Harry Potter et l’ordre du phénix

Harry Potter et l'ordre du phénix
David Yates
2007

Nouveau film, nouveau réalisateur… Cette fois-ci, la patate chaude (et lucrative) atterrit dans les mains d’un réalisateur de téléfilms britannique : David Yates. L’anglais saura garder la poule aux œufs d’or au long des quatre épisodes suivants. Ce cinquième opus justifiera-t-il ce choix ?

Dans l’épisode précédent, Harry (le gentil) avait combattu brièvement Voldemort (le méchant). Au cours de l’altercation, Cédric (un faire-valoir) était mort pour le plus grand bien du casting. Bien forcé d’expliquer le décès de son camarade, Harry n’eut d’autre choix que d’annoncer à la communauté le retour du méchant susnommé.
L’effet de panique escompté n’est point : chacun préfère rire du fils caché d’Emmanuel Chain, persuadé que ses affirmations sont mensongères. Honni mais sûr de lui, le binoclard rassemble ses fidèles amis pour monter une armée secrète qui se tiendra prête à combattre le père caché de Krilin lorsque celui-ci fera son inéluctable retour public.

Pas la peine de s’attarder sur le scénario : il est toujours aussi nul ! Faire un film de plus de deux heures pour ça, c’est un peu beaucoup ! Quoi qu’il en soit, le cinéaste quasi-amateur parvient à redresser un tant soit peu la barre ! Enfin redresser la barre d’un bateau qui a déjà coulé, c’est pas forcément très utile.
Du coup, cet épisode – quoique meilleur que le précédent – reste inutile. L’histoire peine à progresser, et les personnages restent désespérément plats… Vivement la fin…

Verdict :

Harry Potter et la coupe de feu

Harry Potter et la coupe de feu
Mike Newell
2005

Nouveau volet de la saga, nouveau réalisateur ! Cette fois-ci, c’est Mike Newell qui prend les commandes ! L’auteur de Quatre mariages et un enterrement, s’il voudra se remplir les poches, devra trouver un compromis entre les deux premiers épisodes, prisés des fans, et le troisième, prisé des moins-fans.

Dans cet épisode, Harry Potter devra représenter son école dans un tournoi tripartite opposant britanniques, français et bulgares (pourquoi pas ?). Le vainqueur recevra la fameuse coupe de feu !
Seulement, la route va être longue et difficile pour le sorcier héritier des lunettes de John Lennon, car en plus de la pression exercée par cette compétition, il devra affronter la horde de critiques arguant qu’il n’a pas l’âge requis pour participer au tournois ; mais il devra également affronter Voldemort qui semble être de retour.

Encore une fois, le ridicule du scénario prévaudra sur les quelques rares qualités que le film aurait pu avoir à la différence que ce 4e volet – en plus d’être aussi nul que les trois premiers – se voie octroyer un nouveau défaut rédhibitoire :  il est soporifique au possible !
Le niveau général des acteurs est en chute libre – en grande partie grâce à la présence de l’homme au charisme de bulot : Robert Pattinson ! Le rythme global est lui aussi en chute libre… seul l’âge du réalisateur et le cachet des acteurs semble s’accroître de manière incompréhensible.

En clair, ce quatrième épisode est – jusqu’à présent – le plus mauvais de la saga !
Bravo.

Verdict :

Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban
Alfonso Cuarón
2004

Ayant bien pigé que s’il continuait sur sa lancée, Chris Columbus finirait dans le mur, celui-ci refile la licence Harry Potter à Alfonso Cuarón, réalisateur mexicain des Fils de l’homme. Le film est connu pour être plus apprécié des cinéphiles, car plus sombre, mais moins des fanatiques de la saga « littéraire ». Bref, deux points positifs : l’a-priori est plutôt favorable…

Dans cet épisode, le jeune sorcier apprend d’une part que si ses parents ont été tués par Voldemort (on a le nom qu’on peut), c’est parce qu’ils ont été dénoncés par un dénomméSirus Black (on a le nom qu’on peut) ; et d’autre part que le susnommé Sirius Black (pourquoi pas Vega Blue ou Orion Green voire Aldebaran Pink ?) s’est évadé de la prison d’Alcatraz Askaban. Il n’y a aucun doute : c’est pour tuer Harry qu’il est de retour !

Effectivement, la qualité globale du film est plutôt en hausse… pour autant, le scénario est toujours aussi catastrophique et les acteurs toujours aussi mauvais ! Mention spéciale à Gary Oldman franchement navrant dans son rôle de méchant.
Le vrai point noir de ce film reste finalement l’attitude du réalisateur qui prend clairement les spectateurs pour des débiles profonds ! En témoigne la présence redondante de l’avis de recherche de Sirius qui montre ce dangereux criminel à moitié mort de rire et en train de tirer la langue (oui, les sorciers arrivent à imprimer des GIF animés).
Bref, il est clair dès les premières minutes du film que celui qu’on nous annonce comme un méchant très méchant n’est finalement pas si terrifiant…

En conclusion, ce troisième volet des aventures insipides du sorcier le plus inutile de toute l’histoire du cinéma se révèle un peu plus punchy que les deux premiers, et un poil mieux réalisé bien que l’aspect final ressemble étonnamment à de la bouillie pour bébés : pas très appétissant, pas vraiment bon, et qu’il devient difficile d’apprécier passé un certain âge.

Verdict : 

X-men : le commencement

X-men : le commencement
Matthew Vaughn
2011

Après une série de trois épisodes au niveau décroissant ponctuée par un spin-off consacré à Wolverine (Serval dans les comics français) assez soporifique, le britannique Matthew Vaughn a décidé – comme ça se fait beaucoup ces derniers temps – de relater les origines de la saga. Fort de son expérience en super-héros, le réalisateur de Kick-ass va donc s’attaquer ici à la genèse des mutants, et surtout de leur emblématique école.

Le film reprend ici l’introduction du premier X-men : Erik, qui deviendra Magnéto, découvre son pouvoir dans un camp de concentration, pendant le seconde guerre mondiale. Quelques années plus tard, devenu adulte et maîtrisant son pouvoir, Erik (Michael Fassbender) décide de tout faire pour se venger de Kevin Bacon, le vilain nazi qui a tué ses parents pour le forcer à développer son pouvoir.
Rapidement, il fera la connaissance de Charles Xavier (James McAvoy), futur fondateur de la fameuse école pour mutants.
Les deux nouveaux meilleurs amis du monde vont devoir recruter plein de mutants et tout faire pour devenir ennemis d’ici la fin de l’épisode !

Comme on pouvait s’y attendre, rien de bien fabuleux n’émanera de cette réalisation assez convenue.
En fait, le vrai problème de ce film, c’est le scénario ! La plupart des acteurs sont plutôt bons (Jennifer Lawrence en Mystique sera l’exception), les effets spéciaux sont assez sympas, comme souvent avec ce genre de film. Les mutants sont toujours aussi chouette, à part Le fauve (Nicholas Hoult) qui est décidément sacrément bâclé alors que c’est un chouette personnage dans le comics.
Non, vraiment, le souci, c’est le scénario ! Entre incohérences et théâtralité exacerbée (Prof X : « Ah, nom d’une pipe ! Je ne sens plus mes jambes ! » ou « D’ici là, je serai chauve ! Ah, ah, ah, ah ! Qu’est-ce que je me marre ! »), le film perd lourdement de sa crédibilité, pour autant que l’on puisse être crédible avec ce genre de film.

Bref, même si le niveau est clairement au-dessus des dernières bouses tournées autour des hommes X, ce nouveau commencement n’est pas en soi une révolution. Ce film tout à fait ordinaire plaira certainement aux inconditionnels de la saga, et aux fans d’effets-spéciaux.

Verdict : 

Harry Potter et la chambre des secrets

Harry Potter et la chambre des secrets
Chris Columbus
2002

Apparemment content de lui, Chris Columbus persiste et adapte ce deuxième volet des aventures du « sorcier » qui a volé les lunettes de John Lennon.

Alors que le premier film proposait un semblant de scénario (mauvais, certes, mais existant), ce film innove encore moins puisqu’il reprend le même fil conducteur que le précédent, l’effet de surprise en moins. Là encore, Harry part de la maison de son oncle tyrannique pour aller étudier à une école de sorcier très mystérieuse (qui irait dans une école sans savoir à quoi – et dans quel but – elle forme ?).
Comme dans l’épisode précédent, le balafré va tenter, à l’aide de ses amis / faire-valoir de vaincre le terrible Voldemort (oui, on a le nom qu’on mérite) qu’on ne voit toujours pas.

Avec un budget revu à la hausse, les effets-spéciaux s’améliorent nettement et donnent à ce film une esthétique qui – sans être bouleversante – est correcte. C’est déjà ça.
Les acteurs, eux, se débrouillent comme ils peuvent avec des costumes, des répliques et des noms pourris.

Au final, cette suite n’apporte pas grand-chose à part peut-être quelques révélations sur le « méchant », avec un nom qui sentait l’anagramme à 15 kilomètres… Bref, on a l’impression de voir un Police academy : maintenant qu’on a créé des personnages et un univers, faisons des suites !
Les faire, c’est bien… Les regarder, beaucoup moins !

Verdict :  

Harry Potter à l’école des sorciers

Harry Potter à l'école des sorciers
Chris Columbus
2001

Dix ans après ce premier film sort enfin le dernier volet des aventures du magicien britannique. Dix ans, et huit films. La performance est remarquable et même unique à cette échelle ; d’autant plus remarquable d’ailleurs que tout au long de la saga, le même trio de jeunes acteurs conservent leurs rôles respectifs !
Ce qui est encore plus remarquable, c’est que j’avais réussi à échapper au supplice de visionner ces choses jusqu’à présent tout comme je m’étais épargné la lecture des quatre mille pages écrites avec seulement vingt-cinq mots de vocabulaire de la saga (quoique les premiers chapitres du premier tome m’avaient en leur temps causé une grave détérioration de la rétine ainsi que du lobe frontal).
Cependant, consentant à un effort quasi-surhumain, je décidai de me forcer à regarder – à l’occasion de la sortie très prochaine du dernier (enfin) film – l’intégralité de l’octologie.

Contre toute attente, c’est par le premier film que je commençai mon périple philosophique. Philosophique, d’ailleurs, est un très bon lien vers le sujet du film qui est la pierre philosophale, comme le titre l’indique. Non ? Ah non ! Effectivement, le titre français est une fois de plus atrocement traduit (Harry Potter and the philosopher’s stone).

L’histoire, les malheureux la connaissent : Harry Potter (Henry Potier en français, pour bien comprendre la grandeur du truc), un jeune garçon ordinaire élevé par un oncle et une tante un tantinet tyranniques, apprend un beau jour qu’il est sorcier (pas magicien, ni mage… sorcier) et qu’il doit (pas le choix !) aller étudier la magie dans une école.
Vu sous un autre angle : un jour, un grand barbu un peu crade vient trouver un jeune garçon et lui annonce qu’il a des choses à lui apprendre, mais qu’il va falloir pour ça le suivre dans sa maison.
Ni une ni deux, Harry accepte !

S’en suit alors des péripéties palpitantes où l’on se demande avec fébrilité si les gentils vont gagner. Surtout avec Chris Columbus aux commandes, bien connu pour être un maître du suspens ! Qui n’a pas cru jusqu’au dernier moment que Kévin allait se faire tuer par l’homme à la pelle dans Maman, j’ai raté l’avion ? Qui n’a pas prié pour que Gizmo ne se fasse pas charcuter par le méchant à la mèche blanche ?

Bref, le réalisateur nous offre là un film au suspens fort, au jeu d’acteurs impeccable, au scénario irréprochable, aux personnages travaillés et originaux, aux effets-spéciaux à couper le souffle (à ce propos, la partie de quidditch est bluffante de réalisme pour peu qu’on la compare à Mothra contre Godzilla).
En clair, Chris Columbus, pas franchement aidé par le scénario, réalise là un de ses plus mauvais films qui ravira probablement les plus petits…

Verdict : 

Minuit à Paris

Minuit à Paris
Woody Allen
2011

Pour son quarante-deuxième long métrage, Woody Allen a décidé de rendre hommage à la France, et plus particulièrement à Paris. Il faut dire qu’ici, le réalisateur est particulièrement apprécié, au point de faire régulièrement plus d’entrées en France qu’aux États-Unis !

Cet hommage, donc, s’ouvre sur un diaporama de paysages parisiens : les Champs Élysées, la tour Eiffel, Montmartre, etc. Le tout de jour, de nuit, sous la pluie, par beau temps. Bref, Paris est une belle ville. Mais quid des parisiens ? Ce sont eux que nous propose de découvrir le réalisateur, à travers Owen Wilson, écrivain en panne d’inspiration venu en France avec sa fiancée, Rachel McAdams, pour tenter d’y percevoir quelque alchimie artistique.
Effectivement, l’Art vient à lui. Alors que mademoiselle part danser, monsieur flâne dans les ruelles pavées de la capitale jusqu’à ce qu’à minuit, une voiture ancienne s’arrête à ses côtés. De jeunes gens l’invitent à venir faire la fête avec eux. Un peu forcé, l’écrivaillon suit le mouvement à contre-cœur jusqu’à ce qu’il comprenne que ce couple sympathique n’est autre que Zelda et F. Scott Fitzgerald !

Plongé près de 100 ans en arrière, Owen Wilson fera la connaissance de tout un groupe d’artistes venus à Paris des quatre coins du monde. Heureux, il pense avoir rejoint là la le moment le plus important de l’Histoire de l’art. Ses sens sont en ébullition ! Mais dans ces années 20 idylliques, il rencontre également Marion Cotillard qui lui confiera rêver de la Belle époque, au début du siècle ; époque qui selon elle représente le paroxysme de l’Art.

Entre poésie, introspection, histoire de l’art, histoire de Paris et histoires d’amour, Minuit à Paris s’impose comme un film beau et mélancolique. Évidemment, il ne s’agit clairement pas là du meilleur film de Woody Allen mais l’œuvre n’en reste pas moins parfaitement divertissante malgré quelques longueurs.
À voir.

Verdict :  

Si seulement…

Si seulement...
Gil Junger
2002

Auteur du mitigé 10 bonnes raisons de te larguer ou franchement mauvais Chevalier black avec Martin LawrenceGil Junger s’essaye cette fois à la romance de supermarché.
Il nous conte l’histoire de Paul Nicholls (une espèce de Brendan Fraser bas de gamme) qui campe ici un anglais obnubilé par son boulot, qui finit par se rendre compte un peu tard qu’il aurait mieux fait de consacrer plus de temps à sa fiancée, Jennifer Love Hewitt. Un peu tard ? Oui, car au cours de cette journée qui vient de s’écouler, le jeune homme s’est fait largué avant que sa désormais ex-fiancée se tue dans un accident de la route.
Heureusement, un étrange chauffeur de taxi (Tom Wilkinson) lui accorde une seconde chance. En effet, à son réveil, l’endeuillé se retrouve dans son lit, la veille, aux côtés de sa bien aimée. Il a alors jusqu’au soir pour leur éviter le pire.

Comme souvent avec ce genre de film, le gros défaut est le manque cruel d’originalité et de surprise ! Le scénario est rigoureusement prévisible, et la seule alternative à ce genre de problème est d’avoir un solide réalisateur épaulé par de bons comédiens.
Autant dire que ce n’est pas le cas !
Reste alors un film divertissant qui saura occuper convenablement un dimanche après-midi pluvieux, les yeux mi-clos.

Verdict :

Sucker punch

Sucker punch
Zack Snyder
2011

Quand un enfant a été sage, on lui offre un jouet pour qu’il s’amuse.
Zack Snyder a été sage : il a fait des films qui ont rapporté de l’argent. La Warner lui offre donc 85 millions de dollars pour qu’il s’amuse. Zack, impatient, commence son film immédiatement, oubliant que c’est mieux d’avoir un scénario…
Qu’importe ! Le but est de s’amuser !
Le wisconsinois choisit ici de raconter l’histoire d’une jolie fille qui se fait plein de jolies copines et qui doit se battre avec elles en mini-jupes contre des ninjas robots, des zombies nazis, etc.
Bref, c’est n’importe quoi, mais c’est fait avec passion et avec une âme d’enfant à l’imagination débordante.
D’un strict point de vue cinématographique,  Sucker punch n’a que peu d’intérêt, mais pour peu qu’on se laisse prendre au jeu, il devient un délire visuel fort récréatif.

Verdict : 

Les deux mondes

Les deux mondes
Daniel Cohen
2007

« Eh, les gars, j’ai une idée de film ! », s’écria Daniel Cohen. « C’est un type qui a raté sa vie et qui va dans un autre monde où il devient roi. »
« – Comment ça, un autre monde ? Genre dans l’espace ?
– Non, non, juste il disparaît et  réapparaît dans un autre monde.
– Mais il y va comment ?
– Je sais pas.
– …et c’est où cet autre monde ?
– Je sais pas.
– Et c’est quoi ? Un monde fantastique ?
– Non, je pensais faire un monde préhistorique.
– Ok, et il devient roi comment ? Il accomplit des tas de choses héroïques ?
– Non, non, il est juste roi comme ça.
– Et à la fin il revient dans son monde à lui et réussit sa vie, c’est ça ?
– Euh… non. En fait, il revient, mais ça change rien.
– Mais c’est nul comme scénario ! Personne ira voir ton film !
– Si ! Y’a Benoît Poelvoorde !
– Ah, ok ! Mais les gens vont pas se sentir roulés ?
– Si, mais c’est pas grave, j’aurais déjà été payé !
– Pas bête.

Verdict :