Lord of war

Lord of war
Andrew Niccol
2005

Quand le néozélandais Andrew Niccol, réalisateur de Bienvenue à Gattaca et S1m0ne s’intéresse au trafic d’armes, ça donne Lord of war, un film choc dénonçant les conditions de vente d’arme dans le monde à travers un Nicolas Cage au sommet de son art.

Nicolas Cage, donc, sert de prétexte à l’histoire en interprétant un homme qui deviendra le plus important trafiquant d’armes au monde. On suivra son parcours, de sa première vente à son apothéose financière. Mais au-delà de l’aspect documentaire, on verra comment l’homme parvient à déjouer les forces de police menées par Ethan Hawke mais aussi comment il parvient à combiner son activité professionnelle délicate avec sa vie de famille ; notamment avec son frère, Jared Leto, que la drogue consume, et avec sa femme, Bridget Moynahan, qui ignore tout de son activité.

Particulièrement esthétique, le film est très prenant, et on se délecte des aventures du marchant avec passion et horreur. Lord of war est la preuve que l’on peut dénoncer avec intelligence.

Verdict :

Le cercle des poètes disparus

Le cercle des poètes disparus
Peter Weir
1989

Vu il y a des années, j’avais gardé de ce film le souvenir d’un film long et ennuyant. Depuis, mon avis n’a guère changé.

L’histoire se déroule aux États-Unis, dans une prestigieuse université parfaitement austère et stricte. Là, une bande de jeunes, opprimés et timides, va découvrir en la personne de leur professeur de lettres (Robin Williams) un véritable mentor qui les initiera à la poésie.

Souffrant d’un jeu d’acteur parfois limité (en particulier le premier rôle, Ethan Hawke (Croc-Blanc, Bienvenue à Gattaca) qui ne parvient pas à convaincre) et de longueurs soporifiques, le film peine à captiver. Difficile de croire que Robin Williams a été nominé à l’Oscar du meilleur acteur pour ce rôle. Le réalisateur australien Peter Weir sera autrement plus inspiré lorsqu’il tournera dix ans plus tard The Truman show.

Verdict : 

Bienvenue à Gattaca

Bienvenue à Gattaca
Andrew Niccol
1997

Scénariste du Truman show, réalisateur de S1m0ne et de Lord of war : le CV du réalisateur néo-zélandais Andrew Niccol est assurément impressionnant, et Bienvenue à Gattaca est probablement son meilleur film.

Le scénario est de la pure science-fiction comme en voit trop peu au cinéma : dans un futur eugéniste au possible, les parents créent à l’aide de leur généticien préféré leurs enfants à partir du meilleur de leurs gènes. Exit les maladies génétiques, la calvitie, la myopie, les malformations, les asymétries. Tout le monde est beau et en bonne santé. Oui, mais il arrive que, parfois, des parents inconscients mettent au monde un enfant par voie naturelle. Ethan Hawke (Le cercle des poètes disparus, Croc-Blanc) est l’un d’eux. Son rêve est de devenir astronaute au centre d’études de Gattaca ; or, comme le dit son père, sa seule chance d’entrer à Gattaca, c’est d’y passer le balais ! Le monde ne veut pas de ce qu’il appelle les « dé-gène-érés »… Seulement voilà, Jude Law, un homme aux gènes exemplaires a été victime d’un accident qu’il n’a pas déclaré, par fierté. Cet ancien sportif est désormais condamné à passer le reste de sa vie en fauteuil roulant, et il ne le supporte pas. Il décide donc de « vendre sa vie » au dégénéré.  Mais dans ce futur technologique, usurper une identité n’est pas chose aisée : il va falloir falsifier les empruntes digitales, la couleur des yeux et même le sang !

L’univers dans lequel le spectateur est plongé est glacial. On ne connait du monde quasiment que l’appartement de Jude Law, vide et immense, et le centre de Gattaca, austère, peuplé de purs intellects froids et vides de sentiments. Finalement, la situation est à peu près analogue à celle d’Equilibrium puisque le héros est « différent » des autres, mais va devoir cacher cette différence sous peine d’être démasqué. Que ceux qui y cherchent une quelconque morale se résignent : ce film est un divertissement pur. Un divertissement, oui, mais finement joué. Tout est froid mais regorge de détails montrant que cette société idéale est forcément liberticide. Uma Thurman (Pulp fiction, Kill Bill ou Paycheck) joue elle aussi plutôt bien son rôle important, qui permet de faire le lien entre l’humanité d’Ethan Hawke et la froideur de Gattaca.

Gattaca, c’est donc un excellent film de science-fiction classique. Ici, pas de débauche d’effets-spéciaux ou de machines futuristes à gogo mais juste une histoire bien ficelée, et envoûtante.

Verdict :