La planète des singes

La planète des singes
Franklin J. Schaffner
1967

À un mois de la sortie de La planète des singes : les origines, l’envie était grande de revoir ce grand classique de la science-fiction qu’est La planète des singes. Le bien, hein ! Pas le tout pourri de Tim Burton !

Adaptation fidèle du roman de Pierre Boulle, le film raconte le voyage de quatre astronautes cryogénisés et envoyés en mission de reconnaissance sur une lointaine planète où la vie semble possible. Le voyage durera 18 mois pour eux et 2000 ans pour les terriens ; paradoxe des jumeaux oblige.
Arrivés sur place, avant la vie, c’est la mort qu’ils rencontrent : en effet, la seule femme qui faisait partie de l’équipage n’a pas survécu. Dehors, c’est la même chose : des dunes de sable vierges s’étendent à perte de vue !
Toutefois, après quelques jours de marche, les trois hommes arrivent dans une vallée verdoyante où ils rencontrent des êtres humains primitifs. Le bonheur de cette rencontre sera de courte durée, car très vite, ils découvriront que les maîtres de cette planète sont les singes, et qu’ils traitent les humains comme des esclaves. Le capitaine Taylor (Charlton Heston) va alors essayer d’établir un contact avec eux.

Révolutionnaire pour l’époque en terme d’effets-spéciaux (le maquillage des singes est bluffant et n’a guère de quoi avoir honte aujourd’hui !), le film est imposant visuellement. L’immersion dans l’histoire est naturellement renforcée par le scénario original, par le jeu des acteurs et par la musique de Jerry Goldsmith.

Bref, malgré quelques longueurs excusables, ce film est un chef-d’œuvre à ne pas manquer.

Verdict : 

The prodigies

The prodigies
Antoine Charreyron
2010

Adapté du roman La nuit des enfants rois, de feu Bernard Lenteric, The prodigies raconte l’histoire de Jimbo, un génie hors norme qui se rend compte qu’il possède des pouvoirs psychiques : il est capable de contrôler les esprits humains.
Décidé à retrouver les éventuels individus comme lui, il passe des années à développer un jeu vidéo en ligne dans lequel sera dissimulé un test. C’est un succès : cinq (sept dans le roman) enfants sont découverts.

Le scénario, assez fidèle au roman, est fort, sombre, violent et contraste donc largement avec le côté cartoon du film. C’est d’ailleurs là le vrai problème du film : comment traiter sérieusement d’un sujet grave dans un monde bariolé, quasi enfantin ?
Même si certaines scènes sont plutôt jolies, et que la 3D profite plutôt bien au film, le tout reste assez moche. On a l’impression de voir une cinématique longue durée d’un jeu de chez Pendulo et l’on regrette donc que le budget n’ait pas permis le tournage d’un film en prises de vue réelles.

Au final, Antoine Charreyron nous livre une œuvre atypique, forte de grandes qualités, mais aussi plombée par quelques défauts mineurs. Quoi qu’il en soit, adapter l’inadaptable était un pari osé pour une première réalisation, et ce pari est remporté, dans l’ensemble.
Le résultat est distrayant, voire prenant par moment, mais est assez loin de confiner au chef-d’œuvre.

Verdict : 

Source code

Source code
Duncan Jones
2011

Avec MoonDuncan Jones nous avait offert un film de science-fiction au scénario fort et original, et à la réalisation minimaliste mais efficace. Bref, le réalisateur avait fait forte impression !
Le voici qui revient au cinéma et à la science-fiction avec Source code. Le casting laissait craindre le pire puisque l’acteur principal, Jake Gyllenhaal, n’avait à peu près rien fait de bien depuis Donnie Darko. Le scénario au contraire laissait présager le meilleur : un attentat dans un train à Chicago fait plusieurs dizaines de morts, et le coupable cours toujours.
Pour mettre la main dessus, l’armée envoie l’un de ses soldats dans le corps d’un passager huit minutes avant le drame. Comme dans Un jour sans fin,  Jake Gyllenhaal devra revivre ces huit minutes en boucle jusqu’à ce qu’il ait démasqué le coupable.

Comme pour Moon, le scénario est plus riche qu’il n’en a l’air et le film va conduire le spectateur de surprise en surprise jusqu’à un sublime final, convenu mais surprenant.
Certainement plus « grand public » que Moon, Source code s’impose comme l’un des meilleurs films de science-fiction de ces dernières années. Une belle réussite !

Verdict : 

L’agence

L'agence
George Nolfi
2011

Pour son premier film, le scénariste de La vengeance dans la peau prend le pari d’adapter une nouvelle de Philip K. Dick. Difficile de se planter avec un tel choix.
Effectivement, le film est bon grâce à son scénario et à l’interprétation de Matt DamonEmily Blunt peine évidemment à convaincre, mais on s’en serait douté.

Reste un bon film de science-fiction porté par un scénario fort et quelques scènes particulièrement plaisantes, bien que le tout soit handicapé par un sentimentalisme inutilement exacerbé.

Verdict : 

World invasion : battle Los Angeles

World invasion : battle Los Angeles
Jonathan Liebesman
2011

Difficile de faire confiance à un film narrant une invasion extraterrestre après avoir subi Skyline.
Pourtant,  World invasion : battle Los Angeles a deux arguments : Aaron Eckhart et un point de vue original.
Cet angle particulier, c’est celui de l’armée américaine. Plutôt que de suivre un quidam inintéressant comme dans  Skyline ou un super-héros au charisme de poulpe comme dans Independance day, on suit ici une troupe d’élite de l’armée américaine.
Alors oui, c’est dégoulinant de patriotisme américain (USAAAAA we stand as oooone ♪) mais c’est bien fait.
Les effets-spéciaux, sans être révolutionnaires, sont plutôt jolis. Enfin le vrai point fort du film est surtout son suspens, particulièrement bien géré. Bref, il s’agit là d’un film de science-fiction classique mais efficace.

Verdict :

PS : dommage qu’on ne retrouve pas pendant le film la jolie musique de la bande-annonce…

Paul

Paul
Greg Mottola
2011

Après Shaun of the dead et Hot fuzz, le duo britannique Nick FrostSimon Pegg se reforme ! Cette fois, les deux compères sont scénaristes et c’est Greg Mottola (auteur de SuperGrave) qui sera à la réalisation.

L’histoire, comme toujours, est complètement barrée : deux nerds anglais se rendent aux États-Unis pour un pèlerinage un peu particulier. En effets, les deux amis comptent louer une camionnette et sillonner le pays en passant par les lieux mythiques de la science-fiction comme la zone 51 ou la Comic con’ de San Diego.
Bref, tout se passait pour le mieux jusqu’à ce que le duo tombe sur un vrai extraterrestre nommé Paul.

Le scénario en soi n’a finalement que peu d’intérêt. C’est surtout l’humour décapant des deux anglais et Paul, cet extraterrestre grossier et obsédé, qui font de ce film une vraie réussite.
Au-delà des gags tous plus hilarants les uns que les autres, Paul regorge de détails et de clins-d’œil en rapport avec la science-fiction et avec les geeks. On s’amusera, donc, de trouver une Nintendo avec un jeu de Mario dans la caravane ou d’entendre un groupe reprendre le thème de Star wars façon country dans un pub. Même les personnages secondaires sont des clins-d’œil à eux seuls : comment ne pas penser à Ripley quand on voit Sigourney Weaver converser avec cet alien ?
L’interprétation est elle-aussi à souligner ; que ce soit pour Nick Frost et Simon Pegg ou pour Seth Rogen dans le rôle en motion capture de Paul. Mention spéciale également à Philippe Manœuvre qui double la créature en VF avec beaucoup de talent et de conviction.

Verdict : 

Tron, l’héritage

Tron, l'héritage
Joseph Kosinski
2010

Près de trente ans après le premier film, les studios Disney ont voulu réitérer l’exploit technique de 1982 en nous promettant une 3D explosive, des effets-spéciaux à couper le souffle et une bande-son au top-niveau, composée par les Daft punks en personne. Bref, cet héritage promettait au spectateur d’en prendre plein les yeux et plein les oreilles.
Mieux encore : les férus d’informatique devraient être comblés par le retour d’un héros mythique : Flynn, interprété trente ans plus tard par le même excellent Jeff Bridges.
Mais comme pour toute suite au cinéma, il est assez imprudent, voire naïf, de ne pas redouter le pire.

Aller voir Tron 2, donc, c’est un peu comme jouer à pile ou face. Pile : c’est un chef-d’œuvre. Face : c’est un navet !

Incontestablement, la pièce est tombée sur face. Évidemment, revenir à l’univers extrêmement riche de Tron était une bonne idée, mais utiliser comme excuse le fils du précédent héros était un peu limite… Surtout quand on découvre que le rôle principal est tenu par Garrett Hedlund ; succédané de Justin Chatwin en moins pire.
Bref, passons sur ce détail malheureux du casting. Le scénario quant à lui est d’une originalité folle : le gentil arrive, trouve l’amour, sauve son père et le monde entier.

Bon, pour résumer, par rapport au premier film, on perd un acteur principale charismatique et un scénario innovant.
Restent les effets-spéciaux tant attendus !

Eh bien cette fameuse 3D tant vantée n’est finalement que très peu présente et ne risque pas de marquer les esprits.
Les effets-spéciaux pour leur part sont malheureusement assez classiques quoique dans le style du premier film. Ce qui était parfaitement novateur en 1982 devient ici assez banal. Ça ressemble à n’importe quel film de science-fiction récent avec des néons partout.

Au final, Tron, l’héritage s’encombre de cet héritage, justement, au lieu de le transcender. Le résultat est sinistrement plat et insipide.

Verdict : 

Tron

Tron
Steven Lisberger
1982

En 1982, les studios Disney révolutionnaient le monde des effets spéciaux en proposant pour la première fois de la jeune histoire du cinéma un film comportant des scènes réalisées par ordinateur.
Évidemment, les ordinateurs de 1982 étaient loin de pouvoir produire des images de synthèse telles qu’on les connait aujourd’hui. Il fallait donc se contenter d’un rendu conceptuel limité à des formes géométriques des plus simples et à une palette de couleurs réduite. Steven Lisberger accepte la gageure et écrit un scénario de science-fiction résolument moderne, ancré dans la vision de l’époque de ce que pouvait devenir l’informatique.

L’histoire, donc, est celle de Jeff Bridges, hacker de génie, qui va tenter de pénétrer un ordinateur qui a développé une intelligence artificielle effrayante : le MCP. Ce même MCP constate rapidement la tentative d’effraction et utilise une machine expérimentale pour « numériser » le pirate.
Celui-ci débarque donc dans la mémoire même du MCP où il côtoiera les programmes installés représentés par les avatars de leurs concepteurs. Particulièrement, Tron (Bruce Boxleitner) – une espèce d’antivirus – aidera le programmeur à vaincre l’ennemi et à regagner son monde.

Évidemment complètement dépassé et irréaliste, le scénario peut aujourd’hui prêter à sourire. Pourtant, le film se suit avec intérêt et les effets-spéciaux intemporels du fait de leur géométrie ultra-basique ont bien mieux vieillis que d’autres plus récents.

Tron aurait pu être un excellent film s’il n’avait pas souffert de tant de longueurs injustifiées. Il se contentera d’être un film original.

Verdict : 

Skyline

Skyline
Colin et Greg Strause
2010

Annoncé comme un mélange d’Independance day et de District 9, Skyline était attendu de pied ferme par les fans de science-fiction dont je suis.
Dès les première images, le piège devient clair : l’accroche n’était pas mensongère ! Il s’agit bien d’un mélange de ces deux films, mais cette engeance est de la pire espèce : il s’agit en réalité du scénario d’Independance day avec le budget de District 9 !

Le scénario, donc, a le mérite d’être plus court encore que celui de son aîné : les extraterrestres attaquent. Point.
L’histoire est centrée sur un groupe d’amis sans intérêt dont la vie sera détaillée durant toute la première demi-heure du film. Enfin, les ET débarquent et tuent tout le monde à coup de rayons bleus.
Pour être plus précis, la fin du film nous dévoile qu’en réalité, les aliens étaient venus sur Terre en quête de cerveaux humains… Eh ! Mais c’est le scénario exact de Turkish star wars !

Bref, le film se base sur un scénario inepte interprété par des acteurs en mousse ! Heureusement, les effets-spéciaux plutôt jolis sauvent les meubles, rendant le film assez divertissant le temps de quelques scènes trop courtes.

Verdict :

Repo men

Repo men
Miguel Sapochnik
2010

Passé complètement inaperçu en France, Repo men conte l’histoire de repo : l’abréviation de « repreneurs » (c’est d’ailleurs le titre québécois du film). Dans ce futur, la greffe d’organes synthétiques est chose courante, mais de tels concentrés de technologie ont un prix ! Nombreux sont ceux qui ne parviennent plus à rembourser leur rein, leur poumon, leur foie… L’Union – la société qui gère ces ventes d’organes – emploi alors des repreneurs, chargés de reprendre les organes greffés ; autant dire qu’il s’agit généralement d’une boucherie !
Jude Law et Forest Whitaker sont les meilleurs repreneurs de l’Union, et ces deux amis – presque frères – aiment leur métier passionnément, le vivant comme une compétition, jusqu’au jour où Jude Law est sévèrement blessé au cours d’une mission. À son réveil, à l’hôpital, il apprend qu’un cœur artificiel lui a été greffé ! Incapable de reprendre son métier, car en convalescence, il comprend vite qu’il ne pourra pas assurer les frais de l’opération. Forest Whitaker, son ancien collègue, est envoyé en mission…

Amusant sur le principe, le film va rapidement se révéler extrêmement prévisible et surtout peu cohérent. Les scènes d’action partent souvent dans des délires martiaux et donnent au film un aspect brouillon… De plus, l’interprétation des acteurs laisse à désirer… Bref, ni le scénariste, ni le réalisateur, ni les acteurs ne sont en grande forme…
Dommage, car l’idée de départ était plutôt intéressante…

Verdict :