Repo men

Repo men
Miguel Sapochnik
2010

Passé complètement inaperçu en France, Repo men conte l’histoire de repo : l’abréviation de « repreneurs » (c’est d’ailleurs le titre québécois du film). Dans ce futur, la greffe d’organes synthétiques est chose courante, mais de tels concentrés de technologie ont un prix ! Nombreux sont ceux qui ne parviennent plus à rembourser leur rein, leur poumon, leur foie… L’Union – la société qui gère ces ventes d’organes – emploi alors des repreneurs, chargés de reprendre les organes greffés ; autant dire qu’il s’agit généralement d’une boucherie !
Jude Law et Forest Whitaker sont les meilleurs repreneurs de l’Union, et ces deux amis – presque frères – aiment leur métier passionnément, le vivant comme une compétition, jusqu’au jour où Jude Law est sévèrement blessé au cours d’une mission. À son réveil, à l’hôpital, il apprend qu’un cœur artificiel lui a été greffé ! Incapable de reprendre son métier, car en convalescence, il comprend vite qu’il ne pourra pas assurer les frais de l’opération. Forest Whitaker, son ancien collègue, est envoyé en mission…

Amusant sur le principe, le film va rapidement se révéler extrêmement prévisible et surtout peu cohérent. Les scènes d’action partent souvent dans des délires martiaux et donnent au film un aspect brouillon… De plus, l’interprétation des acteurs laisse à désirer… Bref, ni le scénariste, ni le réalisateur, ni les acteurs ne sont en grande forme…
Dommage, car l’idée de départ était plutôt intéressante…

Verdict :

Bienvenue à Gattaca

Bienvenue à Gattaca
Andrew Niccol
1997

Scénariste du Truman show, réalisateur de S1m0ne et de Lord of war : le CV du réalisateur néo-zélandais Andrew Niccol est assurément impressionnant, et Bienvenue à Gattaca est probablement son meilleur film.

Le scénario est de la pure science-fiction comme en voit trop peu au cinéma : dans un futur eugéniste au possible, les parents créent à l’aide de leur généticien préféré leurs enfants à partir du meilleur de leurs gènes. Exit les maladies génétiques, la calvitie, la myopie, les malformations, les asymétries. Tout le monde est beau et en bonne santé. Oui, mais il arrive que, parfois, des parents inconscients mettent au monde un enfant par voie naturelle. Ethan Hawke (Le cercle des poètes disparus, Croc-Blanc) est l’un d’eux. Son rêve est de devenir astronaute au centre d’études de Gattaca ; or, comme le dit son père, sa seule chance d’entrer à Gattaca, c’est d’y passer le balais ! Le monde ne veut pas de ce qu’il appelle les « dé-gène-érés »… Seulement voilà, Jude Law, un homme aux gènes exemplaires a été victime d’un accident qu’il n’a pas déclaré, par fierté. Cet ancien sportif est désormais condamné à passer le reste de sa vie en fauteuil roulant, et il ne le supporte pas. Il décide donc de « vendre sa vie » au dégénéré.  Mais dans ce futur technologique, usurper une identité n’est pas chose aisée : il va falloir falsifier les empruntes digitales, la couleur des yeux et même le sang !

L’univers dans lequel le spectateur est plongé est glacial. On ne connait du monde quasiment que l’appartement de Jude Law, vide et immense, et le centre de Gattaca, austère, peuplé de purs intellects froids et vides de sentiments. Finalement, la situation est à peu près analogue à celle d’Equilibrium puisque le héros est « différent » des autres, mais va devoir cacher cette différence sous peine d’être démasqué. Que ceux qui y cherchent une quelconque morale se résignent : ce film est un divertissement pur. Un divertissement, oui, mais finement joué. Tout est froid mais regorge de détails montrant que cette société idéale est forcément liberticide. Uma Thurman (Pulp fiction, Kill Bill ou Paycheck) joue elle aussi plutôt bien son rôle important, qui permet de faire le lien entre l’humanité d’Ethan Hawke et la froideur de Gattaca.

Gattaca, c’est donc un excellent film de science-fiction classique. Ici, pas de débauche d’effets-spéciaux ou de machines futuristes à gogo mais juste une histoire bien ficelée, et envoûtante.

Verdict :