Le roi des ronces

Le roi des ronces
Kazuyoshi Katayama
2009

Réalisé par Kazuyoshi Katayama, auteur de l’OAV d’Appleseed, pour le studio Sunrise, Le roi des ronces est un long métrage d’animation mêlant science-fiction futuriste et contes de fées antiques.

L’histoire, tirée du manga du même nom de Yuji Iwahara, est celle de l’humanité qui, en 2012, est confrontée à un virus mortel. Toute trace de vie humaine est sur le point d’être détruite… Une entreprise au dirigeant un peu fêlé entreprend de cryogéniser une centaine de personnes dans un immense château entièrement piloté par des robots. Si un remède à ce virus est mis au point, ces cobayes seront chargés de repeuple et rebâtir l’humanité.
Effectivement, un jour, les sarcophages électroniques s’ouvrent sur ce même château en proie aux ronces. Des ronces gigantesques… Et surtout, à des créatures tant effrayantes que puissantes !

Jusque là, donc, c’est bien à un scénario de science-fiction que l’on a à faire, mais plus l’histoire progresse, plus celle-ci se révèle être une transposition moderne du célèbre conte de Perrault, La belle au bois dormant, le tout teinté d’une dose d’Inception
Voici donc de quoi réjouir tout amateur d’animation nippone et de fantastique ; d’autant plus que la qualité graphique est exceptionnelle. Chaque image est très travaillée  et l’animation est impressionnante !
Seul bémol tout de même : la conclusion de l’histoire ! On peut supposer que – comme c’est souvent le cas au pays du Soleil levant – l’histoire contée ici est fidèle au manga ; c’est donc ce dernier que l’on peut soupçonner de ne pas être des plus clairs !
Nécessitant probablement une deuxième vision, le film nous livre un final assez confus, très rythmé (peut-être trop) et peu lisible.

Dommage ! Beau film, donc, au scénario réfléchi, mais à la fin spéciale…

Verdict :  

Moi, moche et méchant

Moi, moche et méchant
Pierre Coffin et Chris Renaud
2010

Pour une fois qu’un film d’animation 3D sort sur nos écrans, et qu’il n’est ni l’œuvre de Pixar, DreamWorks ou l’équipe de Carlos Saldanha (L’âge de glace), c’est assez exceptionnel pour être souligné. Surtout quand le réalisateur est un français, tout droit sorti des Gobelins, à Paris : Pierre Coffin (accompagné par Chris Renaud). N’étant pas issu du pays de l’oncle Sam, on pouvait espérer de cette production un peu d’intelligence et d’humour pas trop gras ni trop enfantin.
Erreur : l’équipe à cédé à l’appât du gain. Voulant être rentable, le studio a misé sur l’efficacité en produisant un film qui aurait très bien pu être l’œuvre de Pixar ; donc une daube.

L’histoire est celle d’un méchant très méchant qui s’est fait devancé par un « collègue » qui a réussi l’exploit de dérober la pyramide de Khéops. Pour reprendre sa place de numéro 1, Gru (oui, les noms sont réfléchis) va tenter de dérober la Lune !
Pour ce faire, il va devoir subtiliser un rayon rétrécissant à son rival : Vector (oui, très réfléchis). Il va alors recourir à l’aide de trois fillettes en apparence innocentes.
Comme prévu dès la première seconde de film, le méchant va finir par devenir gentil et tomber sous le charme des fillettes.

L’originalité n’est assurément pas de mise… Pour ce qui est de l’humour, c’est encore raté puisqu’il faudra faire une fois de plus avec des rots, des pets et toute sorte de gags à faire mourir de rire un américain moyen ou un enfant de quatre ans.

N’étant pas un enfant de quatre ans, ni un américain, je dois avouer que j’ai attendu le générique de fin avec impatience.

Verdict :

Toy story 3

Toy story 3
Lee Unkrich
2010

Après avoir gagné un tas d’argent avec Toy story 2Lee Unkrich – pas fou – a bien compris que c’était dommage d’avoir fait le film à trois puisque ça divise se part par 3… Et puis franchement, 4 scénaristes pour pondre ça, ça en fait bien trop. N’osant pas virer les quatre (ça risquait de se voir), il n’en vire que deux mais devient l’unique réalisateur.

Puisque le film s’adresse à des tout petits, pas besoin de se fouler : autant reprendre le scénario du 1 ! Enfin plus ou moins. Le film traite toujours du même sujet : des jouets ont peur de finir à la poubelle, mais cette fois-ci, plutôt que de reconquérir le cœur de leur propriétaire devenu trop âge pour jouer, ils vont essayer de trouver de nouveaux propriétaires…
Wahou.

Le reste du film se déroule ensuite comme les deux premiers et consiste en un enchaînement de gags débiles parmi lesquels les bruits et substances corporels tiennent une grande place.
Pour le reste, pas de quoi casser trois pattes à un canard… tout est désespérément plat et attendu. Bref, c’est un film pour les tout petits.

Verdict : 

Toy story 2

Toy story 2
John Lasseter, Ash Brannon et Lee Unkrich
1999

Quatre ans après la sortie du soporifique Toy story, les studios Pixar vont tenter d’amasser encore plus d’argent en exploitant une franchise rentable – et qui permet, qui plus est, un marchandizing éhonté.

Kidnappé – ou plutôt dérobé – par un collectionneur de jouets, Woody, le cow-boy en tissu, apprend qu’il est une vraie star : une pièce de musée ! Rapidement, il prend la grosse tête et va jusqu’à snober ses fidèles amis qui élaborent pourtant un plan ingénieux pour traverser la ville et le secourir.

Très américain, le film privilégie l’action et les gags décérébrés au scénario. En clair : si l’affiche vous fait mourir de rire, alors oui : vous aimerez le film.
À déconseiller aux plus de 6 ans.

Verdict : 

Summer wars

Summer wars
Mamoru Hosoda
2009

Après des débuts classiques de réalisateur d’OAV (Digimon puis One piece), Mamoru Hosoda s’était lancé dans l’œuvre originale avec un premier film assez prometteur : La traversée du temps. À travers Summer wars, l’animateur va tenter d’affirmer son style.

Depuis peu, le mot d’ordre est à la dématérialisation et à la centralisation de l’information, comme nous le prouve Appel et son microcosme (iPhone / iPad et iCloud) d’un côté et Google (GMail, Documents, Chrome, Chrome OS, etc.) de l’autre.
Dans cette réalité parallèle, le monde entier est relié par grand réseau social nommé OZ où chacun est représenté par un avatar évoluant dans un monde à la Second life ou Habbo. Hélas, un virus se répand et commence à avoir des répercutions graves sur le monde réel comme des conduites d’eau qui explosent, des GPS perturbés, etc. Bref, Stuxnet avant l’heure !
Ailleurs, au Japon, Kenji, un lycéen féru d’informatique, est invité pour passer quelques jours à la campagne chez une amie quand il reçoit un étrange SMS : il s’agit d’une énigme mathématique qu’il résout avec plaisir, lui qui est arrivé deuxième à un concours national. Mais un drame survient : il semblerait que sa réponse ait permit à un hacker de cracker OZ et d’y installer son virus !
Responsable bien malgré lui, le jeune garçon va tout faire pour sauver le monde.

Comme ce fut le cas pour La traversée du temps, le film est d’une qualité graphique irréprochable. Les dessins sont beaux et l’animation est fluide ; aidée ça et là par quelque image de synthèse intelligemment intégrée.
Côté scénario par contre, – en encore une fois, ce défaut se retrouvait chez son aîné – les promesses ne sont pas entièrement tenues. Même si l’histoire se suit avec plaisir et engouement et qu’elle réserve quelques surprises, elle reste globalement franchement attendue.

Bref, sans être le film de l’année, cette animation japonaise de qualité se laisse regarder avec plaisir et incite à s’initier au hanafuda.

Verdict :

The prodigies

The prodigies
Antoine Charreyron
2010

Adapté du roman La nuit des enfants rois, de feu Bernard Lenteric, The prodigies raconte l’histoire de Jimbo, un génie hors norme qui se rend compte qu’il possède des pouvoirs psychiques : il est capable de contrôler les esprits humains.
Décidé à retrouver les éventuels individus comme lui, il passe des années à développer un jeu vidéo en ligne dans lequel sera dissimulé un test. C’est un succès : cinq (sept dans le roman) enfants sont découverts.

Le scénario, assez fidèle au roman, est fort, sombre, violent et contraste donc largement avec le côté cartoon du film. C’est d’ailleurs là le vrai problème du film : comment traiter sérieusement d’un sujet grave dans un monde bariolé, quasi enfantin ?
Même si certaines scènes sont plutôt jolies, et que la 3D profite plutôt bien au film, le tout reste assez moche. On a l’impression de voir une cinématique longue durée d’un jeu de chez Pendulo et l’on regrette donc que le budget n’ait pas permis le tournage d’un film en prises de vue réelles.

Au final, Antoine Charreyron nous livre une œuvre atypique, forte de grandes qualités, mais aussi plombée par quelques défauts mineurs. Quoi qu’il en soit, adapter l’inadaptable était un pari osé pour une première réalisation, et ce pari est remporté, dans l’ensemble.
Le résultat est distrayant, voire prenant par moment, mais est assez loin de confiner au chef-d’œuvre.

Verdict : 

Astérix le Gaulois

Astérix le Gaulois
Ray Goossens
1967

Pour sa première adaptation au cinéma, Astérix joue la carte de la sécurité en ne s’engageant pas sur le chemin dangereux des hors-séries. Ici, c’est sobrement la première bande dessinée, nommée simplement « Astérix le Gaulois ».

C’est Ray Goossens qui se chargera de la réalisation pour le compte des studios Belvision, forts de l’expérience acquise par la réalisation animée des albums de Tintin.

Sur le plan technique, il est clair que le film n’est pas un chef-d’œuvre, mais le scénario de Goscinny bourré d’humour, ainsi qu’un casting vocal efficace fait de cette première adaptation une réussite qui ravira les plus jeunes.

Verdict : 

Astérix et les indiens

Astérix et les indiens
Gerhard Hahn
1994

Autre temps, autres mœurs. Astérix aura connu de nombreuses adaptations cinématographiques ; de l’histoire originale à l’adaptation fidèle en passant par le mix de deux albums. Cette fois, le réalisateur Gerhard Hahn décidera de s’inspirer librement de l’album La grande traversée.
Dans cet épisode, Astérix et Obélix partent pêcher du poisson frais ; ingrédient indispensable à la concoction de la potion magique. Alors que dans le livre original, les gaulois sont emportés au large par une tempête, ici, ils partent à la poursuite d’une galère romaine qui emporte Panoramix pour le jeter  au « bout du monde ». Dans les deux cas, les compères finissent par débarquer en Amérique où une grande aventure les attend.

Astérix ainsi revu et corrigé par un réalisateur allemand prend ici de sérieux airs de Disney. Tout est plus coloré, plus mièvre… Certes, les dessins sont très joli, le film est ponctué par quelques bonnes idées, mais sa naïveté infantile associée à des chansons débiles le classe dans la catégorie des films pour enfants. C’est bien dommage quand on repense à l’effort de crédibilité et à la démarcation par rapport aux films de Disney fait par Astérix et la surprise de César.

Verdict : 

Astérix et le coup du menhir

Astérix et le coup du menhir
Philippe Grimond
1989

Trois ans après Astérix chez les Bretons, c’est au tour de Philippe Grimond, producteur du précédent film, de réaliser ce nouvel opus des aventures du gaulois moustachu.
Voyant  la flagrante différence de niveau entre Astérix et la surprise de César, adapté de deux albums fusionnés, très rythmé, et Astérix chez les Bretons, adapté d’un seul album et clairement trop lent, le réalisateur choisira d’adapter lui aussi deux albums en un film.
Il s’agira du  Combat des chefs et du Devin. Comme dans le premier livre, le druide Panoramix perd la mémoire (et donc la formule de la potion magique) après s’être fait écrasé par un menhir lancé par Obélix alors que, comme dans le second, un devin s’installe en forêt et délivre aux habitants du village sans nom ses attrayantes prophéties lues dans les entrailles de quelque sanglier farci.

La fusion des deux ouvrages s’effectue à merveille et l’on jurerait effectivement qu’il s’agit bien d’une seule et même histoire. En revanche, malgré ce scénario plutôt bon et un casting vocal parfaitement adapté, la réalisation est catastrophique !
L’équipe du film était sous acides, et ça se voit ! La première partie du film est un délire psychédélique où le décor aux couleurs chatoyantes s’agite, se déforme, sur une musique rock interprétée par le barde Assurancetourix. Panoramix, complètement shooté lui aussi est victime – acide oblige – d’hallucinations violentes et est secoué par d’incontrôlables spasmes de fous-rires.
En dehors de ces passages hallucinatoires, la partie devin est plutôt bonne.
Cette première partie, déstabilisante, reste toutefois d’assez bonne facture. Mais rapidement, le devin se fait l’allier des romains, et la troupe décide d’élaborer un plan pour enfin détruire ce village de résistants.
Là, c’est le retour d’acide. La musique se fait pesante, l’ambiance aussi. Tout n’est plus que déprime et mal être. Alors que la première petite heure du film était déjantée et survoltée, ce passage final est d’une lenteur atroce.

Bref, imaginez un dessin-animé qui commencerait comme Ponyo et qui se terminerait comme Akira, le tout sous LSD et fait avec les pieds. Voici Astérix et le coup du menhir.

Verdict : 

Arrietty, le petit monde des chapardeurs

Arrietty, le petit monde des chapardeurs
Hiromasa Yonebayashi
2010

Après Le petit monde des Borrowers en 1997 et après l’inoubliable série Les minipouss de Jean Chalopin, la série de romans  de Mary Norton se voit une nouvelle fois adaptée ; mais cette fois, c’est monsieur Hayao Miyazaki lui-même qui se colle à l’écriture du scénario. La réalisation quant à elle revient à Hiromasa Yonebayashi, animateur chez Ghibli depuis Le voyage de Chihiro.

Arrietty, c’est une jeune « chapardeuse » haute d’une dizaine de centimètres qui vit dans les fondations d’une maison japonaise. Elle et ses parents sont les derniers « chapardeurs » et survient tant bien que mal, devant éviter les dangers constants : les rats, les chats, les cafards… et surtout les humains !
Pour cette petite communauté, les humains sont les pire des dangers. Si un être humain voit un chapardeur, c’est toute la colonie qui doit quitter les lieux au plus vite.
Justement, Arrietty est aperçue par Shô, un jeune garçon malade venu se reposer quelques temps dans cette maison familiale campagnarde. La jeune fille, terrorisée à l’idée de devoir déménager, préfère ne rien dire à ses parents tandis que Shô, séduit par cette jolie miniature tentera à tout prix de revoir cette fée.

Comme le laisse supposer le synopsis, le film nous conte une belle histoire qui évite pourtant de tomber dans la facilité et dans la guimauve ou, à l’inverse, dans le larmoyant. L’animation est très jolie. Forcément loin de valoir Ponyo, le film surpasse pour autant Les contes de Terremer d’un point de vue graphique (et scénaristique aussi d’ailleurs).

Bien que le maître Hayao Miyazaki ait collaboré à ce projet, il semblerait bien qu’il ait trouvé en la personne de Hiromasa Yonebayashi un remplaçant assurément plus prometteur que junior.
Très agréable à regarder, Arrietty est un bref aperçu de ce que sera l’avenir des studios Ghibli. Celui-ci s’annonce sous de favorables auspices.

Verdict :