Essaye-moi

Essaye-moi
Pierre-François Martin-Laval
2005

Avant de pondre le très moyen King Guillaume, Pef se lançait dans la réalisation avec Essaye-moi.
Essayons donc ce nouveau réalisateur…

L’histoire du film est plutôt mignonne :  Pef, 9 ans, déclare sa flamme à Julie Depardieu, 9 ans elle aussi. Cette dernière déclare – en partie pour se débarrasser de ce doux rêveur – qu’elle l’épouserait le jour où il ira dans les étoiles.
24 ans après,  sans être allé jusque dans les étoiles où le crème solaire ne suffit plus, le jeune homme est tout de même devenu « cosmonaute » (spationaute en réalité, car rien n’indique dans le film que le héros ait opté pour la nationalité Russe)…
Malheureusement, Julie Depardieu a complètement oublié sa promesse et est d’ailleurs fiancée à Kad Merad
Finalement convaincue par Pef et son père (Pierre Richard), elle accepte malgré les circonstances d’essayer de passer une journée avec son amour de jeunesse, pour le meilleur mais surtout pour le pire !

Le scénario n’est clairement pas d’une grande intelligence et les gags pas franchement hilarants, l’ensemble reste plutôt frais et sympathique.
Essaye-moi est donc une comédie gentillette mais franchement pas indispensable.

Verdict : 

 

 

Case départ

Case départ
Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Lionel Steketee
2010

C’est aidé par Lionel Steketee, assistant réalisateur sur de nombreux films, dont Fatal, que Fabrice Éboué et Thomas N’Gijol, deux anciens du Jamel comedy club, se lancent dans la réalisation… pour une comédie, évidemment.

Dans ce film, les deux humoristes sont des demi-frères bien différents qui assument leur origine antillaise de manières bien différentes… Alors  que Fabrice Éboué est conseiller municipal, propriétaire d’une jolie villa en banlieue parisienne, faisant de constants efforts d’intégration, Thomas N’Gijol, lui, rejette le système français et sort tout juste de prison…
Tout les oppose, donc, mais l’état de santé de leur père va les réunir aux Antilles.
Suite à un mauvais sort qui leur a été jeté, les deux hommes vont alors être projetés en 1780 ; époque où être Noir signifiait être esclave…

Évidemment, le duo ne se rend pas tout de suite compte de ce glissement temporel ; ce qui donne lieu à quelques gags assez hilarants. D’ailleurs, le film dans son ensemble est assez drôle, pas mal fait et – pour une fois – pas trop lourdement moralisateur…
Les scénaristes ont l’intelligence de ne pas tomber dans une conclusion bateau du genre « l’esclavage, c’est mal » ou « il faut s’aimer »…

Bonne surprise, donc, que cette première comédie d’un duo qui fonctionne bien !

Verdict : 

Casablanca Driver

Casablanca Driver
Maurice Barthélémy
2003

Pour son premier film, Maurice Barthélémy choisit de nous raconter l’histoire du boxeur le plus nul de tous les temps : Casablanca Driver !

Casablanca, c’est Maurice Barthélémy (bah quitte à faire un film, autant en être le personnage principal). Cet autiste qui s’exprime dans une langue de son invention n’a qu’un but dans la vie : affronter le champion Jimmy La Renta (Whitfield One) ! Son agent (Dieudonné) et ses parents adoptifs (Sam Karmann et Chantal Lauby) vont tout faire pour le décourager tandis que le public attend cette confrontation avec une impatience fébrile.
Les journalistes eux aussi ont hâte de voir se dérouler ce qui s’annonce comme le combat le moins équitable de tout les temps.

Le film est fort d’un casting efficace puisqu’on y retrouve aussi Isabelle NantyPatrick Chesnais, Lionel Abelanski, Élie Semoun, les deux autres Nuls Alain Chabat et Dominique Farrugia et bien évidemment toute l’équipe des Robin des boisJean-Paul RouveElise LarnicolMarina Foïs et Pierre-François Martin-Laval !
Malgré ce florilège de stars françaises, un constat s’impose : le film est d’une lenteur terrible ! De plus, l’angle pris par le réalisateur est assez étrange et plutôt inadapté… Pire : le personnage de Casablanca Driver est horripilant au possible, à répéter toujours les mêmes phrases et à ne piger rien à rien !
L’ennui et l’énervement gagnera donc inexorablement le spectateur jusqu’à l’inutile et déjà annoncée conclusion du film…
Dommage.

Verdict :

Et si c’était vrai…

Et si c'était vrai...
Mark Waters
2004

Étant une adaptation du roman du même nom de « l’auteur » français Marc LévyEt si c’était vrai… était une sorte de pari : le film allait-il être une horreur soporifique ou un film sympathique ? N’ayant jamais osé ouvrir un « livre » de cet auteur populaire chez la ménagère française, je ne pouvais qu’imaginer une espère de Bernard Werber sentimental… bref, il y avait de quoi avoir peur !

Le film (et donc le livre) nous conte l’histoire d’un type très ordinaire (Mark Ruffalo) qui s’installe dans un appartement meublé pour s’y saouler et y ruminer le décès prématuré de sa femme. Mais après quelques jours, une femme (Reese Witherspoon) débarque chez lui en affirmant que cet appart est le sien !.. puis elle disparaît aussitôt, comme par magie. Mark Ruffalo, pas encore complètement imbibé, est persuadé que cette jeune femme est un fantôme ! D’ailleurs, elle-même ne se souvient plus de son nom ou de sa vie passée. Il va alors l’aider à recouvrer la mémoire en enquêtant sur la précédente propriétaire des lieux…

Même si le scénario n’a rien de franchement nouveau ni de bien original, force est de reconnaître que l’histoire est plutôt jolie.
Les acteurs – cela va de soi – ne brillent pas par leurs performances, mais ils s’en sortent raisonnablement bien et donnent à cette histoire la crédibilité minimale nécessaire pour rentrer dans l’histoire.
Cette version moderne et gentillette de Ghost, sans avoir la force et la poésie de son aîné, est assez réussie et vaut le coup d’œil.

Verdict : 

Choke

Choke
Clark Gregg
2008

Chuck Palahniuk au cinéma, c’est avant tout l’excellent Fight club, mais c’est aussi Choke. Ce sera Clark Gregg qui se chargera de la réalisation pour son tout premier film en tant que réalisateur (il officie habituellement en tant qu’acteur, que l’on peut voir en agent du SHIELD dans Iron man 1 et 2, Thor et bientôt Captain America puis The avengers).

L’histoire de Choke est celle d’un drôle de type campé par le très bon Sam Rockwell qui souffre d’un trouble qui ne semble déranger que son entourage : il est une espèce de prédateur sexuel, sautant sur tout ce qui bouge et qui a des seins. Pour se soigner, il participe à une thérapie de groupe à l’instar du Tyler Durden de Fight club. Évidemment, la fréquentation de ce lieu, plutôt que de le soigner effectivement, lui permet de rencontrer des partenaires tout aussi délurées que lui.
Parallèlement, le bonhomme travaille en tant que figurant dans un village historique représentant l’Amérique du XVIIIe.
Bref, c’est la routine pour Victor – puisque c’est ainsi qu’il s’appelle – jusqu’au jour où, au cours de l’une de ses visites quasi quotidiennes à sa mère qui est à l’hôpital, il apprend que son père n’est pas celui qu’il croyait… Cet événement va changer sa vie.

Évidemment – ça se saurait – le scénario n’est pas aussi puissant que Fight club, mais le style de l’auteur américain est clairement présent. On y retrouve donc avec plaisir cette critique du système et cette plongée dans les méandres surprenants de l’esprit humain.
Comme c’était le cas pour son aîné, le film s’achève sur une amusante surprise qui, quoique prévisible , donne un certain piquant au film.
Bref, le scénario est sympa et les acteurs sont bons – en particulier Sam RockwellKelly Macdonald et Anjelica Huston. Sans rester dans les anales, Choke est un film à voir.

Verdict : 

Les Tuche

Les Tuche
Olivier Baroux
2010

Au vu de la carrière de réalisateur d’Olivier Baroux, aller voir un de ses films est toujours un pari risqué – quasi perdu d’avance ! Pourtant, il en faut plus pour décourager l’incompréhensible fanatique de comédies françaises que je suis ; d’ailleurs, n’y a-t-il pas quelques pépites d’humour dans nos productions hexagonales ? « Oui, mais pour combien de bouses infâmes ? », me répondrez-vous. C’est pas faux.
Dans le cas d’Olivier Baroux, disais-je, il semblerait que tomber sur un joyaux est assez compromis. Le film tombera-t-il immanquablement dans la seconde catégorie ?

Ces fameux Tuche  qui donnent leur nom au film, c’est une famille du nord de la France ; des bouseux. Cette famille est composée du couple parental : Jean-Paul Rouve en beauf pathétique et Isabelle Nanty, fan de Monaco ; et de leurs trois enfants :  Pierre Lottin, l’ado fan de tuningSarah Stern, la pré-pubère fan de la star ac’ et enfin Théo Fernandez, l’intrus : un intello au pays des dégénérés.
Cette famille modeste va voir sa vie changer du jour au lendemain : ils empochent 150 million d’euros au Loto ! Ni une, ni deux : les Tuche partent s’installer à Monaco !

Évidemment, cette famille pauvre découvrant le luxe et l’opulence, ces paysans découvrant la culture, c’est prétexte à nombre de gags faciles et attendus. Pourtant, et incontestablement, tout n’est pas que facilité ; et encore cette facilité est-elle exploitée avec intelligence et humour.
Pour autant, il n’y a pas matière à s’emballer, car même si certains passages – plus nombreux que ce à quoi on aurait pu s’attendre – sont effectivement drôles, d’autres scènes sont en revanche d’une platitude et d’un ennui navrant.
Quoi qu’il en soit, le bilan reste plutôt positif et les apparitions sympathiques de copains de Comédie ! sont légions. Dommage que l’angle choisi (à savoir, l’histoire racontée par le benjamin) ait reposé sur les épaules d’un jeune acteur encore en manque de charisme et d’inspiration.

Bref, Les Tuche ne marquera pas son époque – c’est clair – mais vaut le coup d’œil… enfin un coup d’œil un week-end oisif, mi-endormi sur un moelleux sofa. Il n’est pas nécessaire de se ruer au cinéma pour ce film…

Verdict : 

King Guillaume

King Guillaume
Pierre-François Martin-Laval
2008

Trois ans après Essaye-moiPierre-François Martin-Laval revient à la réalisation en adaptant une bande-dessinée de Jean-Marc Rochette et René Pétillon ; enfin plutôt en « s’inspirant » puisque seule une partie de l’histoire a été reprise dans ce film.

L’histoire, donc, est celle de Guillaume (PEF), conducteur de petit train touristique, qui apprend que son père (Rufus) – qu’il n’a jamais connu – est sur le point de mourir, lui léguant au passage le trône de roi de Guerreland, petite île située dans la Manche. L’émissaire du royaume, Pierre Richard, décrit le royaume comme prospère et luxueux. Ravie, la femme du futur régent, Florence Foresti, entreprend de dilapider les désormais inutiles économies familiales quand Guillaume, en visite protocolaire, découvre que l’île en question n’est rien de plus qu’un rocher minable habité par cinq clochards…

Si l’idée de départ est amusante, son exploitation est assez spéciale : l’ambiance du film est vraiment particulière, et il n’est pas aisé de rentrer dans l’histoire. L’association de traîtres sur l’île est amusante, mais ne tient pas franchement debout : on ne sait pas qui sont ces gens, ce qu’ils font sur cette île, qui était là avant eux, etc.
Bref, il faut mettre sa logique de côté (pas étonnant pour un film d’un ancien Robin des bois) et prendre ce film pour ce qu’il est ; à savoir une comédie absurde.

Malgré ce postulat, King Guillaume reste une comédie pas très réussie, qui peine à progresser et qui au final ennui ! Dommage, car certaines idées étaient plutôt bonnes…

Verdict : 

Les Goonies

Les Goonies
Richard Donner
1985

Vingt-cinq ans déjà nous séparent de la sortie des Gonnies, pourtant, son souvenir est toujours intact dans l’esprit des spectateurs ; si bien que la rumeur d’un deuxième volet enfle épisodiquement, relancée tantôt par Sean Astin tantôt par Josh Brolin… En attendant une quelconque confirmation, il n’y a qu’une solution : revoir le film original en boucle !

Pour les malheureux qui ne connaîtraient pas encore ce grand classique, le film nous conte une aventure des Goonies : une bande de copains de 14 ans qui habite le « goon dock » (« quai idiot ») d’Astoria, dans l’Oregon.
Un drame touche les Goonies : Mickey (Sean Astin), le meneur du groupe, va être contraint de déménager si ses parents ne trouvent pas une forte somme d’argent pour racheter leur maison à un promoteur. Par chance, le groupe découvre une carte indiquant l’emplacement du trésor du fameux pirate Willy le borgne ! L’aventure peut commencer !

Le premier constat est que le film n’a pas pris une ride ! Même si certains effets-spéciaux sont un peu passés de mode, ils n’empêchent pas le spectateur de s’immerger dans cette aventure rocambolesque ; de s’émerveiller devant le bateau de Willy et de rire de Choco (Jeff Cohen) et de l’inoubliable Cynoque (John Matuszak).

Bref, cette collaboration entre Richard Donner, le réalisateur, et le duo Steven SpielbergChris Columbus au scénario est une vrai réussite !
À voir et à revoir.

Verdict : 

L’élève Ducobu

L'élève Ducobu
Philippe de Chauveron
2010

Adapter une bande-dessinée n’est jamais simple ! En l’occurrence, il s’agit ici de l’adaptation de la BD du même nom, de Godi et Zidrou, deux belges qui officient en duo depuis près de vingt ans pour une publication de 17 albums.

Comme son nom l’indique, le film raconte les mésaventures d’un élève nommé Ducobu qui navigue d’école en école essuyant systématiquement d’implacables renvois pour incompétence et tricherie notoire.
Débarquant pour cette rentrée à l’école primaire Saint-Potache, Ducobu (Vincent Claude) espère bien bluffer son nouvel instituteur, monsieur Latouche (Élie Semoun). La chose sera d’autant plus aisée que le multi-redoublant se retrouve assis à côté de la première de la classe : Léonie Gratin (Juliette Chappey).

Globalement, le film est assez fidèle à l’œuvre originale et parvient avec intelligence à éviter de devoir donner un prénom à cet élève connu par son seul nom de famille. On passe donc à côté de l’effroi provoqué par le « John Luke » du Lucky Luke de James Huth
L’adaptation, donc, est fidèle. De même, le choix des acteurs est vraiment bon. Même la présence de Joséphine de Meaux en nouveau personnage s’intègre bien.
Le seul vrai problème de ce film est le choix d’Élie Semoun en professeur. Dans le BD, l’homme est froid, posé et calculateur, ne piquant des crises de colère que de manière exceptionnelle – et drôle – contre le cancre à rayures.
Bref, tout l’inverse de l’acteur antonien qui en fait toujours des tonnes…
Cependant, pour ceux qui ne connaissent pas la BD, le personnage reste globalement cohérent avec l’univers mis en place.

Ce film, donc, sans être une extraordinaire réussite, parvient à retranscrire assez fidèlement la bande-dessinée. Les amateurs découvriront donc avec plaisir cette adaptation en chair et en os (quoi qu’à propos d’os, Néness le squelette ne fera guère qu’une apparition muette et immobile dans le film).
Les autres verront là une petite comédie distrayante à réserver aux plus jeunes.

Verdict :

Monsieur Papa

Monsieur Papa
Kad Merad
2011

Après Olivier, il était logique que ce fût au tout de Kad de se lancer dans la réalisation, mais alors que le premier mise sur des films très « TF1 » (du gag facile et pas toujours de très bon goût), le second tente avec Monsieur Papa de livrer une comédie plus humaine, misant plus sur le scénario que sur les gags.

Le film nous conte les déboires de Michèle Laroque, quadra un peu volage qui peine à gérer son fils, Gaspard Meier-Chaurand. Âgé de douze ans, mauvais élève désobéissant, quasi-délinquant, le jeune garçon est dans une période difficile. La seule chose qui le passionne : son père ! Or sa mère ne veut rien lui dire à son propos… Pourtant, le sujet devient obsédant ; à un point que la mère décide – puisqu’elle n’est toujours pas décidée à lui parler de son père – de lui présenter un « faux-père ».
Kad Merad, justement, est un homme parfaitement insipide : vivant dans un petit appartement du quartier chinois de Paris, il est au chômage et vit en repassant les chemises de ses voisins. Un tel père aurait bien de quoi décourager le petit bonhomme…

Évidemment, comme c’est souvent le cas avec ce genre de films, le scénario est très largement prévisible, mais l’histoire reste plutôt jolie, et le duo d’acteurs principaux, accompagnés par le jeune troisième, fonctionne plutôt bien. Reste Vincent Perez qui cabotine à son habitude, mais il reste heureusement peu visible (quoique toujours trop).

Un premier film au bilan mitigé, donc, mais qui augure de bonnes choses. Qui vivra verra !

Verdict :