Astérix le Gaulois

Astérix le Gaulois
Ray Goossens
1967

Pour sa première adaptation au cinéma, Astérix joue la carte de la sécurité en ne s’engageant pas sur le chemin dangereux des hors-séries. Ici, c’est sobrement la première bande dessinée, nommée simplement « Astérix le Gaulois ».

C’est Ray Goossens qui se chargera de la réalisation pour le compte des studios Belvision, forts de l’expérience acquise par la réalisation animée des albums de Tintin.

Sur le plan technique, il est clair que le film n’est pas un chef-d’œuvre, mais le scénario de Goscinny bourré d’humour, ainsi qu’un casting vocal efficace fait de cette première adaptation une réussite qui ravira les plus jeunes.

Verdict : 

Astérix et les indiens

Astérix et les indiens
Gerhard Hahn
1994

Autre temps, autres mœurs. Astérix aura connu de nombreuses adaptations cinématographiques ; de l’histoire originale à l’adaptation fidèle en passant par le mix de deux albums. Cette fois, le réalisateur Gerhard Hahn décidera de s’inspirer librement de l’album La grande traversée.
Dans cet épisode, Astérix et Obélix partent pêcher du poisson frais ; ingrédient indispensable à la concoction de la potion magique. Alors que dans le livre original, les gaulois sont emportés au large par une tempête, ici, ils partent à la poursuite d’une galère romaine qui emporte Panoramix pour le jeter  au « bout du monde ». Dans les deux cas, les compères finissent par débarquer en Amérique où une grande aventure les attend.

Astérix ainsi revu et corrigé par un réalisateur allemand prend ici de sérieux airs de Disney. Tout est plus coloré, plus mièvre… Certes, les dessins sont très joli, le film est ponctué par quelques bonnes idées, mais sa naïveté infantile associée à des chansons débiles le classe dans la catégorie des films pour enfants. C’est bien dommage quand on repense à l’effort de crédibilité et à la démarcation par rapport aux films de Disney fait par Astérix et la surprise de César.

Verdict : 

Astérix et le coup du menhir

Astérix et le coup du menhir
Philippe Grimond
1989

Trois ans après Astérix chez les Bretons, c’est au tour de Philippe Grimond, producteur du précédent film, de réaliser ce nouvel opus des aventures du gaulois moustachu.
Voyant  la flagrante différence de niveau entre Astérix et la surprise de César, adapté de deux albums fusionnés, très rythmé, et Astérix chez les Bretons, adapté d’un seul album et clairement trop lent, le réalisateur choisira d’adapter lui aussi deux albums en un film.
Il s’agira du  Combat des chefs et du Devin. Comme dans le premier livre, le druide Panoramix perd la mémoire (et donc la formule de la potion magique) après s’être fait écrasé par un menhir lancé par Obélix alors que, comme dans le second, un devin s’installe en forêt et délivre aux habitants du village sans nom ses attrayantes prophéties lues dans les entrailles de quelque sanglier farci.

La fusion des deux ouvrages s’effectue à merveille et l’on jurerait effectivement qu’il s’agit bien d’une seule et même histoire. En revanche, malgré ce scénario plutôt bon et un casting vocal parfaitement adapté, la réalisation est catastrophique !
L’équipe du film était sous acides, et ça se voit ! La première partie du film est un délire psychédélique où le décor aux couleurs chatoyantes s’agite, se déforme, sur une musique rock interprétée par le barde Assurancetourix. Panoramix, complètement shooté lui aussi est victime – acide oblige – d’hallucinations violentes et est secoué par d’incontrôlables spasmes de fous-rires.
En dehors de ces passages hallucinatoires, la partie devin est plutôt bonne.
Cette première partie, déstabilisante, reste toutefois d’assez bonne facture. Mais rapidement, le devin se fait l’allier des romains, et la troupe décide d’élaborer un plan pour enfin détruire ce village de résistants.
Là, c’est le retour d’acide. La musique se fait pesante, l’ambiance aussi. Tout n’est plus que déprime et mal être. Alors que la première petite heure du film était déjantée et survoltée, ce passage final est d’une lenteur atroce.

Bref, imaginez un dessin-animé qui commencerait comme Ponyo et qui se terminerait comme Akira, le tout sous LSD et fait avec les pieds. Voici Astérix et le coup du menhir.

Verdict : 

Arrietty, le petit monde des chapardeurs

Arrietty, le petit monde des chapardeurs
Hiromasa Yonebayashi
2010

Après Le petit monde des Borrowers en 1997 et après l’inoubliable série Les minipouss de Jean Chalopin, la série de romans  de Mary Norton se voit une nouvelle fois adaptée ; mais cette fois, c’est monsieur Hayao Miyazaki lui-même qui se colle à l’écriture du scénario. La réalisation quant à elle revient à Hiromasa Yonebayashi, animateur chez Ghibli depuis Le voyage de Chihiro.

Arrietty, c’est une jeune « chapardeuse » haute d’une dizaine de centimètres qui vit dans les fondations d’une maison japonaise. Elle et ses parents sont les derniers « chapardeurs » et survient tant bien que mal, devant éviter les dangers constants : les rats, les chats, les cafards… et surtout les humains !
Pour cette petite communauté, les humains sont les pire des dangers. Si un être humain voit un chapardeur, c’est toute la colonie qui doit quitter les lieux au plus vite.
Justement, Arrietty est aperçue par Shô, un jeune garçon malade venu se reposer quelques temps dans cette maison familiale campagnarde. La jeune fille, terrorisée à l’idée de devoir déménager, préfère ne rien dire à ses parents tandis que Shô, séduit par cette jolie miniature tentera à tout prix de revoir cette fée.

Comme le laisse supposer le synopsis, le film nous conte une belle histoire qui évite pourtant de tomber dans la facilité et dans la guimauve ou, à l’inverse, dans le larmoyant. L’animation est très jolie. Forcément loin de valoir Ponyo, le film surpasse pour autant Les contes de Terremer d’un point de vue graphique (et scénaristique aussi d’ailleurs).

Bien que le maître Hayao Miyazaki ait collaboré à ce projet, il semblerait bien qu’il ait trouvé en la personne de Hiromasa Yonebayashi un remplaçant assurément plus prometteur que junior.
Très agréable à regarder, Arrietty est un bref aperçu de ce que sera l’avenir des studios Ghibli. Celui-ci s’annonce sous de favorables auspices.

Verdict : 

Astérix et la surprise de César

Astérix et la surprise de César
Paul et Gaëtan Brizzi
1985

Après deux épisodes originaux pour le cinéma, Astérix revient sur grand-écran avec cette fois un concept original : plutôt que d’adapter un seul livre – qui serait trop court – les réalisateurs choisissent de mélanger deux histoires : Astérix gladiateur et Astérix légionnaire.

Très rapidement, le ton est donné : deux habitants du village, Tragicomix et Falbala sont enlevés pour être vendus en tant qu’esclaves en Afrique. Astérix et Obélix partent à leur recherche en s’engageant dans la légion romaine.
Parfois drôle, cet épisode est également très sombre, n’hésitant pas à aller à l’encontre du dessin-animé pour enfant. Finies les chansons pour tout petit ! Le seul chant que l’on entendra pendant le film est la complainte mélancolique de Falbala enfermée dans les cachots du Colisée.

Bref, c’est clair : cet épisode est sans conteste le plus travaillé, le plus sérieux et aussi le plus beau de la série. Clairement destiné à un public plus âgé que les autres films, cette réalisation ne manquera pas de ravir les plus grands.
On regrettera toutefois la chanson d’ouverture interprétée par Plastic Bertrand dont les paroles donnent de furieuses envies de se taper la tête contre le mur (« Astérix est là, ça va faire mal ! Ça va cogner la bagarre ! »)… Heureusement que le reste des musiques de ce film est de Vladimir Cosma.

Verdict :

Les douze travaux d’Astérix

Les douze travaux d'Astérix
René Goscinny et Albert Uderzo
1976

Huit ans après Astérix et Cléopâtre, René Goscinny et Albert Uderzo abandonnent à nouveau la bande-dessinée pour réaliser sur grand écran une nouvelle aventure du célèbre Gaulois. Là aussi, il s’agit ici d’une histoire originale.
Ici, Jules César, excédé par ces hommes que l’on prétend être des dieux, décide de lancer un défi aux deux meilleurs guerriers du village : Astérix et Obélix. S’ils réussissent douze épreuves, sur le modèle de celles lancées au demi-dieu Hercule, ils seront alors considérés comme d’engeance divine et Rome leur sera cédé.
En revanche, s’ils échouent, ils devront céder leur village de rebelles aux forces romains.

Encore une fois, la qualité graphique franchit un bon en avant par rapport à l’épisode précédent. Mieux : que ce soit par l’aspect visuel ou par la bande son de bonne qualité, l’univers d’Astérix s’éloigne de celui de Walt Disney, ciblant un public un peu plus âgé.
Bref, à part quelques passages un peu longs, cette réalisation s’imposera comme un bon épisode de la série.

Verdict :

Astérix et Cléopâtre

Astérix et Cléopâtre
René Goscinny et Albert Uderzo
1968

Un an après le succès d’Astérix le Gaulois, René Goscinny et Albert Uderzo décident d’écrire personnellement cette deuxième adaptation des aventures de leur héros. Il s’agit cette-fois d’une histoire originale qui met en scène le duo gaulois qui, accompagné du druide Panoramix, vient prêter main forte à l’architecte Égyptien Numérobis qui est chargé d’ériger un temple à la gloire de Cléopâtre VII.

Bien mieux animé que le premier film, cet épisode se démarque également par un rythme bien plus soutenu mais aussi par une voxographie un peu plus « sélect‘ »puisqu’on retrouvera Micheline Dax en Cléopâtre et Jacques Balutin en Tournevis.
Bref, Astérix et Cléopâtre marque le vrai début d’Astérix au cinéma et prouve que ce genre d’adaptation a un réel intérêt.

Verdict :

Astérix chez les Bretons

Astérix chez les Bretons
Pino Van Lamsweerde
1986

Cinquième adaptation sur grand écran des aventures du célèbre gaulois, Astérix chez les Bretons reprend fidèlement la bande-dessinée du même nom parue vingt ans plus tôt.
Ici, le scénario (ainsi que la narration) est de Pierre Tchernia qui se veut – et ça se voit – le plus fidèle à l’œuvre originale possible. De fait, les péripéties d’Astérix et Obélix de l’autre côté de la Manche sont un peu molles, mais très amusantes. Clairement orienté jeunes (contrairement à Astérix et la surprise de César), l’animation s’adapte au public visé, s’attardant plus volontiers sur quelques gags visuels plutôt que sur une ambiance travaillée.

Un cran en-dessous du film sorti l’année précédente, donc, ce  nouvel opus gaulois reste divertissant. À voir.

Verdict :

Paprika

Paprika
Satoshi Kon
2006

Satoshi Kon, réalisateur de l »excellent Perfect blue se lance dans le conceptuel avec le très beau Paprika.

L’histoire se déroule à une époque qui pourrait être la nôtre. Au Japon, une équipe de scientifiques met au point une machine permettant de s’immiscer dans le rêve d »une personne en train de dormir. Cet appareil permettrait de soigner un certain nombre de problème psychiatriques, et c’est d »ailleurs dans ce but qu’il a été créé. Malheureusement, l’un de ces appareils est dérobé, et un « terroriste des rêves » sévit au Japon. C’est alors qu’une mystérieuse jeune femme, Paprika, débarque dans cet univers des rêves et tente de débusquer le voleur.

En fait, ce scénario est prétexte à une démonstration d’imagination du réalisateur et le spectateur assiste à un spectacle superbe et confus, qui n’est pas sans rappeler Le voyage de Chihiro. L’immersion est encore renforcée par les sublimes musiques de Susumu Hirasawa dans un style électronique enjoué qui collent parfaitement à l’atmosphère du film.

Au final, même si le scénario n’est pas aussi fort que chez Miyazaki (pour ne citer que lui), Paprika reste un joli spectacle pas forcément grand-public, mais très prenant.

Verdict :

Origine

Origine
Keiichi Sugiyama
2006

Le premier long métrage d’animation de Keiichi Sugiyama nous plonge dans un univers post-apocalyptique où la Forêt a hérité d’une âme et n’hésite plus à tuer quiconque y pénétrera sans avoir une bonne raison. Les humains survivants, peu nombreux, se sont regroupés en deux villes aux mentalités bien distinctes : tandis que les premiers tentent de passer des accords avec l’esprit de la forêt pour cohabiter, les seconds s’arment afin de la détruire.

On sent dès ce court synopsis l’influence de Miyazaki, et en l’occurrence du sublime Princesse Mononoke, où l’on retrouve cet esprit de la forêt en guerre contre les humains. Alors même si l’histoire contée est belle, on est loin – très loin – des chefs d’oeuvres du maître. Le rythme est lent – parfois trop -, les personnages visiblement pas assez creusés et le scénario limité. Cependant, graphiquement, l’image est très belle et la 3D de certains éléments, comme les plantes ou les robots, s’intègre plutôt bien. La musique, elle aussi, est très jolie. Les personnages sont mignons et attachants.

Bref, sans être un chef-d’oeuvre, cette première réalisation s’avère  particulièrement prometteuse. Sugiyama est un réalisateur à suivre de près.

Verdict :