La guerre des boutons

La guerre des boutons
Yann Samuell
2011

Classique de la littérature, puis du cinéma, La guerre des boutons narre les « guerres » auxquelles se livrent les enfants de deux villages campagnards : Longeverne et Verlans.
Initialement, l’histoire se déroulait au XIXe siècle, mais Yann Samuell l’a modernisée en la déplaçant dans les années 60, en pleine guerre d’Algérie – ce qui, pour le coup, ne change pas grand-chose à l’histoire qui reste globalement assez fidèle au roman.

La force du film réside dans le choix des comédiens ; en particulier Éric Elmosnino en instituteur. Seul le jeune Lebrac aurait gagné à être un peu plus charismatique (c’est quand même dommage pour le héros du film !).

Globalement, le film est assez sympathique, même s’il ne vaut pas l’adaptation d’Yves Robert

Verdict : 

Bad teacher

Bad teacher
Jake Kasdan
2011

Et une comédie sentimentale de plus pour Cameron Diaz !
La demoiselle, qui a presque pris 20 ans depuis The mask, joue ici le rôle d’une enseignante qui exerce sa profession uniquement le temps de trouver un nouveau compagnon fortuné. Justement, dans son nouvel établissement d’affectation, la blonde remarque rapidement Justin Timberlake, un collègue tant fortuné que décérébré. Elle va alors tout faire pour le séduire au détriment de l’éducation de ses élèves…
Comme on s’en doute, le scénario est des plus basiques puisqu’évidemment, la prof’ devient compétente et se détourne de l’argent et ses apparences pour finir avec le prof’ de sport (Jason Segel) pauvre mais sympa et intelligent…

Pour le scénar, donc, on pourra repasser. Toutefois, les acteurs ne sont pas mauvais et le rythme permet de rester dans le film tout le long. Au final, on a donc là un film sans grand intérêt mais parfaitement divertissant.

Verdict : 

Apparences

Apparences
Robert Zemeckis
2000

Le cinéma américain a ça de beau qu’il peut ressusciter le temps d’un film des monstres sacrés d’une époque révolue. C’est le cas ici d’Apparences qui est sorti en 2000 et réunissait Robert Zemeckis à la réalisation et le duo Harrison FordMichelle Pfeiffer de l’autre côté de la caméra.

Dans ce film, les deux légendes du cinéma forment un couple quasi-idéal s’aimant comme au premier jour. Évidemment, l’idylle ne pouvait durer, et l’arriver de nouveaux voisin va sérieusement attenter à cet équilibre. En effet, Michelle Pfeiffer se met à être victime d’événements surnaturels (ou d’hallucinations, c’est selon).
Sa santé mentale va être, de jour en jour, soumise à de rudes épreuves…

Comme on peut s’en douter, le film balancera entre naturel et surnaturel tout le long de son déroulement jusqu’à une conclusion finale !
C’est justement la qualité de cette conclusion qui déterminera la réussite ou non du film. Hélas, c’est justement là le problème de cette œuvre, puisque ladite conclusion manquera cruellement de réalisme, d’intensité et d’originalité !

Évidemment, la qualité des prestations du duo de tête d’affiche et le talent du réalisateur feront que le film gardera un intérêt artistique.
Malheureusement,  on en restera là. Dommage !

Verdict : 

La ligne droite

La ligne droite
Régis Wargnier
2010

Le dernier film de Régis Wargnier, La ligne droite, se démarque de ses précédents films dans la mesure où il s’agit ici d’une œuvre originale, et non d’une adaptation. En revanche, le film est en lien direct avec le documentaire Cœurs d’athlètes, qu’il avait réalisé en 2003, et qui retraçait le parcours sportif de quelques coureurs de fond et demi-fond ; en particulier celui de l’éthiopien Haile Gebreselassie, recordman du marathon en à peine plus de deux heures.

Loin des courses d’endurance, La ligne droite se concentre sur le 400 mètres. Mais un 400 mètres un peu spécial, puisque le coureur, interprété par Cyril Descours, est aveugle.
Ayant perdu la vue suite à un accident, le jeune athlète souhaite continuer à courir, mais à cause de son handicap, il lui faut un guide : un sportif qui courra avec lui, relié par le poignet avec une simple ficelle…
Seulement, trouver un guide avec qui le contact passe suffisamment bien n’est pas chose aisée ; surtout pour ce jeune homme replié sur lui-même depuis l’accident. Heureusement, Rachida Brakni va être la lumière dans son obscurité.

Le réalisateur arrive à éviter de noyer le spectateur dans un flot inutile de bons sentiments en se concentrant sur deux choses : le sport, bien sûr, et surtout la relation tumultueuse entre les protagonistes.

Le tout donne un film prenant mais malheureusement inachevé. Il laisse l’impression désagréable de ne pas être allé jusqu’au bout des choses. Tant pis, on s’en remettra !

Verdict : 

13 m²

13 m²
Barthélémy Grossman
2007

400 €… C’est le montant du loyer pour un « appartement » de 13 m² à Montreuil.
Mais si le film traite effectivement d’un 13 m² à Montreuil, il ne s’agit pas d’un appartement mais d’une planque !

Suite à un braquage, trois complices se cachent dans une espèce de cave de 13 m² en compagnie d’un AK-47 et de deux million d’euros. Barthélémy Grossmann (le réalisateur), Lucien Jean-Baptiste (la voix française de Will Smith) et Youssef Hajdi parviendront-ils à surmonter le stress induit par cette situation ?

C’est ce côté psychologique qu’a voulu explorer Barthélémy Grossmann, privilégiant avec intelligence les scènes d’interaction entre protagonistes plutôt que d’inutiles scènes d’action déjà vues et revues (et surtout impossibles à reproduire avec un budget modèle réduit).
Bénéficiant de la participation d’acteurs confirmés (Thierry Lhermitte et Bérénice Béjo), le réalisateur débutant aura su exploiter au mieux son idée, même si – évidemment – le film est truffé de défauts amateurs, mais c’est tout excusable.

En clair, 13 m² est une première réalisation intéressante et prometteuse.
Barthélémy Grossmann est donc quelqu’un à suivre – plutôt pour ses talents de réalisateur que d’acteur, d’ailleurs.

Verdict : 

Essaye-moi

Essaye-moi
Pierre-François Martin-Laval
2005

Avant de pondre le très moyen King Guillaume, Pef se lançait dans la réalisation avec Essaye-moi.
Essayons donc ce nouveau réalisateur…

L’histoire du film est plutôt mignonne :  Pef, 9 ans, déclare sa flamme à Julie Depardieu, 9 ans elle aussi. Cette dernière déclare – en partie pour se débarrasser de ce doux rêveur – qu’elle l’épouserait le jour où il ira dans les étoiles.
24 ans après,  sans être allé jusque dans les étoiles où le crème solaire ne suffit plus, le jeune homme est tout de même devenu « cosmonaute » (spationaute en réalité, car rien n’indique dans le film que le héros ait opté pour la nationalité Russe)…
Malheureusement, Julie Depardieu a complètement oublié sa promesse et est d’ailleurs fiancée à Kad Merad
Finalement convaincue par Pef et son père (Pierre Richard), elle accepte malgré les circonstances d’essayer de passer une journée avec son amour de jeunesse, pour le meilleur mais surtout pour le pire !

Le scénario n’est clairement pas d’une grande intelligence et les gags pas franchement hilarants, l’ensemble reste plutôt frais et sympathique.
Essaye-moi est donc une comédie gentillette mais franchement pas indispensable.

Verdict : 

 

 

Le roi des ronces

Le roi des ronces
Kazuyoshi Katayama
2009

Réalisé par Kazuyoshi Katayama, auteur de l’OAV d’Appleseed, pour le studio Sunrise, Le roi des ronces est un long métrage d’animation mêlant science-fiction futuriste et contes de fées antiques.

L’histoire, tirée du manga du même nom de Yuji Iwahara, est celle de l’humanité qui, en 2012, est confrontée à un virus mortel. Toute trace de vie humaine est sur le point d’être détruite… Une entreprise au dirigeant un peu fêlé entreprend de cryogéniser une centaine de personnes dans un immense château entièrement piloté par des robots. Si un remède à ce virus est mis au point, ces cobayes seront chargés de repeuple et rebâtir l’humanité.
Effectivement, un jour, les sarcophages électroniques s’ouvrent sur ce même château en proie aux ronces. Des ronces gigantesques… Et surtout, à des créatures tant effrayantes que puissantes !

Jusque là, donc, c’est bien à un scénario de science-fiction que l’on a à faire, mais plus l’histoire progresse, plus celle-ci se révèle être une transposition moderne du célèbre conte de Perrault, La belle au bois dormant, le tout teinté d’une dose d’Inception
Voici donc de quoi réjouir tout amateur d’animation nippone et de fantastique ; d’autant plus que la qualité graphique est exceptionnelle. Chaque image est très travaillée  et l’animation est impressionnante !
Seul bémol tout de même : la conclusion de l’histoire ! On peut supposer que – comme c’est souvent le cas au pays du Soleil levant – l’histoire contée ici est fidèle au manga ; c’est donc ce dernier que l’on peut soupçonner de ne pas être des plus clairs !
Nécessitant probablement une deuxième vision, le film nous livre un final assez confus, très rythmé (peut-être trop) et peu lisible.

Dommage ! Beau film, donc, au scénario réfléchi, mais à la fin spéciale…

Verdict :  

Les Tuche

Les Tuche
Olivier Baroux
2010

Au vu de la carrière de réalisateur d’Olivier Baroux, aller voir un de ses films est toujours un pari risqué – quasi perdu d’avance ! Pourtant, il en faut plus pour décourager l’incompréhensible fanatique de comédies françaises que je suis ; d’ailleurs, n’y a-t-il pas quelques pépites d’humour dans nos productions hexagonales ? « Oui, mais pour combien de bouses infâmes ? », me répondrez-vous. C’est pas faux.
Dans le cas d’Olivier Baroux, disais-je, il semblerait que tomber sur un joyaux est assez compromis. Le film tombera-t-il immanquablement dans la seconde catégorie ?

Ces fameux Tuche  qui donnent leur nom au film, c’est une famille du nord de la France ; des bouseux. Cette famille est composée du couple parental : Jean-Paul Rouve en beauf pathétique et Isabelle Nanty, fan de Monaco ; et de leurs trois enfants :  Pierre Lottin, l’ado fan de tuningSarah Stern, la pré-pubère fan de la star ac’ et enfin Théo Fernandez, l’intrus : un intello au pays des dégénérés.
Cette famille modeste va voir sa vie changer du jour au lendemain : ils empochent 150 million d’euros au Loto ! Ni une, ni deux : les Tuche partent s’installer à Monaco !

Évidemment, cette famille pauvre découvrant le luxe et l’opulence, ces paysans découvrant la culture, c’est prétexte à nombre de gags faciles et attendus. Pourtant, et incontestablement, tout n’est pas que facilité ; et encore cette facilité est-elle exploitée avec intelligence et humour.
Pour autant, il n’y a pas matière à s’emballer, car même si certains passages – plus nombreux que ce à quoi on aurait pu s’attendre – sont effectivement drôles, d’autres scènes sont en revanche d’une platitude et d’un ennui navrant.
Quoi qu’il en soit, le bilan reste plutôt positif et les apparitions sympathiques de copains de Comédie ! sont légions. Dommage que l’angle choisi (à savoir, l’histoire racontée par le benjamin) ait reposé sur les épaules d’un jeune acteur encore en manque de charisme et d’inspiration.

Bref, Les Tuche ne marquera pas son époque – c’est clair – mais vaut le coup d’œil… enfin un coup d’œil un week-end oisif, mi-endormi sur un moelleux sofa. Il n’est pas nécessaire de se ruer au cinéma pour ce film…

Verdict : 

X-men : le commencement

X-men : le commencement
Matthew Vaughn
2011

Après une série de trois épisodes au niveau décroissant ponctuée par un spin-off consacré à Wolverine (Serval dans les comics français) assez soporifique, le britannique Matthew Vaughn a décidé – comme ça se fait beaucoup ces derniers temps – de relater les origines de la saga. Fort de son expérience en super-héros, le réalisateur de Kick-ass va donc s’attaquer ici à la genèse des mutants, et surtout de leur emblématique école.

Le film reprend ici l’introduction du premier X-men : Erik, qui deviendra Magnéto, découvre son pouvoir dans un camp de concentration, pendant le seconde guerre mondiale. Quelques années plus tard, devenu adulte et maîtrisant son pouvoir, Erik (Michael Fassbender) décide de tout faire pour se venger de Kevin Bacon, le vilain nazi qui a tué ses parents pour le forcer à développer son pouvoir.
Rapidement, il fera la connaissance de Charles Xavier (James McAvoy), futur fondateur de la fameuse école pour mutants.
Les deux nouveaux meilleurs amis du monde vont devoir recruter plein de mutants et tout faire pour devenir ennemis d’ici la fin de l’épisode !

Comme on pouvait s’y attendre, rien de bien fabuleux n’émanera de cette réalisation assez convenue.
En fait, le vrai problème de ce film, c’est le scénario ! La plupart des acteurs sont plutôt bons (Jennifer Lawrence en Mystique sera l’exception), les effets spéciaux sont assez sympas, comme souvent avec ce genre de film. Les mutants sont toujours aussi chouette, à part Le fauve (Nicholas Hoult) qui est décidément sacrément bâclé alors que c’est un chouette personnage dans le comics.
Non, vraiment, le souci, c’est le scénario ! Entre incohérences et théâtralité exacerbée (Prof X : « Ah, nom d’une pipe ! Je ne sens plus mes jambes ! » ou « D’ici là, je serai chauve ! Ah, ah, ah, ah ! Qu’est-ce que je me marre ! »), le film perd lourdement de sa crédibilité, pour autant que l’on puisse être crédible avec ce genre de film.

Bref, même si le niveau est clairement au-dessus des dernières bouses tournées autour des hommes X, ce nouveau commencement n’est pas en soi une révolution. Ce film tout à fait ordinaire plaira certainement aux inconditionnels de la saga, et aux fans d’effets-spéciaux.

Verdict : 

Monsieur Papa

Monsieur Papa
Kad Merad
2011

Après Olivier, il était logique que ce fût au tout de Kad de se lancer dans la réalisation, mais alors que le premier mise sur des films très « TF1 » (du gag facile et pas toujours de très bon goût), le second tente avec Monsieur Papa de livrer une comédie plus humaine, misant plus sur le scénario que sur les gags.

Le film nous conte les déboires de Michèle Laroque, quadra un peu volage qui peine à gérer son fils, Gaspard Meier-Chaurand. Âgé de douze ans, mauvais élève désobéissant, quasi-délinquant, le jeune garçon est dans une période difficile. La seule chose qui le passionne : son père ! Or sa mère ne veut rien lui dire à son propos… Pourtant, le sujet devient obsédant ; à un point que la mère décide – puisqu’elle n’est toujours pas décidée à lui parler de son père – de lui présenter un « faux-père ».
Kad Merad, justement, est un homme parfaitement insipide : vivant dans un petit appartement du quartier chinois de Paris, il est au chômage et vit en repassant les chemises de ses voisins. Un tel père aurait bien de quoi décourager le petit bonhomme…

Évidemment, comme c’est souvent le cas avec ce genre de films, le scénario est très largement prévisible, mais l’histoire reste plutôt jolie, et le duo d’acteurs principaux, accompagnés par le jeune troisième, fonctionne plutôt bien. Reste Vincent Perez qui cabotine à son habitude, mais il reste heureusement peu visible (quoique toujours trop).

Un premier film au bilan mitigé, donc, mais qui augure de bonnes choses. Qui vivra verra !

Verdict :