet) ancien alcoolique qui, après la départ de sa femme, a trouvé refuge auprès de ses livres et auprès de sa montagne, la Chartreuse. Grenoblois, il s’y rend régulièrement en camionnette. Sa vie est une routine solitaire bien réglée jusqu’au jour où son véhicule frappe une fillette (Bertille Noël-Bruneau) qui traversait la route en courant.
Gravement blessée, la jeune fille est également fortement traumatisée et ne prononce plus le moindre mot. Sa mère (Marie-Josée Croze), atterrée, n’ose même plus lui rendre visite. Jean-Pierre Denis comprend que la mission de s’occuper de cette petite fille lui incombe. Il l’emmènera alors en thérapie dans sa montagne.

Malgré un scénario assez convenu, les acteurs auraient été assez bons pour convaincre, voire pour émouvoir, si le rythme n’avait été aussi lent. Faisant s’éterniser chaque plan, le réalisateur montre bien la solitude et la dimension temporelle du calvaire que vivent les trois protagonistes, n’hésitant pas à faire partager ce calvaire avec le spectateur.
Évidemment, le film est conforme aux attentes de Jean-Pierre Denis puisque cet ennui mélancolique était l’objet même de l’œuvre ; d’ailleurs, il explique lui-même que le titre du film, La petite Chartreuse, outre la montagne, fait référence aux moines et à leur silence.
La pari est réussi, mais à quel prix ?

Verdict :

Le nouveau protocole

Le nouveau protocole
Thomas Vincent
2008

Le nouveau protocole, c’est avant tout une ambiance très particulière et assez malsaine, qui prend aux tripes pendant toute la durée du film. On assiste donc à un spectacle fort aux allures de documentaire mené par un Clovis Cornillac bluffant.

L’histoire est celle de Clovis Cornillac, homme simple, bûcheron, et père célibataire. Un jour, sa vie bascule : son fils de 18 ans meurt dans un accident de voiture. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais Marie-Josée Croze (Les invasions barbaresNe le dis à personne ou Le scaphandre et le papillon) débarque de Paris pour apprendre au père meurtri que son fils était sous médicaments. Des médicaments en phase de test, et que ceux-ci sont peut-être responsables de la mort de son fils !

S’en suit alors une quête pour la vérité dans laquelle le père est embarqué au départ plutôt contre son gré mais qu’il va finir par s’approprier. Le film est poignant, même si Marie-Josée Croze est parfaitement insupportable dans son personnage de militante en[g/r]agée d’ultra-gauche (le terme est à la mode). Insupportable, certes, mais elle joue son rôle.

Le film que nous propose Thomas Vincent est donc un film fort et très particulier mais toutefois empreint d’un « amateurisme » qui procure un léger manque. Dommage, donc, mais Le nouveau protocole n’en reste pas moins un film intéressant.

Verdict :